Le carnet du CFC
Le Swiss Vapeur Parc au Bouveret
MAD
La pluie tombe à
verse lorsque nous gagnons l'hôtel Bellevue en hauteur sur le rive gauche du
lac Léman Après avoir pris nos clés, nous nous dirigeons vers le temple
du 7 1/4
et du 5 pouces pour voir comment envisager le déchargement, mais la pluie qui
tombe sans discontinuer nous en dissuade, ce sera pour demain. Et toute la nuit
la pluie ruisselle sur le velux, au petit matin elle se calme un peu, nous
déchargeons et au fur et à mesure que les remorques et camionnettes
s'allègent, le temps s'éclaircit. Nous profitons du stationnement de la rame
fermée à Chablais-City pour faire un premier tour du parc.
Depuis ce temps,
pas une seule goutte de pluie de nous a dérangés
Peu de temps après tout ce petit monde prend son envol sur le fabuleux circuit de près d'un kilomètre de développé. Alignement, rampe, descente, courbe, contre-courbe, aiguille en pointe, en talon, signaux tout y est. L'amateur peut alors exercer son talent dans le respect du règlement et tout va bien, les trains se suivent à une cadence à nulle autre pareille (sauf à Sinsheim peut-être), régulés par les signaux récemment installés le long de la voie. Une véritable exploitation de professionnels.
Le lendemain, allumage des machines vers 9 heures, temps avec éclaircie, mais pour conduire les machines, ça va bien. Très vite nous vient l'idée de la double traction : Decauville plus la Waldenburg aidées en pousse attelée par l'Alco de Daniel. Le tour suivant, on voit apparaître plusieurs autres doubles tractions, et même dans l'après-midi une triple traction d'un même modèle de machines allemandes (Rhein).
Et
bientôt c'est le 1500ème kilomètre pour la Decauville, alors ça
se fête bien entendu ! Une bouteille de Fendant réjouira l'équipe.
Quatrième jour, temps splendide, clarté,
soleil, bonne humeur. C'est le dernier jour aussi.
Ah ! j'allais oublier "la gamelle". |
Créé
au début en 79 à Aigle Le Club Vapeur d'Aigle déménage au Bouveret en 1987
et devient le Club Vapeur du Chablais. En 1989, c'est l'inauguration du Swiss
Vapeur Parc et le 8ème Festival Vapeur. En 1998 le Swiss
Vapeur Parc se
lance dans la construction du réseau, des bâtiments et des aménagements
paysagers. 90000 heures bénévoles ont été nécessaires pour réaliser ce
travail. Un vrai projet d'équipe partagé par un groupe de passionnés.
Depuis tous les ans ce sont de véritables innovations qui sont dévoilées au
public et aux vaporistes venus du monde entier.
Au Swiss Vapeur Parc on trouve
des ponts, des lacs, des chemins piétonniers, le château d'Aigle, une véritable
gare et son buffet, une église, celle de Saanen, une colline et son
belvédère, sa scierie, sa cascade, les halles de Neuchâtel, la banque,
l'hôtel de ville et bien sûr, un sanctuaire, celui des saintes locomotives.
Chaque année, plus 100 000 visiteurs fréquentent le parc qui en 1999
s'étendait sur
Quelques
chiffres en 1999
|
A faire rêver plus d'un réseau.
Voilà bien une infrastructure qui laisse rêveur ! Bien des réseaux français, en voie de 60, en voie métrique et même en VN souhaiteraient avoir le centième de ces installations, organisées, rangées, propres, accueillantes, qui donnent envie d'y travailler. Mais nous sommes en Suisse...
Les machines sont déchargées de leur remorque à l'entrée qui leur est réservée. Une plaque élévatrice en facilite largement la manutention. Ensuite la machine est avancée sur le pont tournant et est acheminée sur une voie où sa préparation bénéficie des toutes les utilités, eau permutée, air comprimé, charbon, huiles, etc. Une fois au timbre, la loco repasse sur le pont tournant et se dirige sur une voie de servie embranchée sur la voie 1 de la gare. Une manœuvre permet de lui atteler une rame de wagons à bogies type TGV. ET c'est parti pour l'exploitation. Les manoeuvres sont assurées par les membres du Swiss Vapeur Parc. Lorsque le mécanicien veut arrêter, il le signale et la rame lui est retirée. Si il n'y pas d'autre locomotive privée disponible, une du Swiss Vapeur Parc prend la relève. Toutes ces manoeuvres se font dans un modèle d'organisation parfait. Neuf voies sur fosse dont deux découvertes permettent des opérations d'entretien et deux sur fosses aménagées sont bien utiles pour vider les cendriers.
