Le carnet du CFC

Locotracteur ARN JUNG n° 7604; les travaux sont commencés :

Dossier technique et historique :

En ce qui concerne mon locotracteur ARN JUNG n° 7604, les recherches avancent bon train (c'est le cas de le dire). Après pas moins de 34 contacts (et ce n'est pas fini) dont 20 par E-Mail ou par site Internet, j'ai eu le plaisir de recevoir de nombreuses informations au sujet de mon locotracteur. Au passage, je remercie tout ceux, Français, Luxembourgeois ou Allemand, qui ont consacrés un peu de leur temps, pour rechercher dans leur documentation, les renseignements qu'ils ont eu la gentillesse de me faire parvenir. Suite à mon appel dans un précédent n° de LVDC, j'ai rapidement reçu un E-Mail du Vice-président de l'ALACF www.rail.lu - le portail des chemins de fer au Luxembourg - plus de 3700 photos) ; lequel m'apportait les informations suivantes :

Appeva Jung pell 84, n°19 le 02-06-01.jpg (12799 octets) Appeva Jung pell 84, n°20 le 02-06-01.jpg (12589 octets)

Informations sur lesquelles s'appuie désormais ma recherche. Il faut dire également que le site des Chanteraines, sur lequel on trouve toute sorte d'informations sur différents réseaux et musées, français et étrangers, est également une source de contacts non négligeable. J'y ai notamment découvert le site du "Decauville Spoorweg Museum" (decauvillesmnieuwsbrief.html) qui possède 6 locotracteurs Jung. L'APPEVA en possède également un petit, dans le musée de Froissy (www.appeva.com), dont la calendre porte fièrement un marquage JUNG en tôle du plus bel effet. Et c'est ainsi que de rebondissements en rebondissements (ou de voie en voie ?), j'ai eu l'ensemble des informations ci dessous :

 Informations complémentaires :

La société JUNG, qui n'existe malheureusement plus aujourd'hui, a fabriqué une gamme de locotracteurs de 6 modèles différents allant de 11 à 56 CV, livrables pour les écartements compris entre 500 et 1000 mm. Celui de l'APPEVA est un EL 110, monocylindre de 11 CV pesant 4 tonnes. ARN JUNG est l'abrégé de Arnold JUNG, fondateur de la marque. JUNG fabriquait lui-même ses moteurs. Ceux-ci avaient des pistons en aluminium, un système de précompression de l'air sous les pistons, ne nécessitaient ni préchauffage, ni mèche d'allumage, ni artifice pour le démarrage. Le graissage, dit à "huile perdue", se faisait au goutte à goutte par une pompe actionnée par une biellette. L'huile étant brûlée, l'excédant était récupéré dans le fond du carter.

Le catalogue cat. Type ZL 114

Historique :

Acheté le 04 Mars 2001 à Noisy-sur-Ecole, il avait été racheté par Monsieur Merveaux probablement en France. Ceci laisse penser qu'il a pu servir durant la seconde guerre mondiale comme beaucoup de matériel ferroviaire allemand à voie étroite (Région parisienne, Verdun, place forte de Toul, mur de l'Atlantique, ... ? Transport de matériel, remorquage de fusée V2, ... ?). Son premier propriétaire, la société Transbau GmbH de Berlin était une société de travaux publics spécialisée - m'a-t-on dit - dans la construction de routes.

La fiche de livraison.

Expertise et premiers soins :

En ce qui concerne la chaîne de transmission manquante entre les deux essieux, son démontage semble être motivé par l'usure importante de l'essieux avant. Cette hypothèse semble confirmée par l'inversion des gueuses d'attelage avant et arrière. En effet la gueuse située à l'arrière est plus grosse (donc forcément plus lourde) que celle fixée à l'avant du loco. De plus elle est munie d'une plaque à trou pour manivelle de démarrage. Ceci soulève néanmoins une question supplémentaire : vu que le lancement du moteur se fait côté droit du loco via un renvoie d'angle, qu'aucun trou ne semble avoir été rapiécé sur la calendre, ces gueuses sont-elles d'origine ? 
Sont-elles communes à plusieurs modèles de locotracteur JUNG ? 
A priori non car, jusqu'à présent, je n'ai pas vu deux locotracteurs JUNG identiques.

