Le carnet du CFC

Avec le TPCF en pays Cathare

Texte et photos Bernard MERGER

Après être allé voir le matériel de ce sympathique réseau, hors période d’ouverture, le pas a été franchi le samedi 25 août, avec un aller et retour ESPIRAT/RIVESALTES-AXAT. Départ de la gare d’ESPIRAT à 13h45, ce qui nous a permis de déjeuner, sur la cour extérieure de cette gare. Imaginez une carte postale de 1900, représentant une cour de gare, une porte centrale, et une fenêtre de part et d’autre, le tout ombragé par un platane de grande taille. Là-dessus, par effet de décalcomanie, vous murez toutes les entrées, les toilettes, dans un petit bâtiment annexe, plus que sales, taguées et délabrées, l’ancien jardinet envahi par les mauvaises herbes, et voilà l’aspect de cette petite gare, aujourd’hui !!! cette constatation navrante et décevante ne nous priva pas d’être venus pour dîner à l’ombre et effectuer un voyage en pays cathare. Côté voies, une en cul de sac devant l’ancien quai, et une autre pour les circulations, avec direction AXAT, un PN SAL2 FC comme tous les autres PN. Vers 13h20, sonnerie et demi barrières se baissant, pour laisser la voie à la Caravelle.
Elle s’arrête de façon à ce que chaque porte d’accès soit positionnée au droit d’une palette, sur laquelle un escalier en bois permet l’accès au train, quai haut faisant défaut. Seules les gares de St Paul de Fenouillet et Cases de Pène en étant pourvues, un autre objectif d’équipement des responsables de ce réseau, pour faciliter l’accès aux trains et sécuriser les voyages. Autorisé à un accompagnement en cabine, par le président, c’est donc en poste de conduite du XR 8601 que le parcours commence, après baisse des barrières du PN, par radio commande, comme les autres de cette ligne.
La vitesse est limitée à 40 KM/H sur tout le parcours, ce qui ne permet guère de tirer le maximum de cette motorisation de 425 CV avec boîte automatique de 8 vitesses. L’absence de graisseurs de rails des 63000 SNCF assurant le trafic fret s’en ressent : çà couine fort dans les courbes. Problème résolu par l’emploi de 69000 d’Avignon, pourvues de cet équipement indispensable au maintien d’une voie correcte, sauf sur le tronc géré par le TPCF, qui vient cependant d’équiper une 63000. Ces diesels sont donc équipés de graisseurs de rails, mais en août, il n’y a pas de trafic !!La suspension de cet autorail est assez souple, mais à chaque freinage, le crissement caractéristique des sabots de frein est toujours aussi le même sur cette catégorie de matériel !!! Vu le nombre de PN non gardés, parfois un simple chemin, le klaxon a de quoi donner de la voix. Il faut souligner que seul le Picasso X3944 appartient au TPCF, le reste du matériel est la propriété de la SNCF, et qu’au niveau voie, 28 km sont à la charge du TPCF, sur les 66 du parcours, depuis le 22 juin 2007, la SNCF ayant abandonné la ligne au delà de St Paul, et ce n’est pas du 0,60 ! Arrivée en gare de Caudiès, en voie déviée, car changement de train ; 2 baladeuses découvertes, une avec un toit, et en traction ce jour là, la BB63048.
Cabine totalement différente des X4600, avec bien en vue le Flaman, origine garantie. Très grande manette AV-AR, ficelle au plafond pour le klaxon et frein direct. A remarquer, à St Paul de Fenouillet, sortie ouest et sur la gauche, un réseau en voie de 0,70 sur lequel circulent deux trains en sens contraire, sans intercommunication entre les voies. Son propriétaire, grâce aux horaires s’arrange pour faire tourner son train, alors que celui du TPCF ralentit pour que les voyageurs profitent du spectacle. De l’autre coté de la voie, les gorges de Galamus. La livrée lie de vin et blanche des engins donne aux BB63000 l’apparence d’un gros diesel américain, alors qu’elle affine la silhouette des caravelles. La ligne comporte 3 tunnels, et un superbe viaduc, en courbe, vers Lapradelle. Avec la réverbération du soleil, lorsqu’on rentre dans un tunnel, il faut un moment pour «voir» que les phares sont en fonctionnement, encore que ce soit plutôt pour la signalisation. Arrivée sur Axat pour un arrêt d’1h½. La ligne ne comportant pas de plaque ni de triangle de retournement, cette situation permet de voir la BB6300 effectuer la remise en tête du convoi, pour le retour, après essais de freins. Problème inconnu par les autorails, du fait de la réversibilité. Ce réseau, comme beaucoup d’autres, pratique le fameux train de Noël, prisé des enfants ; à la différence que le train ne part pas avec cet important personnage à son bord, mais part le chercher en forêt, dans sa cabane forestière, avant d’embarquer dans la caravelle. La suite est connue de tous !!!
Bref, comme tous les réseaux, le manque de bénévoles se fait sentir, en particulier au niveau mécaniciens. La rudesse du pays Cathare n’est pas une excuse, mais le fait est latent ! Dans les caravelles, équipées d’un coin bar, avec caisse enregistreuse à touches tactiles, vous êtes assurés de trouver de quoi vous désaltérer.
Je peux vous assurer que vous, vacanciers, qui vous vous précipitez sur votre lieu de vacances, un tel voyage vaut l’arrêt, le temps de prendre un avant goût d’un repos mérité. De plus, comme sur beaucoup d’autres réseaux, vous serez agréablement surpris par la disponibilité, l’accueil et la gentillesse des bénévoles. Il y a tant à voir et à découvrir, dans cette région rude, certes, mais qui cache bien des curiosités.
Quand à moi, je remercie le Président de ce réseau, que je ne connaissais pas, pour son amabilité ainsi que les bénévoles rencontrés lors de cette journée agréable.
Je pense que cette photo met bien en évidence la beauté et la rudesse de cette région qui fut parcourue par les affrontements Cathares, avant de l’être, de nos jours et de façon beaucoup plus pacifique, par les convois de ce train touristique, récent, certes, mais combien dynamique.

Pour savoir quel jour, quel train, le plus simple est de prendre contact au 04 68 59 99 02, site du http://www.tpcf.fr/, le meilleur accueil vous sera réservé. Bon voyage sur le TPCF.

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