Image typique de la plaine de Montesson (photos et dessins DLG).
Montesson, petit village maraîcher était encore il y a vingt ans une toile daraignée tissée par de la voie de 40 installée là, à des fins agricoles. Aujourdhui, après le passage à la " mécanisation moderne " : tracteurs ; canons à eau, cette toile sest réduite à quelques fils. En se promenant dans la plaine, coupée en deux par lautoroute A14 (lautoroute la plus chère du monde), mais, préservée - pour combien de temps encore de toute construction - on rencontre ça et là quelques tas de rails, des wagonnets isolés et des mouilleurs (arroseurs) dont certains sont encore en activité. Quelques voies sont en place, préservées ou posées à dessein par certains " anciens " irréductibles et peut-être nostalgiques. La dernière gare de Montesson avec courbe et contre-courbe à larrivée. Le honnêtes ferrailleurs et les " charognards " de nuits finissent la destruction du réseau. Amoureux de ces petits trains et motivé par la préservation du patrimoine ferroviaire français, jai entamé il y a cinq ans environ une récupération patiente, ce qui ma permis de sauver des mâchoires de la presse une douzaine de wagonnets, 500 m de rail et diverses pièces comme des aiguillages, plaques tournantes, dérailleurs, etc. Avec le fruit de cette récupération, jai implanté au fond de mon jardin un petit réseau sous loeil curieux des voisins et badauds. Ceci fera lobjet dun prochain article pour . Afin de mieux connaître ce chemin de fer, je pris rendez-vous avec Monsieur Jean Laglantine, maraîcher à Montesson depuis 50 ans qui me raconta ce qui va suivre. Naissance du chemin de fer Avant la derrière guerre, la plaine de Montesson était " travaillée à la main ", la terre était retournée à la bêche, le transport des outils, des semences et des récoltes se faisait à dos dhomme à laide de hotte. Ceci avait pour effet de provoquer le tassement de la terre à cause du piétinement continuel, qui rendait le travail encore plus difficile et nuisait aux récoltes. Dans le même temps, les carrières de Croissy et de Carrières sur Seine voyaient leurs gisements arriver à expiration. A noter quune grande partie des monuments de Paris furent construits à laide des pierres extraites de ces carrières qui disparurent pour laisser place aux champignonnières qui prirent la relève. Les carriers utilisaient très tôt les wagonnets et la voie portative de 40. Les maraîchers comprirent rapidement lintérêt dun tel matériel et son transfert seffectua tout naturellement du sous sol vers la plaine. On vit alors apparaître des wagonnets, plats, à plate-forme élargie pour remplacer les hottes, des wagonnets à benne ou berce pour le transport et lépandage du fumier et enfin les fameux mouilleurs pour larrosage des cultures. Le tissage de la toile était amorcé et peu à peu, ce que Paul Decauville avait décrit, vit le jour à Montesson.Le matériel de voie.
Il était essentiellement constitué par de la voie portative en rail de 4,5 kg/m, riveté sur traverses métalliques formant des coupons de 5 m de marque Decauville Acier ou Schneider au Creusot. Quelques essais eurent lieu en voie constituée de rails de 7 kg/m ou en voie de 50 en rails de 7 et 9 kg/m, mais ce matériel fut vite abandonné à cause de son poids dissuasif pour déplacer la voie. Plaque tournante montée sur galets. Les aiguillages ne furent pas utilisés car leur emploi était délicat sur les terrains de cultures (risque de blocage, maniement difficile, etc.). Les changement de voie étaient effectués à laide de plaques tournantes et de dérailleurs. Quelques portions de courbe de faible rayon et de 1,25m de longueur () étaient utilisées pour le raccordement des voies parallèles à la voie principale, ceci à laide de dérailleurs (voir schéma et implantation des voies). Durant la période hivernale, le personnel qui nétait plus occupé aux travaux des cultures déposait les voies (voie tordue, traverses désolidarisées) et procédait à leur badigeonnage à laide de bitume chaud. Le bitume provenait de la Société Bigorre Bitume à Tarbes. Il était fondu dans de gros récipients disposés au dessus dun feu de bois. Ces chantiers étaient loccasion de rencontres et de grands " casse-croûte " impossibles à faire en période de culture. Le matériel roulant Il ny eut jamais de matériel de traction mécanique. Seule la traction hippomobile fut testée, mais vite abandonnée à cause du poids des chevaux qui tassaient la terre. Dautre part le recours aux chevaux ne pouvait se justifier que par la traction de train de wagonnets, ce qui était chose rare. En fait un homme poussait un wagonnet. Les wagonnets utilisés étaient de marqueDeux types de mouilleurs furent utilisés. Le type Graff du nom du constructeur. Ce modèle donna les meilleurs résultats en assurant un arrosage performant, une brumisation par enchevêtrement des cônes deau issue des buses. Le type Tours, appelé ainsi car il était construit à Tours. Ce modèle était moins performant, car leau issue des buses était moins atomisée. Elle arrivait même à tasser la terre. Malgré des essais damélioration, ce modèle ne donna jamais réellement satisfaction. Avantages de ces appareils " Globalement globale " toute leau utilisée était distribuée au bon endroit (contrairement aux canons à eau daujourdhui qui sont utilisés pour un arrosage plus industriel). Grâce aux vannes disposées sur les bras et à langle réglable des bras, il était possible darroser uniquement là, où cétait nécessaire. Défauts de ces appareils
Numéro | Dénomination | Commentaires |
1 | châssis | cornières métalliques de 50 mm |
2 | tourelle rotative | montée sur galets ou platine fonte pour orientation des bras |
3 | mât | point dancrage des haubans |
4 | roue en fonte f =250 mm | |
5 | chaîne daccouplement | arbre de 25 mm acier au silicium |
6 | turbine à eau | munie de 5 aubes en laiton, cest le moteur de lengin |
7 | volant de démarrage | destiné à lancer lengin |
8 | boîte de vitesse | 2
rapports plus 1 point mort, mais pas de marche arrière visse sans fin plus une couronne |
9 | chaîne de traction | |
10 | tuyaux servant de bras darrosage | longueur de 12 m de chaque coté de laxe du mouilleur |
11 | buse darrosage | |
12 | vanne de barrage pour leau | destinée à couvrir les surfaces à arroser |
13 | tendeurs de haubans | |
14 | haubans | câble en acier |
Schéma dimplantation des voies Page precedente