Le carnet du CFC

LE PETIT TRAIN TOURISTIOUE de Commelle-Vernay 3/4

François BORIE

Le réseau actuel

La ligne

L’écartement est de 0,60m, la longueur de 3,5 km, soit un parcours total de 7 km, effectué en 1h15, y compris l’arrêt en gare de Magneux où un évitement et une plaque tournante permettent le tournage et remise en tête de la locomotive. L’armement est en rails de réemploi assez variés (par endroits 90 mm) sur traverses bois espacées d’environ 60 à 70 cm installées sur un ballast généreux.
Les installations de la gare du Belvédère, départ de la ligne, comprennent une remise - atelier fermée, pour la locomotive et une voie de garage extérieure, accessibles par une plaque tournante, un abri simple pour les wagons sur un évitement, un bâtiment voyageurs avec billetterie - vente de cartes postales - snack – bar, en bordure du quai. Il faut aussi ajouter une passerelle en bois qui enjambe le chemin d’accès et conduit à un belvédère dominant le lac. Tous les bâtiments sont en bois et traités en style « western ».
 
Le train vient de sortir du “canyon”, au premier plan…  pour entrer en gare. A droite de la voie empruntée par le train, un évitement avec abri pour remisage des baladeuses, au centre, le bâtiment voyageurs abritant le « saloon » où l’on vous servira rafraîchissements ou casse-croûte selon l’heure (photos F.Borie, avril 2002).

La gare du « Belvédère » est située en hauteur à une cinquantaine de mètres au dessus du niveau du lac de Villerest sur la rive est, à peu près au droit du barrage. En la quittant le train s’enfonce dans le « canyon », une tranchée profonde d’une dizaine de mètres sur deux cents à deux cent cinquante mètres de long pour déboucher à flanc de coteau, au dessus du lac. La ligne serpente alors en corniche en une longue pente qui l’amènera, environ 1km½ plus loin, pratiquement au niveau du lac. De là, la ligne remonte à travers bois jusqu’à la gare terminus située à proximité de l’auberge de Magneux. Après tournage et remise en tête de la locomotive et arrêt photos, le train regagne le Belvédère par le même trajet, les 50 cv. du moteur Pershing sont alors employés à fond dans la longue rampe qui ramène au point de départ. Le profil de ligne fait apparaître les dénivelés importants qui se traduisent par des rampes de l’ordre de 30 ‰. Je commence à comprendre ce qui avait motivé la transformation de la 440 en une Shay, dont le rapport d’engrenages avait sans doute été calculé pour assurer la traction sur ce profil particulièrement difficile.
 
Régulateur ouvert en grand, le petit train regagne la gare du Belvédère (photo F.Borie, avril 2002).

La vitesse modérée de 7 km/h environ laisse tout le temps de prendre des photos et d’admirer le paysage (photo F.Borie, avril 2002).

Au terminus de Magneux, le quai et l’évitement. « Stetson », santiags, jeans, gilet et indispensable foulard rouge, notre mécanicien a une parfaite tenue de « Cow Boy » (photo F.Borie, avril 2002).

Le profil de la ligne.

Le matériel roulant

« Désirée », une locomotive 020 : sous une carrosserie de loco vapeur d’allure très allemande, tant dans la silhouette que dans la livrée (noire et rouge), cylindres, embiellage et accessoires sont reproduits assez finement, un moteur diesel de 50cv entraîne une pompe de transmission hydraulique. Un moteur hydraulique est lié aux essieux par des chaînes. Les cylindres et embiellages ne semblant pas fonctionnels mais assurant un « bruitage vapeur » qui ressemble plus au chuintement produit lors du déplacement d’une machine froide, purgeurs ouverts. Cette locomotive, construite à Ambérieu, était destinée, à sa construction, au parc Eurodisney, mais les promoteurs du parc lui ont préféré des modèles à vapeur vive .
 
Un jolie petite machine à la mécanique astucieuse (photo F.Borie, avril 2002).  Locomotive réelle ou modèle réduit ? (photo F.Borie, avril 2002).

5 baladeuses : d’une capacité de 20 places assises, un lanterneau en toiture leur donne une allure très « Western » en accord avec celui des bâtiments. Le matériel est à un gabarit assez petit : 1,20 m de large, 5,40 m de long, 1,50 m environ entre sol et toiture, il n’est pas possible de s’y tenir debout pour un adulte. Il n’y a pas de marchepieds, les quais étant à la hauteur du plancher des voitures.

Un moteur hydraulique placé sur chaque bogie entraîne les essieux par des chaînes, chaque moteur est alimenté par une double conduite hydraulique (aller-retour) qui parcourt toute la rame, la circulation de l’huile étant assurée par une pompe à partir de la locomotive. Ainsi, ce train est à adhérence totale ! La sécurité de la rame est assurée par le frein moteur de la transmission hydraulique. Les baladeuses sont reliées par des barres fixées sous les châssis, chaque extrémité de baladeuse comportant par ailleurs un petit tampon central, des flexibles hydrauliques assurent la continué de la conduite.
Le matériel roulant est donc réduit à sa plus simple expression et ne permet de mettre en ligne qu’un seul train, d’une capacité maximum de 100 places, sans réserve. Ce matériel apparaît parfaitement adapté au profil de cette ligne. On n’est, ici sans doute pas très loin de la limite des possibilités de traction en adhérence (sans crémaillère).

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