Le carnet du CFC

Le CFC sur La Baie de Somme les 25 et 26 Avril

Carte de lignes du chemin de fer des Bains de Mer. On voit sur cette carte de 1958 la ligne Noyelles -Cauchy. Coll. La Vie du Rail.

 La sortie du CFC sur le Chemin de Fer de la Baie de Somme fût une belle réussite d’organisation et de plaisir pour tous les membres qui ont répondu à l’invitation de Michel Dubuis. Un grand Merci à Michel pour ses talents d’organisateur et d’animateur et sans qui, ces deux jours n’auraient pas eu la dimension amicale et chaleureuse ressentie par tous.

 Pour ceux qui n’ont pu y assister, et afin de fixer cet événement, en propose une rétrospective circonstanciée. Tout d’abord c’est vers 8 heures du matin en ce samedi que nous nous sommes retrouvés au Dépôt. Cheminot oblige, tout le monde était à l’heure. L’escouade de voitures a pris le chemin d’Abbeville puis de St Valéry sur Somme où nous nous sommes retrouvés vers 10 heures. Déjà les locomotives fumaient et des manoeuvres animaient la cours de la gare.

Manoeuvre de remise en tête de la 130T Haine St Pierre à St Valéry-Port.

    La voiture sauvegardée par notre ami MD organisateur de ces journées.

Après avoir pris connaissance des horaires des différentes manifestations et activités, notre groupe est monté dans le train en direction de Noyelles et de surcroît dans la voiture salon qui a été magnifiquement restaurée et dont l’histoire mouvementée nous a été contée par M. Girode un des animateurs du réseau.

Après une vie tumultueuse où elle fut tour à tour, voiture d'inspection, abris de jardin, cabane de chantier elle a été sauvée de la démolition par un groupe de fervents admirateurs qui l'ont remise sur la bonne voie : celle du CFBS. Aujourd'hui elle y roule des jours heureux.

Une autre pièce historique de la rame, la voiture verte à deux essieux. de VFIL dont le souvenir est évoqué par Michel Dubuis : Les Voies Ferrées d’Intérêt Local (VFIL) étaient une filiale de la Compagnie du Nord qui assurait l'exploitation des lignes à voies métriques affluentes de ce réseau. En 1961, il ne subsistait qu'une section de 21 km de St Just en Chaussée à Froissy de l'ancienne ligne d'Estrée St Denis à Crèvecoeur-le-Grand. C'est de ce réseau que provient la voiture voyageur à deux essieux parfaitement restaurée que nous avons pu voir sur le CFBS. A la fermeture du réseau, en 1961 Michel Dubuis a opéré pour le compte de la FACS et l'aide financier d'un membre, la récupération de 2 locomotives une 130 SACM de 1923 et une 130T Haine St Pierre remise en état pour la fête des 25 et 26 Avril, après trente années d'attente. Chargé des démarches, Michel Dubuis avait engagé une correspondance avec la direction des VFIL qui était alors en bien piteux état.

"Je me souviens même d'un dernier train vapeur spécial FACS à l'automne 1958 cette voiture avait été incorporée au convoi qui avait perdu la moitié de son train en cours de parcours.

En définitive cette voiture nous fût donnée en cadeau. A l'époque elle sera acheminée à Jouy-le-Chatel sur le réseau en Nangis où elle séjourna jusqu'à sa récupération par le CFBS".

 Puis après une manutention de table et de chaises, (au CFC on sait faire), nous nous sommes installés toujours dans le même train, mais cette fois ci dans une voiture mixte 2ème classe/fourgon en direction du Crotoy. Pendant le trajet qui a duré 30 minutes, nous pu saucissonner tous ensembles comme au bon veux temps.

Photo de famille dans une voiture mixte 2ème classe/fourgon. De gauche à droite, Colette, Jean-Pierre, Gilbert qui n’arrive pas à ouvrir la fenêtre, Michel, Noëlle et Jean-Marie.

Notre train est tracté par la Sarthe du MTVS.

