Le carnet du CFC

Voies ferrées industrielles à platelage dans une ancienne papeterie

par  JP DELACRUZ
Toutes photos JP DELACRUZ
Souterrains & Industrie

Dans les bâtiments du XIXe siècle de la papeterie de la Chapelle-Darblay, à Corbeil-Essonnes, se trouve un exceptionnel système de roulage de wagonnets. Exceptionnel par sa simplicité, exceptionnel aussi par sa rareté, à présent que tous les autres exemplaires d’un tel dispositif ont été détruits.

<---------------- 1325 mètres ---------------->
Plan de situation ; en rouge, les bâtiments des platelages
Les bâtiments du XIXe siècle parcourus par le chemin de fer à voie de 50
Façade sur l’Essonne

Habituellement répandu sur les carreaux miniers, ce système de voies ferrées à faible écartement, appelé platelage, comporte des changements de direction sans aiguilles mobiles.
Les rails aboutissent à des plaques de pivotement. Comme ils sont taillés en sifflet dans le plan vertical, leur surface de roulement s’abaisse jusqu’au niveau des plaques. Une fois que les wagonnets les ont quittés, ils sont maintenus latéralement par d’autres rails dont c’est la seule fonction.
Pour changer de voie, l’ouvrier pousseur (car les wagonnets sont mus individuellement, à bras d’homme) imprime à l’arrière du véhicule une forte poussée verticale en même temps qu’une poussée latérale dans la direction opposée au changement de direction désiré, un peu comme avec une voiture d’enfant. La manœuvre est facilitée par la disposition des essieux suffisamment près du centre de gravité. Encore un effort pour faire remonter le wagon de quelques centimètres, et le voilà sur les rails de sa nouvelle destination. 

Faisceau d’aiguillages

A la Chapelle-Darblay, la richesse et la beauté du réseau ferré, établi en voie de 50 centimètres, et représentant globalement plus de 1000 mètres, le rendent digne d’être l’objet d’une action de sauvegarde. Les quelques photos qui suivent en représentent les principaux aspects.
Quant aux points importants, les voici :

Même si, pour diverses raisons, il est impossible de la conserver in situ, il serait sans doute possible de la transférer après démontage et de l’exposer, entourée d’une muséographie adaptée, dans un musée tel que l’APPEVA dédié aux chemins de fer industriels et militaires. Toutefois, il est clair qu’une mise en valeur dans les lieux mêmes où il a fonctionné serait la solution idéale, et peut-être l’amorce d’un musée du papier au rez-de-chaussée, type d’équipement culturel peu courant en Ile-de-France. 

Wagon-citerne
Une vue du réseau ; le plateau à ridelles est un intrus
Les plaques métalliques de pivotement sont coulées sur mesures.
Un ancien embranchement modifié par un chapeau de gendarme.
Wagon porte-palonnier pour le remplacement des rouleaux des machines à papier.

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