Le carnet du CFC

Traction vapeur sur voie de 45 mm

Daniel Benet

Introduction
Au delà du modélisme ferroviaire d’intérieur (Z, N, HO, O) plusieurs échelles de reproduction ne sont viables qu’en extérieur. Curieusement, elles sont rarement définies par un sigle mais par l’écartement de leur voie. On parle de 32,45 mm ou de 3,5 de 5 voir de 7,25 pouces ! A partir de 3,5 pouces les engins sont assez puissants pour tirer leur chauffeur (au minimum !) et se conduisent alors « comme des vrais » (assis derrière) mais nécessitent des infrastructures de voie gourmandes en espace et rarement compatibles avec les « jardins pavillonnaires ».
Cependant ; un constructeur allemand a permis le développement d’un « train de jardin » en quelques décennies.
Commercialisant un matériel attractif par son bon rapport qualité/prix, la firme LGB a crée le type « G » (voie métrique au 1/22,5) qui est devenu « de fait » un standard. 
C’est un matériel à mouvement électrique (alimentation courant continu par les rails) fiable et de belle présentation. Le « LGB » utilise de la voie de 45 mm. Rapidement, quelques furieux ont démontré que cet écartement est acceptable pour y faire circuler des engins mus à la vapeur vive. Trop peu puissants pour « traîner » leur conducteur, il faut alors …. courir à côté ou bien recourir à la radiocommande pour conduire à distance (beaucoup moins sportif, reconnaissons le).

Au CFC, Daniel nous montre son petit bijou

Description
Si la voie de 45mm est devenue le standard du « train de jardin », trois échelles de réduction peuvent y circuler : 1/12 pour l’original en voie de 60 cm ; 1/22,5 pour le métrique et 1/32 pour la voie normale.
Je ne parlerais pas ici du 1/12 ni du 1/32 qui sont moins répandus et que je ne pratique pas (d’autres le feraient bien mieux que moi).
Le 1/22 (« le G ») fait l’objet de deux variantes qui sont : 

Les contraintes du fonctionnement vapeur ne permettent que très rarement une reproduction parfaite, mais ………. Ça fume, ça crache de l’huile, ça brûle les doigts et ça tourne dans votre jardinet de banlieue! Alors ……faut pas s’en priver !

Regardons-y de plus près
Les machines sont constituées d’une chaudière alimentée à l’eau distillée et chauffée au gaz butane (anciennement à l’alcool). Le foyer charbon reste anecdotique à cette échelle. Sauf « bidouillages » l’autonomie de marche est de l’ordre de 30 mn. La radiocommande embarquée - généralement ajoutée par le propriétaire - permet de « piloter » (approximativement) à distance. En effet, les systèmes radios destinés aux bateaux, avions ou autos nous permettent d’agir sur : le régulateur de vapeur, la coulisse (s’il y a), les purgeurs, le sifflet ……….. mais l’absence d’informations en retour de la machine (niveaux, pression, vitesse) ne permet pas une vraie « conduite ». Tant pis, on fait avec !
Les machines – généralement en laiton - peuvent être acquises prêtes à rouler ou « en kit » auprès de quelques fabricants internationaux (Aster, Accucraft, Roundhouse,..). Mais ce sont surtout des artisans (souvent allemands) qui offrent les modèles les plus originaux.
Quelques passionnés bien équipés (atelier, tour, fraiseuse,…) compétents et disposant de temps parviennent à construire eux-mêmes. Il s’agit alors de petites merveilles qui ont occupé leur géniteur durant plusieurs milliers d’heures. Mais ; quand on aime…….
Tout ce petit monde est intégré dans l’association nationale qui regroupe tous les « fondus » de machinerie à vapeur - roulante ou non - nommée « Confrérie des Amateurs de Vapeur ». Sa splendide revue trimestrielle (L’escarbille) permet de fédérer les connaissances et les bonnes adresses.

Préparation de la locomotive dans le dépôt. Jean Marie a apporté ses rails de 45 mm et monté une boucle.

Utilisation
Les dimensions du jardin (toujours trop petit) contraignant à des courbes serrées, les machines sont plus souvent des Decauville que des Décapodes. Hélas, le faible pouvoir de traction de ces engins ne permet pas de dépasser quelques wagons (bien jolis et que l’on peut fabriquer soi-même) sur terrain plat. Mais quel charme inimitable possèdent ces vivants tortillards ! 
Pesant seulement quelques kilos, ces matériels se transportent aisément (prévoir tout de même une voiture au coffre généreux). On parvient donc à rouler dans son jardin ou … chez les copains. Quelques réunions annuelles organisées par de courageux altruistes (grâce leur soit rendue) permettent de rencontrer les autres fous et d’échanger des expériences et des trucs. Reconnaissons que le plaisir se situe plus à la réalisation (usinage, montage, réglage, dépannage, perfectionnement) qu’a l’utilisation.

Et c'est parti devant l'admiration de tous.

Conclusion 
On pourrait détailler bien davantage ; mais ne lassons pas les bonnes volontés. 
Si – toutefois – une vocation apparaissait maintenant, je suis disponible pour l’aggraver !
Amicalement à tous et même aux autres.

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