Notre train était tracté par la Sarthe du MTVS qui depuis sa restauration n’a sûrement pas eu souvent l’occasion d’effectuer un aussi long trajet avec une rame de 5 ou 6 voitures à son crochet. Il faut dire qu’elle s’en est bien tirée. Au début, nous avons été plusieurs à penser que la Micheline de Madagascar accrochée en queue servait à la pousse, mais non. Arrivée au Crotoy, la belle a été dételée et est repartie seule avec ses voyageurs vers Noyelles.

Daniel Le Guilloux nous en retrace l’histoire : Il s'agit d'une locomotive fausse bicabine construite par Blanc-Misseron. Elle effectua sa carrière sur les Tramways de la Sarthe, comme son nom l'indique. Après un triste repos chez un ferrailleur, elle fut récupérée par Claude Wagner qui l'envoya se refaire une beauté au pays de son enfance (remise à neuf par la SMB au Mans). Aujourd'hui elle assure un service régulier sur le Chemin de Fer des Impressionnistes à Valmondois. Chacun a pu apprécier sa brillante prestation durant les 2 jours de la fête de la vapeur en Baie de Somme. Malgré sa petite chaudière et donc sa faible réserve de vapeur, elle n'a pas failli en remorquant allègrement des trains de 6 voitures plus la Micheline de Madagascar, entre Noyelles et Le Crotoy, sans doute grâce à l'efficacité des hommes de conduite avec entre autres : Bruno Hiron, Daniel Schulman, Olivier Jeannot, etc.

La micheline de Madagascar en queue de train.

La micheline va être dételée et repartir seule vers Noyelles.

Pendant ce temps la Sarthe fait une remise en tête en gare du Crotoy.

La micheline de Madagascar, vue de loin, c'est un autobus blanc, vu de plus près c'est toujours un autobus car ses roues sont munies de pneus (Michelin of course), mais vu de beaucoup plus près c'est un véhicule ferroviaire car il est posé sur des rails. La visite du poste de conduite nous confirme qu'il s'agit bien d'un engin guidé par une voie, car le volant a disparu, sans doute volé par un routier musclé et pas sympa. La Micheline possède une marche arrière, seulement utilisée pour les manoeuvres et non en ligne pour des raisons de visibilité. L'intérieur de l'unique compartiment voyageurs est pourvu de sièges en rotin, garnis d'appuis-tête en drap blanc, les fenêtres sont habillées de rideaux pare-soleil, enfin l'arrière du véhicule est agrémenté d'un bar.

Le tout confère à l'ensemble un caractère globalement colonial.

Pendant que la Sarthe se remettait en tête, nous avons pu admirer une belle locomobile Merlin (constructeur à Vierzon) qui se préparait à actionner un banc de scie mécanique. Et c’est sous la pluie que nous somme repartis pour Noyelles.

Le banc scie.

et la locomobile Merlin

A notre retour la petite gare s’était mise en activité avec des trains en direction du Crotoy et de Saint-Valéry. Sur une voie de débord la 030T CHARWELTON du Kent & East Sussex Railway faisait des allers-retours pour le plus grand plaisir des petits et des grands debout sur la plate-forme. Cette machine typiquement British avec sa caisse à eau sur la chaudière et son mécanisme intérieur a été magnifiquement restaurée en livrée chocolat et filets jaunes. Sur une voie de débord la Marc Seguin maintenant bien habituée aux manifestations ferroviaires faisaient également des allers-retours transportant son lot de voyageurs sur le char à bancs.

Loco CHARWELTON 14.

Locotracteur 351 construit sur un châssis de 030.

La 130 T Haine St Pierre.

En gare de Noyelles manoeuvre de la Buffaud et Robatel 3714 ex CF de Seine et Marne.

Les draisines Campagne et Billard ex Bligny sur Ouche

Locotracteur 351 lors de sa remise en tête.

C’est sur la voie normale venant de Paris et tracté par la Pacific 231 K 8 que le train à vapeur organisé par l’IFC a fait son entrée. Après garage de sa rame sur l’épis SNCF, la machine est venue se positionner en présentation pour la journée.

