L'Association
Un an déjà 5/7
MAD

Le 9 Février 1994 un certificat dépreuve hydraulique à froid à la pression de 18 bars, nous est envoyé par lAPPAVE « Les traces de suintement, à la rivure arrière du ciel de foyer, nappellent pas de remarques de notre part. Un essai de pression vapeur à 12 bars a été prévu pour contrôler la bonne étanchéité à chaud de cet assemblage ». Jusque-là tout va bien, les étapes administratives sont franchies une à une avec succès. Et pourquoi ne pas commencer lexploitation dès le printemps prochain ?
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| Préparatifs pour lallumage | La « paire de Mich » pose avant de craquer lallumette. |
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![]() Avec la fuite s'envolent nos espoirs. |
| .Ca y est, ca commence à flamber, le sourire est sur les visages. | |
La semaine suivante, les deux Michel et moi allumons la loco un samedi après-midi en présence de Monsieur Grémillot. La pression monte irrésistiblement, nous avançons le levier de marche un petit coup sur le régulateur met la machine en mouvement. Cest la joie Bertha fait ses premiers tours de roues sur le CFC. À 5 bars, un filet de vapeur traverse la tôle, en bas du cadre de foyer. On nen croit pas nos yeux. Une fuite à un assemblage daccord, mais à travers la tôle dont lépaisseur a fait lobjet dun beau rapport, cest un peu comme un fantôme qui traverse les murs. Un petit coup de marteau sur la fuite et cest fini mais à une pression une peu supérieure, ça remet ça.. On jette le feu.
Le rapport qui suit cette visite
mentionne : « À la pression de 5 bars une fissure traversante avec fuite de vapeur a
été constatée à la partie inférieure de la façade avant (voir schéma)....
...Cette zone défectueuse peut faire lobjet dune réparation locale qui
comporterait les opérations suivantes :
- Découpe à loutil dune fenêtre et dépose des rivets anciens
- analyse chimique pour déterminer la teneur en carbone de lélément découpé
(APPAVE)
- pose par soudure bout à bout dune pièce neuve de dimensions comparables
- Pose des 7 ou 8 rivets neufs suivant longueur découpe choisie
- examen visuel et ressuage après achèvement de lassemblage (APPAVE)
- Essai hydraulique effectué à la pression de 12 bars (en présence de lAPPAVE).
Et, bien sûr, toujours en final : « La visite na donné lieu à aucune autre
observation de notre part »
Une fuite à travers la tôle, signifie quil y a une diminution importante de lépaisseur et quà certains endroits, il ny a plus dépaisseur du tout. De plus à cet endroit, cest à dire juste au dessus du cadre du foyer, cela veut dire que la chaudière est restée longtemps avec de leau dans le cadre du foyer et que loxydation sest faite sur lensemble du pourtour. Cest ce que montrera léchantillon témoin.

Monsieur Grémillot pense que ceci nest pas dramatique, personnellement jai compris que la chaudière était foutue, mais cétait plus mon intuition qui me guidait.
Le 16/02 un devis est demandé à Bonnal
(5400 F sans le chargement/déchargement) pour le transport de la chaudière à la SECAT
au Mans et, quelques jours plus tard, un échantillon de la pièce découpée nous est
envoyé dans un carton. Pas besoin de faire un dessin. La corrosion a diminué
lépaisseur de 5 mm une explication technique de la dégradation est avancée dans
la lettre « Ce phénomène de dégradation physique sexplique par le fait que
lensemble enveloppe/foyer est constitué par des éléments métalliques
chaudronnés de nature différente (cuivre pour le foyer et acier pour lenveloppe)
ce qui, au contact de leau ou dune atmosphère saturée humide constitue un
couple électrolytique, le métal le moins notable, lacier, étant attaqué ».
En fin de compte, un avis défavorable : lisez une réforme de la chaudière. Et nous
revoilà au point zéro une chaudière réformée avec un faisceau tubulaire neuf
(cest une première en France).
Le 11 Mars jenvoie la lettre suivante à la DEV
« Je viens de recevoir le rapport de
l'APPAVE que vous trouverez ci-joint, concernant le compte-rendu d'examen visuel du coupon
témoin prélevé sur la face avant de la chaudière actuellement en réparation.
Il s'avère que ce dernier rapport préconise l'abandon des réparations qui ont été
entreprises sur des rapports précédents de l'APPAVE en conformité avec la DRIRE qui a
suivi ce dossier.
En tant que coordinateur de l'ensemble des démarches et travaux effectués à ce jour, je
suis un peu surpris que les mesures d'épaisseur effectuées antérieurement par l'APPAVE
n'aient pas rendu compte de l'état réel de la chaudière et que suite à l'examen
positif de l'époque, l'APPAVE avec la DRIRE nous aient laissé entreprendre le retubage
de la chaudière.
