Les rames de métro type SPRAGUES

Jean Pierre Schmit

Pendant 75 années l’exploitation du métro parisien fût assurée par des trains à équipement " Spragues Thomson ". Ces rames Spragues  sont devenues au fil du temps le symbole vivant du métro parisien. Retirées du service en 1983, elles sont restées figées dans le coeur des parisiens.

Le métro conçu en 1900 était à l’image de l’époque, obéissant à un principe : simplicité = efficacité. Le procédé inventé par Franck Julian SPRAGUES efficace et robuste ne connût cependant que peu de succès pendant de nombreuses années. Ce procédé fiable, fût ensuite repris par la C.M.T. (Compagnie du Métro Parisien pour la rénovation des motrices de première génération.

La station République le 18 Novembre 1904 avec une motrice courte série 300 destinée à la ligne 1, en attendant la livraison des motrices longues série 400 encore en construction.

Motrice 400 longue de 13,350 m, avec une partie de la caisse en bois et extrémité métallique.

En 1905, les premiers trains composés de cinq voitures font leur apparition (trois motrices et deux remorques). En 1906, les premières motrices de 10,92 m entièrement métalliques sortent de construction. Ces motrices à deux portes sont munies d’équipements permettant la traction en unités multiples (série M57 à 80). Les deux années suivantes virent l’arrivée de 248 motrices de 13,35 m des séries 500 et 600 (M491 à 738). ces motrices dites " longues " possédaient des loges de conduite de 2,50 m où étaient regroupés les équipements électriques. La caisse totalement métallique était recouverte à l’intérieur de plaques de tôles vitrifiées. L’accès se faisait par trois portes à double vantaux. Ces motrices pouvaient transporter 76 voyageurs dont 26 places assises. La traction était assurée par deux moteurs de 176 cv. Elles restèrent en service jusqu’en 1974 

Nouveau matériel quittant les " Ateliers du Nord de la France " à Blanc-Misseron. Rame composée de 4 motrices M570 à 567 et de 4 remorques A.

En 1910, apparaît la Compagnie du Nord-Sud exploitant les lignes Porte de Versailles à Jules Joffrin (A) et St Lazare à Porte de Clichy ou St Ouen (B).

Rame Nord-Sud sur la ligne 12 de l’ancien " Nord-Sud ". La caténaire a été retirée, mais les supports demeurent.

L’exploitation était assurée par 115 motrices à 4 moteurs de 125 cv fabriquées de 1907 à 1925, entièrement métalliques. Le dernier train composé de matériel Nord-Sud a circulé pour la dernière fois le 5 Octobre 1972.

Afin de gagner de la place, il fût décidé de placer sous la caisse les équipements électriques, naguère situés dans les loges de conduite. Ainsi naquirent les motrices 700 (M739 à 808) de 90 places.

En 1913, le réseau comptait 87 km de voies et possédait 694 motrices et 610 remorques. De 1921 à 1925, la CMP commanda 225 motrices nouvelles série 800 (M812 à 1036) bimoteurs, système Spragues Thomson. Cette série fût complétée en 1926 par 18 motrices à deux loges de conduite (M1005 à 1022). Ces motrices fûrent commandées dans l’hypothèse de circulations seules.

En 1927, un nouveau type de motrice voit le jour, visant à augmenter la capacité des trains, ainsi que la vitesse commerciale (M1037 à 1098).

De 1927 à 1937, la CMP reçut 319 motrices dites M4 à quatre moteurs (M1099 à 1355) et dotées de quatre portes d’accès. Parallèlement à l’arrivée du nouveau matériel, la CMP procédait à la transformation de 340 motrices reconstruites en version M4. A cette époque, la CMP possédait 1337 motrices et 1383 remorques y compris le matériel Nord-Sud dont la fusion avec la CMP intervint en 1930. Les dernières livraisons de matériel Spragues eurent lieu en 1938.

Motrice Nord-Sud vue vers 1935 aux ateliers de Vaugirard.

Une autre motrice Nord-Sud vue vers 1935 aux ateliers de Vaugirard. Noter le pantographe.

Dès 1956, les études se portèrent sur l’amélioration, le confort et les performances. Elles conduisirent à la mise en service de nouveaux matériels modernes sur pneu, puis sur fer. De conception nouvelle, ces matériels entraînèrent inexorablement la réforme progressive des Spragues. C’est ainsi qu’au fur et à mesure des arrivées d’engins toujours plus performants au début de 1983, le parc de matériel moderne s’avérant suffisant, il fût procédé au retrait définitif des Spragues, après 75 ans de bons et loyaux services. Quelques Spragues sont encore utilisées à ce jour pour les transports de nuit. 

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Alors salut l’artiste.

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