Les Etablissements de la Société de Commentry-Fourchambault

à l'Exposition universelle de 1889

Groupe IV. — Classes - 41, 48 et 63.

 

SOCIÉTÉ ANONYME DE COMMENTRY-FOURCHAMBAULT

 

Carte Michelin n°69, pli 12

Parmi les établissements métallurgiques du centre de la France, ceux qui sont aujourd'hui réunis sous la raison sociale de SOCIÉTÉ ANONYME DE COMMENTRY-FOURCHAMBAULT ont une renommée très ancienne et si bien justifiée, par leur organisation, la qualité de leur produits et la part importante qu'ils ont eue dans le développement de l'industrie métallurgique, qu'il est intéressant, à l'occasion de l’Exposition universelle de donner, au moins sommairement, un aperçu de leur importance actuelle, tout en en retraçant l'histoire.

Historique.—La Société anonyme de Commentry-Fourchambault, au capital de 23 millions, exploite divers établissements formant deux groupes principaux : celui des houillères et celui des établissements métallurgiques.

Le premier de ces groupes comprend :

  1. La houillère de Commentry (Allier) ;
  2. La houillère de Monvicq (Allier) ;
  3. Les chemins de fer de Monvicq à Commentry et de Commentry au canal du Berry avec leurs prolongements;
  4. Les mines de fer du Berry.
  5. Le second comprend, dans l'ordre de l'élaboration des matières :

  6. Les hauts-fourneaux et fonderies de Montluçon (Allier);
  7. Les forges et tréfileries de Fourchambault (Nièvre) ;
  8. Les aciéries, fonderies d'acier et ateliers d'lmphy (Nièvre) ;
  9. Les fonderies et ateliers de construction de Fourchambault (Nièvre) ;
  10. Les fonderies et ateliers de ferronnerie de La Pique, près Nevers (Nièvre).

Origine des établissements. — M. Rambourg père et ses fils, puis MM. Hambourg frères, furent successivement, jusqu'en 1853, les seuls propriétaires de la houillère de Commentry ainsi que de ses dépendances, et les concessionnaires du chemin de fer de Commentry au canal du Berry.

La mine de Monvicq a été concédée, en juin 1841 à M. Detours-Lachaize, propriétaire à Clermont-Ferrand ; elle a été vendue par lui, en mars 1846, à M. Guérin, gérant de l'ancienne Société des haut-fournaux de Montluçon et a été comprise dans l'apport fait en 1853 par cette Société, à la Société Boigues, Rambourg et Cie. Ces hauts-fournaux avaient été fondés six ans plus tôt, en 1840, par la même Société.

La famille Boigues a fondé, de son côté, en 1818, la forge de Fourchambault, qui, à proximité de la ville importante de Nevers, des forêts considérables de la Nièvre et des environs et sur le bord de la Loire, occupait un emplacement éminemment favorable à la fabrication du fer. En 1825, cette famille participa à la fondation des ateliers de construction établis sous la raison sociale Emile Martin et Cie, et sous la désignation de Fonderies de Fourchambault.

Les forges d'lmphy, situées à 11 kilomètres en amont de Nevers, sur les bords de la Loire, où elles utilisaient la chute d'un petit cours d'eau, ont été établies par la Société Debladis, Auriacombe et Bronzac, pour la métallurgie du cuivre. Des 1833, l'adjonction de la fabrication des tôles de fer et de fers-blancs a changé leur caractère primitif, et après leur adjudication, en mars 1854 à la Société Boigues, Rambourg et Cie, il ne restait plus rien de l'industrie du cuivre.

En 1867, cette Société a transmis cette usine, à la Société anonyme des aciéries d'lmphy et de Saint-Seurin, pour l'installation de la fabrication de l'acier par tous procédés et notamment de l'acier Bessmer.

Cette dernière n'ayant pas prospéré, les usines d'lmphy et de Saint-Seurin sont rentrées dans l'actif de l'ancienne Société Boigues, Rambourg et Cie, qui a centralisé la fabrication de l'acier Bessmer dans son usine de Montluçon, transporté à Imphy les ateliers de fabrication des rails, de ressorts et de pelles établis à Saint-Seurin, créé un atelier de moulage en acier fondu et un atelier de chaînes sans soudure et supprimé à Saint-Seurin toute industrie métallurgique.

Les ateliers de la Pique ont été fondés par MM. de Raffin en 1829, ils ont été acquis en 1854 par l'ancienne Société Boigues, Hambourg et Cie.

La situation commerciale qui résultait, vers 1852, pour tous ces établissements, des facilités nouvelles de communication créées par le développement du réseau des chemins de fer, déplaçant les anciens courants établis par les canaux et les routes, détermina l'association de la famille Boigues, propriétaire des principaux établissements de Fourchambault, de Torteron, etc., sous la raison sociale Boigues et Cie et de la famille Rambourg, propriétaire des mines de Commentry. Cette association fut constituée par acte du 17 décembre 1853.

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Elargissement de la Société de Commentry-Fourchambault.
Vue Générale des hauts- fourneaux et fonderie de Montluçon (Allier).

 

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