Au Depot

 

 

0B0-20 Jung n° 7604 :

(Voir l'article complété dans "La Voie des Chanteraines n° 92" rubrique "au dépôt" ; pour y accéder, cliquez sur "La Voie des Chanteraines" puis sur "Retour à la page d'accueil")

Lundi 09 Août : Même programme que lundi 2 Août ; farniente en plus, histoire de se remettre tout à fait. Comme tout bon jockey dirait : qui veut aller loin, ménage sa monture... Un fois de plus, la "récolte a été bonne tant du coté des croquis cotés, que des photos et des bons souvenirs. Petit à petit les trous mystères, autrefois cachés par la crasse trouvent leur justification et mon loco me raconte un peu plus l'histoire de ses réparations "bout de ficelle", de ses allègements (caisson de dépollution ou barboteur ?, support de lanterne, logo de calandre, boîte à outils, système d'arrêt moteur depuis le poste de conduite), ou alourdissements (gueuses d'attelage).

Le lendemain, Mardi 10 Août, après une matinée calme, je me remets à la peinture de la deuxième couche des différents capillaires. La pompe à eau ayant trempé dans le gasoil tout le week-end, je l'en sors, la nettoie, débloque et démonte enfin les pignons du couvercle-paliers arrière, puis décape ces pièces au touret à meuler.
C'est en nettoyant le corps de la pompe à eau que je découvre qu'un tourillon de bois, taillé en cône, a été enfoncé dans le canal principal de graissage des paliers. De toute évidence, au vu de sa taille (longueur, forme, diamètre) il s'agit d'un acte volontaire car, pour le voir, il fallait démonter le graisseur et ôter la graisse qui le recouvrait. Alors, sabotage pendant la période de guerre ? ou vengeance d'un ouvrier brimé ? Quoi qu'il en soit, la découverte de ce bouchon peu naturel explique (en bonne partie, tout du moins) l'usure des paliers de la pompe. Enfin, juste pour le plaisir, je remonte partiellement la pompe et lui fais faire quelques tours à la main, histoire d'imaginer sa remise en état.

La pompe à eau enfin entièrement démontée le 10/08/04.

Comme chaque semaine, le Mercredi est un jour de grands travaux au dépôt. En ce qui me concerne, cette journée est principalement consacrée au levier de frein du Jung. Après tentative de réutilisation des anciens boulons de fixation du secteur cranté, ceux-ci étant trop déformés par la rouille puis lors du démontage au chalumeau, je décide de les remplacer. Par chance, je trouve deux boulons qui, après légère modification (filetage et longueur), font tout à fait l'affaire. Je démonte ensuite la tringle de blocage du levier de frein ainsi que divers petites pièces du levier, je les décape et leur passe une première couche de peinture rouge.
Jeudi 12 Août, début de journée en douceur (l'après-midi...) par une deuxième couche de peinture sur les pièces du levier de frein, secteur cranté et support. Puis j'attaque le décapage des lames de ressort de suspension et leurs boulons.
Vendredi 13 et Samedi 14 Août : peinture des pièces du levier de frein, décapages des boulons de boisseaux de boîtes d'essieux et peinture antirouille.
Dimanche 15 Août
: mesure des vis de bridage des lames de suspension pour remplacement de celle qui manque et de celle qui étant indémontable a dû être percée. Peinture des boulons, décapage de finition des trous du châssis, démontage d'un goujon de gueuse d'attelage et peinture de ces zones du châssis.

Lundi 16 Août : mesure des goujons de gueuse d'attelage. Ils sont quasiment tous différents !!! Soit qu'ils soient tordus et rongés par la rouille, soit qu'ils aient été remplacés par un boulon d'éclisse de voie normale, soit ... qu'il n'y avait rien d'autre lors du montage de ces gueuses d'attelages ? qui ne semblent décidément pas être d'origine. Démontage au chalumeau des goujons cassée (par allongement en soudant dessus un bout de rond pris en sandwich entre deux bouts de cornière créant des plats). Meulage de la peinture du châssis brûlées lors de cette opération et peinture ; ainsi que les boulons de fixation des gueuses d'attelage. Pour terminer cette chaude journée : déblocage du pignon de sortie de boîte de vitesses avec l'aide de Vincent.

Le pignon de sortie de boîte de vitesses est démonté. A deux, c'est tout de même mieux. Merci Vincent (18/08/04).