Un bon nettoyage à haute pression a pu être fait début Février, permettant d'éliminer poussière, cosses de noisettes et le plus gros de la graisse. J'ai ensuite réussi à débloquer l'inverseur de marche ainsi que la pompe d'injection. Il n'en va pas de même avec le moteur qui n'a rien voulu savoir ; la manivelle construite pour cet essai refusant tous nos efforts. Par précaution aucune tentative de forcer sur le moteur en engageant une vitesse n'a été faite, de crainte de rayer les cylindres au cas ou des corps étrangers, tels que grains de sables, s'y trouveraient. J'en ai trouvé dans le radiateur ! Et l'un des clapets de mise à l'atmosphère était ouvert. Prudence donc. L'ouverture du filtre à huile a révélé une sorte de grand filtre cylindrique, en grillage à maille très fine, dont la partie métallique supérieure est cassée. De plus celui-ci est curieusement rempli de gros copeaux de bois. Sa remise en état s'annonce difficile, d'autant qu'il semble manquer des pièces internes en partie supérieure. L'ouverture de deux "trappes" en partie basse du carter moteur m'a fait découvrir deux astucieux filtres à air (ça tombe bien je n'en voyais pas, et pour cause !). Ceux-ci sont en bon état bien qu'à nettoyer. Ils confirment une information que je venais d'avoir ; à savoir que l'air est précomprimé sous les pistons puis envoyé dans les cylindres via un jeu de clapets. 

Manoeuvre du loco à 'aide du Plymouth 0B0-10 Vue du compartiment moteur.

En effet cette description correspond tout à fait à ce que j'ai pu observer. Le filtre d'échappement n'est en fait qu'une chambre de décompression totalement vide...    si ce n'est des suies d'échappement. Une rapide visite sous le châssis a permis de découvrir des suspensions réglables, apparemment en bon état, ainsi que la timonerie de frein dont la tringle principale est légèrement tordue. Les pignons d'essieux semblent relativement corrects ; par contre celui de sortie de boîte accuse une usure importante. De plus la chaîne entre boîte et l'essieu arrière présente au moins un rouleau cassé. Il est envisagé de remplacer l'ensemble de ces éléments à l'occasion du rechargement de l'essieux avant et du reprofilage des deux essieux. Un devis pour les chaînes et pignons a été demandé. Une demande de devis pour les essieux va suivre. Le fameux renvoie d'angle a été démonté. Complètement grippé, son déblocage puis son remontage permettra un nouvel essai de rotation du moteur à la manivelle, après contrôle des cylindres. Bref il y a de quoi s'occuper, mais rien de vraiment insurmontable pour le moment. La suite une prochaine fois.    

Vue du compartiment moteur.


Tout prêt de document, information, technique ou historique, et conseils sont les bienvenus. De même, si vous connaissez quelqu'un qui possède un locotracteur JUNG, je vous serais reconnaissant de me transmettre ses coordonnées afin que je puisse le contacter. De plus, je recherche un capuchon (manquant) pour la pompe de graissage (voir photo de détail du moteur coté droit : élément cylindrique vertical avec six petit tuyaux qui en partent et six vis en partie supérieure), ainsi que les pièces internes du filtre à huile, car celles-ci sont cassées ou manquantes (voir photo du moteur coté droit : élément rectangulaire vertical avec deux tuyaux en partie supérieure (un par cylindre ?), un en dessous (retour au réservoir d'huile) et deux robinets (niveaux, purge ?)). A défaut, une description, voire des dimensions me seront très utiles. Vous pouvez m'envoyer un message à d.le-tourneau@wanadoo.fr. D'avance merci.

Denis.

Ndlr : Si vous avez des infos sur ce locotracteur n'hésitez pas à prendre contact avec notre ami Denis . Toutes photos Denis Letourneau

Page precedente