Ce dossier montre de toute évidence 2 erreurs :
1. Les dimensions (diamètres d'extrémité des tubes) n'étaient pas conforme à la
réalité, ce qui a entraîné un surcoût (commande de 51 autres tubes) par la SECAT
2. Réforme de la chaudière après le retubage.
Afin d'envisager une ultime solution je vais demander à la SECAT dans quelle mesure, il
serait possible de sauver la partie de la chaudière qui a fait l'objet des travaux et
vous tiendrai informés de ses propositions ».
La réponse de la SECAT ne se fait pas attendre coût des travaux 95000 F HT
Le 10 La DRIRE informe la DEV « Cest pourquoi, et compte tenu de ce constat (la fuite) jai lhonneur de vous faire savoir que cette chaudière ne peut en létat, faire lobjet dune autorisation spéciale dépreuve initiale ».
Le 27 Avril, la SECAT nous informe que
les travaux à réaliser sont ni plus ni moins que la réalisation dune boîte à
feu qui (comble de lironie obligerait à détuber ladite chaudière). On nen
sort pas. Coût 95000F. Une proposition de chaudière neuve pour une somme de 160000 F HT
semble plus raisonnable. Et la lettre se termine par « Nous attendons votre réponse afin
de savoir ce que nous faisons du corps de votre chaudière ».
À partir de ce moment les liaisons téléphoniques DEV, SECAT, APPAVE, et mon bureau vont
bon train (cest le cas de le dire).
Côté CFC le cur ny est
plus en 1994, personne ne touche à la machine qui est garée dans le fond du deuxième
dépôt hors de notre vue. Et lété se passe sans que les choses avancent.
(NdlR : désolé pour les amateurs de photographies mais toutes ces choses
ne sont pas représentatives en imagerie. Jaurais pu prendre en photo, mon
téléphone ou mon micro ordinateur car dans cette aventure ils mont été plus
précieux que la caisse à outils).
À la rentrée, je ressors le dossier car il faut bien quon avance. Monsieur Becquart accepte de reconstruire la chaudière. Trois bons de commande sont adressés à la SECAT
- EV 1266 remise en état de la chaudière de la locomotive à vapeur étude préalable (coût : 43000 F HT)
- EV 1267 remise en état de la chaudière de la locomotive à vapeur (coût : 42100 F HT)
- EV 1907 remise en état de la chaudière de la locomotive à vapeur
- EV 1461 remise en état de la chaudière de la locomotive à vapeur (coût : 48800 F HT).
Par ailleurs 30000 F HT sont accordés au CFC pour les finitions (une facture de 8594,48 F HT) est envoyée à la DEV. La facture ultérieure est restée sans suite à ce jour
Début 96, une visite de Michel Dubuis et Michel Juihomme à la SECAT pour la 020T-12 BERTHA permet détablir le rapport suivant :
Accessoires en dépôt à la SECAT
Dispositions arrêtées lors de la visite
Délai de livraison : 2ème quinzaine d'Avril
Vieille chaudière : possibilité de récupération avec découpe de la virole pour laisser apparaître les tubes neufs.
Le 1er Juin 1996, la chaudière arrive au CFC. Le camion ne peut rentrer dans le dépôt8 et cest un fenwick dune société voisine qui la décharge sur un plat Péchot. Une semaine plus tard, le CFC pose la chaudière sur le châssis et on se rend bien vite compte que des petites chose ne vont pas. Mais relativisons, par rapport à la nouvelle chaudière de la 030T du Port aux Cerises qui mesurait 3 cm de plus que loriginale, nous navons pas eu trop de misères. Puis cest la peinture des crinolines, des accessoires, de la cabine, le remontage et la découpe des crinolines et le remontage des crinolines et de la cabine.
Conjointement à la nouvelle chaudière n° de construction 4051, nous sont parvenus la note de calcul, le descriptif du générateur et un plan coté9 .
| constructeur | SECAT |
| lieu de fabrication | 72000 Le Mans |
| origine | française |
| vendeur | SECAT |
| usager | CFC |
| lieu où la chaudière est établie | Villeneuve-la-Garenne |
| forme de la chaudière | cylindrique horizontale |
| capacité totale | 0,90m3 |
| surface de chauffe | 18 m2 |
| timbre réglementaire | 12 bars |
| catégorie | V*(T-100) = 0,9*92 = 2ème catégorie |
| date de dernière épreuve | 24 Mai 1996 |
| numéro de la chaudière dans létablissement | 4051 |
| usage de la chaudière | locomotive |
| genre dindustrie auquel la chaudière est destinée | traction |
La chaudière a été déclarée à la Préfecture des Hauts de Seine, le 10 Octobre 1997.
8 Pourtant des indications téléphoniques avaient bien précisé les dimensions
des portes de latelier.
9 Nous ne reproduisons pas ces éléments ici, car
dune nature confidentielle, ils sont la propriété de la SECAT
En 1997, Nous avons remonté les accessoires (niveaux, chapelles dintroduction, régulateur, réglage des purgeurs, robinet dextraction, finition air comprimé, etc.) pour finalement faire un essai le 21 Juin puis linauguration le 20 Septembre (LVDC N° 15 et N°16). La déclaration à la préfecture a été faite en Octobre et lautorisation de circulation en exploitation voyageur est datée du 13/01/1998.