La gare est le centre nerveux du
réseau, c'est ici que tous les trains s'arrêtent pour prendre ou laisser les
voyageurs. Sur le quai une buvette avec de la bière, du vin blanc (du Fendant
bien sûr) et le quai de la voie 1 est animé, les cheminots y boivent un coup,
discutent, expliquent à leurs collègues, échangent des "trucs" qui
font que la loco est sensiblement améliorée, consomme moins ou injecte plus
facilement, etc. Et au fait la chaudière, acier ou inox ? et oui c'est le centre des échanges entre réseaux invités,
échanges internationaux comme il se doit.
Le plan des voies est simple, rationnel, 3 voies à quai se regroupant en voie
unique en sortie.
Le BV abrite une boutique et des présentoirs de dépliants. Sur le quai des
tables et tout près la buvette qui marche à fond.
Vue générale des quais. | |
Bâtiment voyageurs. | |
Vue des quais en direction du sens de marche du circuit. | |
Le poste d'aiguillages. | |
L'entrepôt frigorifique. | |
Les vois de sortie de la gare. |
Le matériel roulant est considérable, la quantité d'engins de traction
presque incroyable, d'ailleurs un projet de musée est dans l'air en vue
d'exposer les merveilles aujourd'hui encore cachées. Difficile de discerner les
locos du parc de celles invitées pour le festival, aussi pour connaître les
locos du parc, le lecteur se reportera à la bibliographie en fin d'article, les
livres mentionnés, ainsi que le site officiel, faisant état et description des
matériels du Swiss
Vapeur Parc.
On trouve des locomotives à vapeur, des automotrices, des locomotives thermo-hydrauliques et électriques.
Récemment une crémaillère a été construite et une voie posée à cet effet.
Les trains sont composés d'une à deux locomotives suivies d'une rame de 4 à 8
wagons, ils sont mis en service en fonction de l'affluence des visiteurs.
Le Swiss Vapeur Parc possède pour son exploitation 12 locomotives et automotrices:
Le village
Au milieu du parc un réel village a été construit en dur, avec rues,
immeubles, hôtel de ville, magasins et même une église et maintenant il y a une
gare avec un arrêt et choix de direction, retour, vers la gare principale ou
itinéraire par la grande boucle.
La voie est construite en UPN de 40*20 en ligne et de 30*15 pour les
branchements et les voies de service. Les barres de 6 mètres sont soudées
à champ sur des UPN de de 60*40 ou 50*25. Six ou sept gabarits d'écartement
sont disposés sur les rails de façon à maintenir l'écartement constant et un
serre joint plaque la traverse au rail pendant l'opération de soudage. Les
rails sont coupés sur place à la meuleuse qui est aussi utilisée pour tailler
les pointes d'aiguille.
Lors d'un raccordement de deux voies, les rails sont approchés l'un contre
l'autre et maintenus par un serre-joint. Les deux rails sont coupés ensembles
avec d'un disque fin de manière à ce que les extrémités coïncident
parfaitement. Un chanfrein est fait sur les surfaces à souder, puis les deux
rails sont alors maintenus dans leur prolongement par un coupon de barre et
serrés par deux serre-joints.
Une fois l'opération terminée, les soudures sont meulées et vérifiées. Il ne reste plus que le bourrage et le dressage de la voie.
Le
Bouveret et son port de plaisance se situe à l'embouchure amont du Rhône dans le Valais. Le Bouveret
est un lieu privilégié de villégiature, entre lac et montagne,
plaisance et sports d'hiver, entre Evian
et la Riviéra vaudoise. |
Sources
et sites internet :
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Et pour terminer une petite note nostalgique avec le départ de nuit du Vevey, un des deux bateaux lémanique qui a troqué sa machine à vapeur en 1953 contre un Sulzer de 700 cv. |