Le carnet du CFC

C F de PITHIVIERS (Loiret)
On ouvre, on ferme le musée !!!

Bernard MERGER

Voilà, comme tous les ans, suivant que l’on est en début de saison, ou bien que les dernières volutes de fumées des locos ne se soient estompées, pour quelques mois, laissant la place dans le ciel à des nuages, annonciateurs de l’hiver, on remet çà. Mais est ce que vous vous imaginez, un instant, quelle somme de boulot il a fallu, combien de fatigue et de découragement ont été mis sous le coude gauche, alors que le droit astiquait les cuivres, nettoyait les assiettes à thème ferroviaire, briquait les machines en exposition «statique», et que les deux se réunissaient pour nettoyer le sol. A l’inverse, on range le tout, on nettoie à nouveau, toujours avec le même courage, car il en faut vu le nombre de pièces sauvegardées !! Et quand on lit les annotations du livre d’or à la disposition des visiteurs, on a vraiment l’impression que c’était rien à faire !!! C’est beau, c’est didactique, c’est exposé d’une façon pas ennuyeuse, ni rébarbative !!! Vu de ce côté, effectivement, il n’y a rien à dire, toujours la finalité qu’est la présentation impeccable de ce qui fait notre fierté, à savoir faire admirer aux visiteurs ce qui a pu être préservé au fil des ans. Il y a des pièces d’une rareté incroyable, témoignage d’un passé ferroviaire riche en souvenirs, jalon d’une autre époque marquée par des cheminots.
Ne soyons pas si pessimistes, car il y a encore et toujours des gens, guère nombreux, ce n’est pas une nouveauté, faut le dire, qui donnent du temps et de la passion, pour présenter ce qui nous passionne tous. Il y a tant de choses, d’objets à montrer à nos visiteurs ! Mais avant d’en arriver là, il faut tout sortir des cartons, ou tout ranger jusqu'à la prochaine saison ; un énorme déménagement, en somme. Une maquette, telle celle-ci, à vapeur vive, c’est que çà fait son poids, mine de rien ! Mais on ne la déplace pas tous les jours, soyons honnêtes, encore heureux. Le nettoyage du sol, avec retouches éventuelles de la peinture, par contre, prend beaucoup de temps. La fatigue occasionnée par le passage de la tête de loup sur les toiles d’araignées, qui ont hiberné bien au chaud, tempère déjà l’enthousiasme du départ, mais, bon !
Çà dérouille les articulations des épaules, à ce qu’on dit. Pour les énervés de naissance, il y a un calmant cent pour cent naturel, c’est le passage du produit pour raviver les cuivres, qui eux aussi, ont profité de la morte saison pour se ternir tout doucement, lentement, mais sûrement.
C’est incroyable ce qu’il peut y en avoir sur une locomotive, et on comprend que dans le temps, les équipes titulaires ne se préoccupaient pas du clinquant des cerclages de la chaudière, quoique sur un certain réseau du Nord, elles mettaient un point de fierté, bien naturelle, à avoir toujours une bécane rutilante. Autres temps !!! Et nettoyer un tramway, ou bien la voiture salon du POC, çà aussi cela occupe son petit monde ; vitres, laitons, banquettes, cuivres des mains montoires, tenues des mannequins figurants à rafraîchir, on ne voit pas le temps passer. Heureusement que les estomacs donnent l’heure, sinon, dans la foulée, on pourrait oublier quelle heure il est, encore que çà se saurait qu’un repas ait été sauté !!! Bref, une journée passe tellement vite qu’on l’impression qu’on a rien fait depuis le matin. Il ne faudra
pas oublier le couple de jeunes mariés, qui voyagent dans la voiture POC ; ce n’est pas rien de rafraîchir une robe de mariée de cette époque !!
Tiens, au fait, il y a une boîte d’essieu qui a perdu de l’huile ; il va falloir re-nettoyer le sol. Et les panneaux explicatifs du matériel présenté, il faut vérifier que l’humidité n’a pas attaqué les clichés sous les verres de protection ; que des détails qui font qu’on se dit, parfois, mais on va y arriver, ou quoi ?
Dans le musée, tout n’est pas obligé d’être de très grande taille, mais l’inverse est un grand handicap, pour le commun des visiteurs. En effet, comment voulez-vous, sans procéder à un agrandissement assez naïf, mettre en exergue une série de coupons valables, section par section, pour parcourir le trajet de Pithiviers à Toury ? Et pourtant, faute de pouvoir être exposé, ce bout de papier a sa valeur, ne serait ce que par sa rareté ! Partie du patrimoine ferroviaire qui a marqué la vie des anciens. On peut s’imaginer être le receveur d’un train voyageurs, parcourant les voitures, faisant s’acquitter les gens qui allaient à la fête de la saint Michel, à Pithiviers, une fois par an, occasion unique de voyager, de «sortir de son trou» !!!Ah mais oui mes braves gens, on ne sortait guère de chez soi, à c’tépoque là, ce n’était pas comme maintenant.
Ou bien en parcourant les nefs du musée, admiratif devant une lanterne de locomotive, s’imaginer dans le dépôt, préparant sa machine pour prendre son service, ou bien être le chef de gare, engoncé dans ce bel uniforme, attendant l’arrivée d’un train de voyageurs, ou d’un «patachon» rempli à ras les ridelles de betteraves, pendant la campagne de ramassage, ou bien, ou bien…Magie d’un musée où l’on peut encore laisser voyager et vagabonder son esprit, avant de reprendre, avec émotion, un train d’autrefois, fumant et crachant sa vapeur !!!
Lorsque vous viendrez nous rendre visite, prenez donc le temps d’oublier tout ce qui vous entoure, laissez vous aller à cette douce rêverie, croyez-moi, ce sera la meilleure séance de relaxation que vous aurez pu vous payer. Le retour à la vie de tous les jours sera assez ardu, mais en vacances, il faut profiter de chaque instant de bonheur, et celui-là, c’en est un. A bientôt de vous recevoir à l’AMTP, toujours avec le même plaisir.

Contact : C F T de Pithiviers Rue Carnot
45300 PITHIVIERS
Tél : 02 38 30 50 02
E-mail : amtp45@wanadoo.fr
Internet : www.amtp.fr.st

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