Mardi 17 Août : Peinture, encore et toujours... Mesure des Profilés U métalliques utilisés pour le montage des gueuses d'attelage afin de déterminer la dimension des entretoises à fabriquer pour empêcher (stopper) leur déformation. Les boulons de fixation des gueuses étant soit trop rongés par la rouille, soit cassés, soit coupés au démontage seront remplacés. Le hasard faisant parfois bien les choses, quand Murphy nous laisse un peu en paix, il se trouve que Vincent (encore lui) venait de récupérer moult vis, boulons, raccords de plomberie documents ferroviaires et autres distributeurs de savon liquide SNCF. Aussi j'ai la joie de trouver mon bonheur. Il ne manque que les écrous... pour le moment. Et pour finir : une petite séance de grattage de la boîte de vitesses à la spatule.
Mercredi 18 Août : Comment peindre un trou rond de petit diamètre quand on a que des pinceaux brosse trop gros ? Prenez une petite baguette de bois de 5*5 mm de 25 à 30 cm de longueur, enroulez dessus une chute de tissus d'environ 20 cm de coté en prenant soin de laisser dépasser le tissu de la baguette, trempez le tout dans le pot de peinture, essorez avec les doigts, et passez dans les différents trous en tournant dans un sens puis dans l'autre. C'est idéal pour les trous même irréguliers ! Peinture encore et encore... des boulons, des zones brûlées du châssis. Découpe des entretoises dans du tube galvanisé de récupération. Graissage de deux jeux de lames de suspensions, montage des brides avec un serre joint. Montage d'une suspension sur un boisseau et assemblage au châssis a l'aide du palan.

s) Les trous du châssis sont peints avec le pinceau magique... (18/08/04).
... les boulons aussi reçoivent deux couches de peinture (18/08/04).
Remontage d'une bride de suspension : avec un serre joint c'est beaucoup plus simple (18/08/04)...
... et voilà ! La bride et la vis de blocage sont en place (18/08/04)...
... puis la suspension est remontée sur le boisseau de boîte d'essieu (18/08/04)...
... et l'ensemble est remis en place sous le châssis (18/08/04).

Jeudi 19 Août : Montage des boisseaux gauche puis décapage des plaques de garde. Peinture de ces dernières et retouches de peinture sur le châssis. L'après-midi fut consacrée à la vidange de la boîte de vitesses. Après ouverture de la trappe de visite arrière du bloc "boîte de vitesses-inverseur", je découvre les pignons coniques de l'inverseur dans un état plus que satisfaisant, pour ne pas dire exceptionnel ! Une fois le bouchon de vidange enlevé... rien ne coule et pourtant, ça baigne dans l'huile ! Le problème est vite résolu avec un bout de fil de fer ramoneur. Hummm, la bonne sauce !... Il faut boire la soupe tant qu'elle est chaude disait ma grand-mère... à juste titre, mais de celle là, très peu pour moi. Néanmoins, pendant qu'elle s'écoule, j'en profite pour décaper et peindre la plaque de visite à l'antirouille.

Mise en peinture des plaques de garde et de la plaque de visite. Il y a toujours un trou bien utile… (20/08/04)
Gros plan sur les pignons coniques de l’inverseur le 19/08/04.

Le lendemain Vendredi 20 Août est consacré au démontage des bagues de roulements de la boîte d’essieu avant gauche. Pour le stockage des bagues et des roulements des quatre boîtes d’essieux, je fabrique autant de chandelles en bois (de récupération il va sans dire) en vue de leur stockage dans l’ordre (hé oui ! C’est un vieux réflexe de remettre chaque pièce à sa place. Réflexe qui permet de gagner bien du temps et évite de s’énerver lorsque ça ne veut pas rentrer ; on a parfois de drôles de surprises avec les vieilles mécaniques !). Pour démonter les bagues externes des roulements, encore faut-il pouvoir les arracher, or nous n’avons pas d’arrache moyeu qui leur soit adapté. Hélas ! Qu’à cela ne tienne ! Au CFC quand on n’a pas, on fait ! Un bout de tige filetée par-ci deux morceaux de fer plat par-là, un bout de profilé en U, une chute de tube d’un bon diamètre, un écrou, deux boulons, quelques coups de marteau, divers trous à la perceuse à colonne de mathusalem bien placés, un peu de soudure et une bonne pincée de sueur plus tard et le tour est joué : voilà un arrache moyeu interne réglable prêt au service. Une fois les bagues démontées, je peux enfin dégraisser et décaper cette boîte d’essieu.

