Corliss a toujours eu la place d'honneur dans l'histoire de la distribution des machines à vapeur. Le
dispositif mis en oeuvre sur cette machine Le Gravian est dit à "lame de sabre"
et créé en 1867.
Dans ce dispositif, un excentrique, calé sur l'arbre moteur, transmet un mouvement de va-et-vient à un plateau-disque
B, mobile autour de son centre, et placé à l'extrémité du bâti, en avant du cylindre; ce plateau commande les quatre
tiroirs circulaires en attaquant leurs manivelles, par l'intermédiaire de bielles. Pour les tiroirs de décharge, la transmission
est continue I et H sont d'une pièce. Les tiroirs d'amission sont au contraire
actionnés par des bielles à déclic.
A observer chacune des pièces qui donnent le mouvement, on y voit une lame de
sabre C, oscillant autour d'un axe G placé sur le sol, une barre horizontale
portant un déclic D à deux branches, dont la branche inférieure
horizontale D pousse la tige, laquelle est guidée dans un cylindre Pd
de "dashpot",
et reliée à la manivelle T du tiroir; mais cette tige est attachée d'autre
part à un grand ressort R, plié sur la lame de sabre, qui la rappelle constamment
en arrière. Le plateau-disque fait osciller la lame de sabre, la barre et son
déclic, et le tiroir se trouve poussé en avant, c'est à dire ouvert ,malgré
la tension du ressort qui fléchit; supposons qu'une pesée effectuée sur la
branche supérieure du déclic le fasse déclencher, voilà que le tiroir, rendu
libre, obéit au ressort et il se ferme instantanément. Le dashpot amortit le
choc de retour. L'admission sera limitée par le régulateur; parce que la
pesée est effectuée sur le déclic par un talon M, dont la position prend de
celle de la douille du régulateur.
Source :
La machine à vapeur - Witz - Edition Baillière & Fils - 1902
- Encyclopédie industrielle page 156-157.