La 231 K 8 vient de laisser son train organisé par l’IFP. Elle arbore le macaron Flèche d’Or comme au bon vieux temps de la vapeur sur le Nord.

Coté CFBS, trois rames (l’ensemble du matériel roulant disponible) étaient en service remorquées par :

la 031T Buffaud et Robatel

la 130T Corpet-Louvet

la 020T Corpet-Louvet

130T Haine St Pierre qui a juste été terminée pour la fête de la vapeur et dont l’inauguration par les officiels à ajouter à la fête.

Toutes ces machines en activité ont réjoui les nombreux spectateurs malgré le désenchantement météorologique qui n’a pas entaché le moral des fans.

A 17h45, nous sommes retournés à St Valéry pour la visite de l’exposition de modélisme où nos amis du Greenwich and District Narrow Gauge Railway Society étaient présents.

A 18h30 c’est sous une pluie battante que notre groupe est monté dans la rame suisse tracté par le Diesel 351 en direction de Cayeux. En passant devant le chantier Vaillant, nous avons pu constater la désolation du matériel décrépit par le temps et les intempéries, matériel dont le sort ne semble malheureusement pas renouer avec le rail. Et c’est sous la même pluie et dans le même train que nous avons regagné St Valéry vers 19h45.

Ensuite installation à l’hôtel Neptune où nous nous sommes retrouvés autour d’un excellent repas.

Dimanche matin 9 heures à la table du petit déjeuner, puis la visite du dépôt avec cette fois le soleil. Préparation de la Marc Seguin qui s’apprêtait à rejoindre Noyelles pour sa prestation. Nous faisons comme elle, mais par la route. La fête bat son plein, les arrivées, les départs, les mouvements des machines de démonstration tout s’anime dans des volutes de fumée, des lâchés de vapeur et au son des sifflets. Des animations sont prévues, défilé des sapeurs pompier de la Belle Epoque suivi d’un cortège de gens en costume aussi d’époque, exposition de photos, stands de l’APPEVA, du Chemin de Fer du Velay tenu par notre ami Denis Letourneau, La Poste, Michelin, Le Chemin de fer du Petit Anjou (AAPA), etc. Puis survient l’heure de midi avec l’arrivée de la 231 G 558 du Pacific Vapeur Club en provenance du Havre, via Rouen et Amiens, stationnement de la rame et retour sur la voie en impasse de la gare.

La 231 G 558 du PVC

Un peu plus tard, c’est le Trans Europe Express qui vient de Venise via Vintimille et à destination de la Grande Bretagne qui traverse au pas les voies de la gare de Noyelles tracté par la BB 67528 en UM et la splendide et homogène rame des wagons lits de la célèbre CIWL.

 

 

Le Venize, Simplon Orient Express à destination de Londres passe au ralenti en gare de Noyelles avec sa magnifique rame de la CIWL.

Une demi heure plus tard, arrivée de la 140 C 231 de l’AJECTA venant de Paris qui dépose ses voyageurs et plus tard encore, la 140 C 314 du CFTV venant de St Quentin et tractant la rame B11 Nord et sa voiture restaurant.

La 140 C 231 avec son train AJECTA

La SNCF, partenaire de la fête a prévu l’arrêt de tous ses trains en gare de Noyelles. La sécurité a été très bien organisée malgré la fougue des admirateurs qui n’hésitaient à traverser les voies un peu imprudemment. Après un casse-croûte pris sur la place de la gare, chacun est reparti sur Paris avec des images, des sons, et des odeurs plein la tête.

 

Un nouvel adhérent nous a rejoints, il s’agit de Monsieur Vincent Timcowsky de Courbevoie

Dimanche 10 Mai, nous avons eu la visite le Maurice A. Poot qui a pris le train à La Ferme.Toujours passionné de chemins de fer, Maurice nous a félicité sur la présentation de la Bertha qu’il voyait évoluer pour la première fois. Nous transmettons de sa part le "bonjour" à toute l’équipe. 

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