Le carnet du CFC
Sur mon rayon, il y a…La vie quotidienne dans les chemins de fer au XIXème siècle
F. Borie
Au fil des cadeaux d’anniversaire ou d’autres occasions, ou encore au gré des coups de cœur, je me suis constitué une « bibliothèque ferroviaire » quelque peu hétéroclite où voisinent des ouvrages que tout ferroviphile qui se respecte se doit d’avoir lus et des éditions peut-être un peu moins connues, peut-être aussi parce que moins « sérieuses » ou moins documentées dans le détail.
Mais la vie associative étant avant tout une affaire de mise en commun, je souhaite dans cette rubrique faire partager à tous ce que recèlent ces titres.
C’est un livre qu’on ne présente plus, tant il constitue l’ouvrage de référence et de base pour tout amateur de chemins de fer anciens. Peut-être certains n’ont-ils pas encore franchi le pas de le lire, alors je vais essayer de vous en donner une petite idée.
Au fil des chapitres, Vincenot nous raconte, comme il l’aurait fait sans doute à ses petits enfants, dans un style vivant et pas du tout technique, ce que fut la naissance du chemin de fer et surtout de la « race » des hommes qui le servirent : ceux qui l’ont construit d’abord, leurs origines, comment ils furent embauchés, comment ils ont travaillé, le rôle que joua le compagnonnage et aussi leur vie au fil de l’avancement des chantiers.
La ligne terminée, beaucoup frappent à la porte de la Compagnie de Chemin de Fer et rejoindre un des « clans » : celui des mécaniciens, des chauffeurs ou un des innombrables métiers moins connus du public, ouvrier d’atelier, forgeron, ajusteur, employé de gare ou encore ouvrier de la voie, voire employé de bureau.
Autant qu’une activité, le Chemin de Fer est un état d’esprit : le respect de l’heure et du règlement sont deux vertus soigneusement entretenues.
Vincenot nous fait ensuite découvrir de façon toujours si vivante qu’on croirait voir un film de cinématographe, les différents lieux du chemin de fer : la gare, le dépôt, le triage, le train et les métiers de ceux qui y travaillent.
Un peu moins réjouissants sont les chapitres traitant de la vie des gens du Chemin de Fer hors de leur travail, où pèse le poids du paternalisme patronal du XIXème siècle, et celui traitant des chemins de fer et des guerres, de Crimée à la Commune.
Le livre s’achève sur un chapitre que Vincenot a intitulé « la vie picaresque » dans lequel il livre une réflexion sur la vie de ces gens et qu’il conclut par « si c’était à refaire… ».
En annexe on trouvera les principales dates de l’histoire du Chemin de Fer de 1821 à 1900 et une bibliographie.
Un travail d’historien et de sociologie qui se lit comme un roman. Merci Henri pour ce vivant témoignage.
La vie quotidienne dans les chemins de fer au XIXème siècle |