Hommage à un vaporiste

Nous vous présentions dans N°10 , deux pages sur la Bertha dans le Domaine au Chaudronnerie à Dannemois où Floris Lepers possédait un chemin de fer en voie de 60 qu’il avait créé en 1967. Trente ans plus tard l’équipe du CFC remet en service la Bertha O&K de 1911 que Floris Lepers a sauvé et restauré avec passion. Il est normal que nous lui rendions hommage en vous présentant le réseau qu’il avait créé par lui-même. 

Ardent défenseur des chemins de fer, Floris Lepers avait construit une ligne de près de 700 m, du départ des " Huttereaux " au terminus de la " Louvetière ".

A l’écartement de 60, le rail hétéroclite est constitué d’éléments de 12, 15, 18 et 20 kg et de 12 aiguillages qui complètent l’installation. Le dépôt est désservi par un pont tournant semblable à ceux des dépôts SNCF avec 5 voies dont trois abritées sous une rotonde qui sert également d’atelier. La remise à wagons, à 4 voies permet de garer l’ensemble du matériel roulant. Une fois vide, elle peut servir de salle de restauration ou de spectacle pour des groupes. De l’autre coté de la ligne, une voie déssert l’inévitable parc à ferraille, un atelier avec voie sur fosse et une remise rail/route qui abrite une menuiserie.

Après avoir franchi, une porte monumentale, la voie légèrement en rampe s’enfonce dans la forêt, puis franchit un passage à niveau et après une courbe arrive au terminus doté d’un évitement pour la remise en tête de la machine. Nous avions fait une sortie chez Lepers avec Michel Dubuis, et Jean Claude Lalande en 1992.

Le matériel roulant se

compose de deux locomotives à vapeur Giselle et Bertha d’un locotrateur Jung et d’un locotracteur à accumulateur. côté matériel tracté un parc de 8 voitures (voyageur, restaurant, lit, salon, etc.), un caboose et un wagon atelier constituent le matériel remorqué dit " grand gabarit ", complété par des wagonnets divers (bennes, lorrys, etc.). Ce qui est amusant c’est que tout le matériel porte un nom.

Deux wagons Clayton qui avaient appartenu à Michel Dubuis et originaires de la faïencerie de Decizes ont été cédés au chemin de fer de Bligny sur Ouche.

Il faut dire aussi que notre brave 030T a roulé sur la voie quelquefois cahoteuse du CIP (voir anecdocte).

Les CIP ont connu une époque de liesse dans les années 1970/85 où les quelques pionniers de la voie de 60 ont vécu des moments de projets, de rêves, et de folie, partageant un jouet à taille humaine avec des plaisirs d’enfant.

 

Bref, tout ceci réclama beaucoup de travail, de persévérance et de dévouement et répondait ainsi à un besoin d'absolu et de générosité.

 

Ceux qui ont connu Lepers ont pu apprécier son âme de poète et c’est ce qui faisait le charme de son chemin de fer.

Plus qu’un chemin de fer c’était un "état d’esprit ".

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