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"A vendre d'urgence" circuit géant de trains miniatures en Ardèche
"A vendre d'urgence" circuit géant de trains miniatures en Ardèche Pierre Malfay, 60 ans, le répète comme pour mieux s'en convaincre, il "vend d'urgence", arrivé à "l'âge de la retraite", son circuit géant de petits trains qu'il fait serpenter, de viaducs aériens en profonds tunnels, à travers une Ardèche miniaturisée.
"Ardèche miniatures" a ouvert il y a treize ans à Soyons, sur la RN 86, et a accueilli à ce jour 300.000 visiteurs, affirme son propriétaire. S'il veut quitter ses "trains de jardins", c'est aussi dit-il, parce que les responsables du tourisme ardéchois "ne l'ont jamais aidé, car je suis pas assez culturel". "Ils me prennent pour un illuminé", regrette-t-il.
"Nous avons aidé M. Malfay à se faire connaître, ce n'est pas un illuminé mais un bon réalisateur", corrige le directeur du comité du tourisme Jacques Mangeat, interrogé par l'AFP.
Le site, de la taille d'un terrain de football, reconstitue au 1/25ème les Chemins de fer du Vivarais qui ont relié jusqu'en 1968 les bourgs de ce département rural. Aujourd'hui ne subsiste qu'une voie à vocation touristique.
Pierre Malfay a été cinq ans électricien sur le Mistral, le seul train climatisé dans les années 60, avant de revenir en Ardèche comme artisan électricien. Il récupère alors des documents des chemins de fer ardéchois, prend les cotes des viaducs et des photos du réseau.
Il réalise pendant dix ans des maquettes, construisant chaque wagon et modelant chaque paysage, puis il créé son exploitation touristique, malgré l'absence de subventions à ce projet privé.
"Faire tourner un train bêtement ne m'intéresse pas", déclare-t-il, prévenant qu'il ne saurait léguer sa réalisation qu'à un passionné "qui a quelques sous et qui est prêt à faire la semaine de deux fois 35 heures".
Il est vrai que les 2.800 m2 de décor où sont plantés également au 1/25ème les sites remarquables du département et l'entretien de dix locomotives demandent présence et doigté.
Chacune parcourt 15 kilomètres par jour et chaque train est muni d'une carte à puce reproduisant son sifflement original. Chaque matin, une rame munie de frottoirs-balais ouvre la voie, grattant moustiques écrasés et herbes folles sur le parcours. "Mes locomotives ont parcouru en 13 ans près de 500.000 kilomètres", calcule M. Malfay.
Un automate informatisé permet d'éviter que les convois n'entrent en collision sur le parcours. Long de 750 mètres pour un écartement de 45 mm, il comprend une "gare de croisement", indispensable sur le réseau à voie unique du Vivarais.
Un millier de plantes, dont des bonsaïs, reconstituent la flore.
La complexité géographique (monts, gorges, vallées) et géologique a été respectée avec l'apport de tonnes de granite bleuté, de basalte noir ou encore de pouzzolane rouge des volcans.
Outre le majestueux Pont d'Arc et le Mont Gerbier de Jonc (1.555 m) qui culmine ici à ... huit mètres, le parcours reproduit des tunnels et au-dessus des canyons, des viaducs en courbe avec leurs arches.
M. Malfay a aussi créé un circuit annexe sur lequel des amateurs belges, néerlandais, suisses et allemands font évoluer leurs locos chauffées à l'alcool ou au gaz, à vapeur vive ou à accumulateur.
Aujourd'hui, le propriétaire des lieux est en contact avec des "repreneurs" breton, parisien et suisse. Déjà nostalgique, il précise qu'il est "prêt à donner éventuellement un coup de main".
D'après l'agence AFP ©2004