Une boîte d’essieu et les roulements d’une autre sur sa chandelle (25/08/04).
La pompe à eau décapée remontée le 20/08/04.

Samedi 21 Août : Ce jour est un grand jour ! Oh !, bien sûr, rien d’extraordinaire ni de miraculeux, mais tout de même c’est un jour de ceux où l’on a la satisfaction de voir le résultat d’un travail accompli avec ardeur, passion, amour… (oui, bon je m’envole, mais que voulez-vous ? Cela ne fait de mal à personne). Bref c’est le jour du remontage des pièces du levier de frein… avec l’aide de Vincent une fois de plus. Vincent qui me fait une remarque des plus troublantes, mais tellement bien vue : « Ton levier de frein freine quand il est poussé et non tiré. A mon avis il a été monté à l’envers. Regarde : si tu montes les tringles de frein comme ça, que tu retournes le secteur cranté, alors tu freines en tirant sur le levier. En plus tu libères le passage pour descendre de ton loco… »
Voici donc une question intéressante : dois-je ou non modifier le montage de mon système de frein ; donc peut-être le remettre comme il aurait logiquement toujours dû fonctionner, ou dois-je lui laisser cette particularité de fonctionner à "l’envers" ? Comment cela se passe-t-il sur les autres Jung ? Voilà une question que je ne m’étais pas posée avant mes visites précédentes. Dommage, mais l’un de vous pourra-t-il m’apporter cette information ?

Accroche-toi aux moustaches ! Pour monter le levier de frein, il faut soulever. A gauche le capot moteur dans son jus, au fond le wagonnet avec moteur et boîte de vitesses (21/08/04).
Gros plan sur le bas du levier de frein et le secteur cranté (21/08/04).

Le reste de cette belle journée est consacré au décapage et à la peinture de différentes vis, boulons, plaques, boîte d’essieu et se termine par un bon barbecue entre amis.

Dimanche 22 Août : Visite au Festival Vapeur 1900 à Villiers-St-Georges

La matinée du Lundi 23 Août est consacrée à la peinture (2ème couche d’antirouille noir) des pièces des boîtes d’essieux gauches ainsi que différentes petites pièces du capot moteur, du pot d’échappement et du frein. L’après-midi est consacrée au perçage (plus grand) des trous des rivets cassés des supports de vérins, à vis de réglage, de tension des chaînes motrices…
Rivets probablement cassés lors de manœuvres qui ont quelque peu manqué de douceur ! Puis par l’adaptation et la peinture de boulons de remplacement. Enfin décapage des boîtes d’essieux arrière gauche et avant droite, démontage des bagues de roulements à billes et peinture.

Mardi 24 Août : Rituel habituel de matinée : peinture des pièces peintes et / ou décapées la veille, mais cette fois en rouge (pièces de : boîtes d’essieux, boîte de vitesse, châssis, échappement, capot moteur, frein, pompe à eau). Puis décapage et peinture de la boîte d’essieu avant droite, démontage des bagues et d’un roulement à billes de la boîte d’essieu arrière droite.

Mercredi 25 Août : Même programme que la veille et mesure des essieux (roues et axes) en long, en large et en travers, soit 52 cotes par essieu afin de pouvoir étudier leur remise en état (bandage, rechargement, roue neuve ou échange standard).

Le châssis retrouve ses guides de boîtes d’essieux (25/08/04).
Les boîtes d’essieux, boulons et plaques de garde en peinture (25/08/04).

Jundi 26 Août : Ce dernier jour se résume en cinq activités principales :

La boîte à outils qui se fixe à l’intérieur du capot moteur, coté gauche (26/08/04).
Le wagonnet est chargé. Au premier plan les pignons d’essieux et le pied à coulisse en bois spécial grandes dimensions (26/08/04).
Le train est presque prêt pour le retour au bercail (26/08/04).
Gros plan sur le pivot du levier de frein et le secteur cranté (26/08/04).
Retour au fond du dépôt 2 (26/08/04).

A bientôt pour la suite des travaux et récits des visites hors CFC.

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