Le carnet du CFC

Les chemins de fer des carrières Lambert à
Cormeilles-en-Parisis et à Vaujours (2/2)

Guy Pérève.

Les 020T n°7 et n°2 sur le front de taille. Noter le toit ouvrant sur la n°2 et le double tamponnement rare sur un réseau à voie étroite (photo M. Dahlström).

Une autre carrière de ciment Lambert, celle de Vaujours exploitait un réseau à voie métrique sur lequel circulaient des Corpet Louvet dont une fût le résultat de la transformation d’une machine initialement construite en voie de 70.

Toutes les locomotives avaient le double tamponnement à ressort. Les wagons en bois basculaient leur contenu latéralement. Les longerons du châssis faisaient office de tampons secs.

Carrière de Cormeilles-en-Parisis. Corpet Louvet 1202 de 10,5 t livrée le 25 Février 1909. N° 6 à l’usine, transformée pour la voie métrique

Carrière de Vaujours. 030T Corpet Louvet n° 75 ex TIV actuellement au MTVS. Noter les wagons " giraffes " en bois

Carrière de Vaujours. 030T Corpet Louvet ex. CFEconomiques des Charentes. Toutes photos Guy Pérève

Il y a quelques années je suis allé sur le site de Cormeilles pour rêver un peu (il y en a qui rêvent de plages infinies avec des cocotiers, inondées de soleil et moi j’ai toujours rêvé de sites industriels, de longs bâtiments de briques et des rails encastrés dans le béton). Cette carrière m’avait toujours intrigué, je la voyais de la terrasse de chez mes parents et pour y être passé étant petit, je savais que la voie ferrée (normale) entrait dans l’usine. J’ignorais qu’il y avait un réseau à voie étroite mais mon intuition me le laissait imaginer.

Un dimanche matin, je suis allé sur le site près du raccordement à double voie donnant accès à l'usine à partir de la ligne Paris-Conflans Sainte Honorine. Et comme tout ça avait l’air abandonné et désert, j’ai sauté le mur de l’usine (en général quand on fait le mur c’est pour sortir, mais moi, à chaque fois c’était pour entrer). Il y avait encore les vieux wagons (VN) de l’usine stationnés en attente de ferraillage. C’était des wagons tombereau en bois, à bogies (type diamond) et roues à rayons. Ils servaient au transport intérieur et sur la ligne qui reliait l’usine au port, situé au bord de la Seine en face de l’hippodrome de Maisons-Laffite. Leur vétusté ne devait pas leur permettre l'accès au grand réseau. La végétation commençait à les recouvrir et quand j’y suis retourné quelques années après ils n’y étaient plus. Je regrette de ne pas avoir pris de photos mais j’ai toujours préféré la liberté de l’imaginaire à la fidélité du réalisme. Une ligne (privée) à voie normale sortait de l’usine, franchissait la route sur un pont et continuait en talus jusqu’à la Seine où une station de transbordement permettait une liaison fluviale. Je n’ai jamais vu de train rouler sur cette ligne que j’ai parcourue plusieurs fois à pied. Aujourd’hui, le pont a été démoli, la route élargie et le talus aussi a disparu. Il reste le passage à niveau (non gardé) sur la route D 121 qui mène de Cormeilles à Sartrouville où petit à petit la voie a disparu dans la chaussée.

La fermeture de l’usine du bord de l'eau a eu lieu dans les années 90 et une journée " Portes Ouvertes " a été organisée en prévision de cette fermeture.

MAD

Sources : " Les petits trains et les tramways du Val d’Oise " 1994 Claude Wagner
" La France à voie étroite " 1989 Marc Dahlström.

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