Baguenaude

La gare d'Esternay (Marne)

MAD

Bourg de 1600 habitants, Esternay a vu arriver le premier train en 1885 avec le prolongement de la ligne de la Brie jusqu'à Vitry-le-François constituant un itinéraire de dégagement pour la grande ligne Paris—Strasbourg. 

Située entre Coulommiers et Sézanne la gare d'Esternay et une étoile à (presque) cinq branches qui voit dès le début du siècle passer plusieurs trains à directions multiples.

L'étoile à quatre branches d'Esternay :
  • Sézanne, 
  • Villenauxe et Romilly, 
  • Montmirail et Mézy
  • Bifurcation en gare de Neuvy à vers la Ferté-Gaucher et Provins.

C'est à cette époque une ligne à la fois stratégique et commerciale et la gare est construite à la hauteur du trafic qu'elle gère.

ParisSézanne
E
n 1914 quatre  à cinq  omnibus quotidiens assure la liaison Paris—Sézanne. 
Dans les années trente on voit circuler des Longueville—Sézanne, Château-Thierry—Sézanne Esternay—Coulommiers.
En 1939 apparaissent les premiers autorails AEK Renault ainsi que des michelines sur pneus.
La gare est détruite en 1940. Pendant la guerre de nombreux trains militaires y transitent.

En 1972 le service voyageurs s'arrête à La Ferté-Gaucher.

Si la C.F.T.A. a repris en marchandises l'antenne Coulomiers
Esternay aujourd'hui plus aucun train n'y circule, la voie étant cependant maintenue.

Une vue de la gare à la Belle Époque. 
Le BV est flanqué de deux annexes symétriques.
Après avoir pris son billet, le voyageur passe côté quais.
La guerre a commencé et l'ambiance n'est pas à la rigolade
La gare côté voies. Un train arrive de Coulommiers ou de Mézy..
La nouvelle gare côté place telle qu'elle apparaissait au voyageur qui avait le choix entre cinq directions

MézyEsternayRomilly
Sur Mézy
EsternayRomilly le chaix de 1914 propose au voyageur quatre aller-retour quotidiens, ainsi que des Château-Thierry—Sézanne.
Pendant la guerre de nombreux  convois militaires transitent par Esternay.

En 1938, Esternay est affermée à la Compagnie de Chemins de Fer Secondaires du Nord-Est (C.F.S.N.E.). 
En 1939 apparaissent les premiers autocars suite à la fermeture voyageurs Mézy
Esternay.
En 1953 la C.F.T.A. assure un train de marchandises quotidien.
Puis la voie est déposée entre Montmirail et Esternay

LonguevilleEsternay
En 1902 est construit le prolongement de la ligne Longueville
Provins vers Esternay, bien que cette décision ait eu lieu une vingtaine d'années avant.
En 1914 il y a trois aller-retour quotidiens.
En 1938 la ligne est affermée à la CFSNE.
En 1969 on dépose la voie entre Villiers-Saint Georges et Esternay.

Cette fois côté dépôt. La remise à locomotives.
Esternay est un dépôt-relai avec à gauche le pont tournant de 17 m.
Le dépôt dépend de celui de Sézanne.
La remise à locomotives.
Une autre vue du pont tournant avec au fond la remise à machine et le bâtiment voyageurs.

Une récente visite dans les parages a entraîné mes pas aux abords de cette gare autrefois importante. J'y ai rencontré la désolation.
Déjà en arrivant la D46 en direction des Essarts-lès-Sézanne coupe les antennes nord-sud les laissant, de part et d'autre de la chaussée avec des heurtoirs hagards. Le bitume a eu raison des rails qui ont été enlevés pour le meilleur confort des automobilistes. 
Non ! Les trains ne transiteront plus de Mézy à Romilly, de Coulommiers à Sézanne et les touristiques de Longueville ne parviendront plus à cette gare reconstruite sans aucun charme. Les voies ont disparu emmenant avec eux la poésie que seules les cartes postales véhiculent.

Ah ! les heurtoirs. Non les trains ne passeront plus !
Sous la halle aux marchandises un Picasso. Le Picasso n° 3818.
La petite vitesse. Elle a gardé sa physionomie d'antan.
La remise du locotracteur. Rien à voir avec l'ancienne remise.
Les silos ont poussé mais ne semblent cependant pas très actifs. En tout cas ce jour là il n'y avait aucun wagon.
Les soubassements en moellons des anciennes citernes.
Cette vue est à rapprocher de celle-ci. Ça semble bien tristounet.
Vue en direction de  Coulommiers et de Mézy.
De l'autre côté de la D46 la maisonnette du garde barrière. PN n°101 toujours habitée.
Si la gare a perdu son pont tournant, elle a hérité d'une plaque tournante pour le retournement des vélo-rails.
Entre les voies Coulommiers à gauche et Mézy à droite une impasse avec ce petit locotracteur en assez bon état.
L'intérieur de la cabine. C'est simple, on se croirait sur un Plymouth.
Et puis ce Jackson 139246 en bout de voie. Il est en mauvais état mais complet. Motorisation hydraulique. Idéal pour Jean-Marie

Le site s'est reconverti en activité touristique avec les Cyclodraisines du Grand Morin qui exploitent 4 km sur ligne RFF, au départ d'Esternay en direction de Coulommiers. 
Au moins cette activité a la vertu de 

La Fédération des Vélo-rails de France a été créée en 2004 et exploite une trentaine de réseaux sur le territoire.

Notes :

 

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