Le carnet du CFC
La Petite
Michel Juishomme
En 1880 chez Decauville à Petit Bourg (près de Corbeil), se construisait de petites locomotives à vapeur industrielles pour la voie de 50. L'une d'elles s'appelait "La Belle
Petite". C'est cette machine que j'ai choisie de reproduire en voie de 40.
"La Petite".
J'ai décidé de l'appeler simplement "La Petite", cela fait moins prétentieux et pourtant, c'est vrai qu'elle est
belle. La construction commencée en Février 2002 a été terminée fin avril 2003.
Le châssis réalisé en tube carré de 40 mm, récupéré d'un portail dont personne ne voulait, a été assemblé par soudure à l'arc. Ces tubes de fabrication ancienne sont très épais.
Les panneaux de tôle ont servi pour la fabrication des soutes à charbon, la cabine et les côtés du châssis.
A l'intérieur du châssis se trouve le moteur, la boîte de vitesses de 2 CV. Le moteur développe 3
KW à
3,500 tours/mn, réduction 1/3 plus petit diamètre des roues de 350 mm ce qui donne une vitesse de 25 Km/h maxi.
A ma connaissance, c'est la seule machine à vapeur disposant de 4 rapports de vitesse, pouvant de ce fait, tous les
services :
manœuvres, marchandises, voyageurs express ou rapide. Le levier est accessible sous la chaudière et
manœuvrable uniquement à l'arrêt. Les soutes à eau en tôle galvanisée de
10/10, contiennent les batteries de 200 A, l'appareillage de commande et 30 litres d'eau.
La chaudière en cuivre rouge comporte 30 tubes de 28 mm et un siphon Nicholson dans le foyer La mise en pression de 3 bars se fait en 1/4 d'heure, la chauffe est au
bois et au charbon. Deux soupapes de sécurité sont tarées respectivement à 2,5 bars et 2,7 bars.
L'enveloppe de la chaudière est en inox de 20/10, très robuste. Un espace important entre l'enveloppe et la chaudière a été prévu pour permettre à la vapeur de se détendre dans le foyer et la boîte à fumée en cas de grosse fuite.
Le foyer comporte une grille de 600mm de longueur, légèrement inclinée sur l'avant.
Une trappe à ouverture totale commandée de la cabine permet la vidange instantanée du cendrier. Tout le mécanisme est monté sur bronze. Sur l'essieu avant, les roues sont fixées à la place des cardans en conservant les tambours de frein, commandés de la cabine par un volant
à vis.
L'essieu arrière est monté sur palier à roulements étanches dont le diamètre de l'arbre est de 60 mm et suspendu par 8 ressorts
à boudin, réalisant ainsi une suspension à trois points permettant à la machine de coller à la voie.
Cette machine est très douce et silencieuse. Le régulateur est progressif et permet d'exécuter des
manœuvres en douceur. La cabine comporte un petit strapontin, un levier de relevage, le régulateur, les commandes de sifflet, purgeur,
souffleur et une pompe (petit cheval) seule modification par rapport au modèle.
J'ai préféré l'abri en queue d'hirondelle, des Mallet en voie de 60. Les tampons sont à ressort
longueur : | 2,200 m |
hauteur : | 1,850 m |
largeur : | 0,900 m |
poids : | 400 Kg |
C'est le 47ème engin en voie de 40 construit en 30 ans.
Peut-être à inscrire au livre des records.