Nouvelles brèves

Vu dans Var Matin - Ligne Carnoule-Gardanne

Bel entrain sur la ligne !

Il faut croire que les locos motivent. Ils étaient près de 3 000, hier, pour réclamer la réouverture de la ligne Gardanne-Carnoules, entre fête et revendications...

Ovations et applaudissements à l'arrivée des trains et de la descente des voyageurs. Les autorités (en médaillon) se sont félicités de cette fête et souhaiter que les liaisons ferroviaires, insuffisantes en centre Var, aient un avenir certain

Un long coup de trompe, puis deux, puis trois... La vie du rail comme à la belle époque, lorsque le bruit sourd et scandé des rails au passage des trains berçait le quotidien des riverains de la ligne Carnoules-Gardanne. La nostalgie aidant, ils se sont retrouvés, hier, près de 3 000 à reprendre possession de ce paysage exceptionnel, de cette voie ferrée serpentant entre roches, cyprès et oliviers, pour réinventer le tourisme, le transit local ou le travail de la bauxite qui en faisait un outil indispensable pour le développement du secteur.
La voiture, comme les exigences économiques en 1983 l'ont tué. Aujourd'hui la vapeur se renverse, elle est prête à renaître. Il faudra bien que le politique, un jour ou l'autre, prenne le relais de l'associatif et des bonnes volontés pour que le projet de réouverture devienne réalité. Il en va, aux yeux de ses défenseurs, de la protection de l'environnement comme de nos vies, trop exposées chaque jour sur les routes du sud-est. Il est clair pour ses défenseurs " qu'en rouvrant cette ligne, le conseil régional Paca va désenclaver le moyen et le haut Var, offrant un atout supplémentaire pour assurer le développement économique, faciliter les déplacements pour le travail, les études et les loisirs et accéder au réseau grandes lignes SNCF, réduire la pollution, diminuer le nombre des accidents de la route... ". Mais pour aider les " politiques " à le faire, mieux vaut sonner de temps à autre un grand coup de clairon sous forme de manifestation ludique et bon enfant. Dimanche, c'est donc jour de fête. L'association " Le train avenir du centre Var ", présidé par le bouillonnant Jean-Claude Pernoud, a mis les petits plats dans les grands pour imaginer une seconde édition d'un rendez-vous qui se prépare depuis de longs mois. But de la manoeuvre, faire converger deux trains, l'un depuis Gardanne, l'autre depuis Carnoules, avec arrêt dans les innombrables petites gares qui jalonnent le parcours, afin de converger vers Brignoles et ses réjouissances.
Attention au départ... ! Il est 11 h 15 et comme partout ailleurs ce sont à Sainte-Anastasie, des centaines de voyageurs qui accueillent bruyamment et avec ferveur l'un des deux convois. Dix minutes d'arrêt, une marée de tee-shirts blancs, siglés " Le train Carnoules-Gardanne, j'en veux... Et vous ? >et autant de casquettes grimpent à l'assaut du train 67 565. Cohue sympathique à l'intérieur de rames bondées et une myriade d'échanges, de souvenirs et de souhaits de voir revivre cette ligne. " Mes enfants travaillent à Marseille, ce serait tellement bien d'aller les voir sans prendre la route. Et quelle sécurité... ><< J'ai travaillé sur cette ligne, nous étions 500 au dépôt de Carnoules. C'était dur mais quelle époque... ". " Super on voit même les haricots et les fraisiers pousser dans les jardins...  Retour sur terre et formidable ovation à l'arrivée à Brignoles. Bientôt les deux trains se font face alors que les milliers de casquettes, canicule oblige, ne songent plus qu'à se mettre à l'ombre. Sous les platanes, avant un super repas, organisé de main de maître, les autorités peuvent exprimer leur soutien, voire même parfois leur enthousiasme. Si le président Pernoud égratignera un peu les administrations qui, à son goût, ne roulent pas assez forts dans le sens de son association, le maire, le responsable de l'association de Trets, le responsable de la SNCF, le responsable des transports à la région, puis le conseiller général et le sous-préfet, " très attentif à ce dossier ", semblent tous prendre les rails dans le même sens, celui de l'avenir du train. Il est clair dorénavant que tout est suspendu, dans le cadre du contrat de plan, à une décision de la Région. La réflexion est en voie d'achèvement mais rares sont ceux qui peuvent aujourd'hui affirmer quelle sera la décision finale. L'association pour sa part y croit plus que jamais et affirme attendre 4 000 personnes l'an prochain... La pression, à un train d'enfer, elle connaît !

Sources : Var Matin
E. D.

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