Le chemin de fer et la litterature

Madame Zola

 

Evelyne Bloch-Dano
Éditions France loisirs - 1997
Biographie de madame Zola

Le chapitre traite des enfants abandonnés dont le nombre pour l'année 1859 s'élevait à 76500. Ces enfants étaient confiés à des hospices et parfois étaient envoyés en nourrice à la campagne. Les nourrissons étaient marqués sur un bonnet qu'on leur attachait au poignet. Le nombre important de nourrissons abandonnés ne pouvait être supporté par les seuls hospices engorgés. Certains étaient élevés en ville, d'autres envoyés dans des fermes à la campagne et le transport se faisait dans une carriole jusqu'à l'avènement du chemin de fer.
pages 16-17

Le chemin de fer a amélioré grandement ces conditions ignobles de transport, même si les wagons de troisième classe non chauffés n'avaient rien d'une nursery modèle. En 1859, l'administration assurait elle-même le transport de l'hospice aux gares, mais n'empêchait pas certaines nourrices de faire à pied le chemin de la gare à chez elles, parfois long de plusieurs kilomètres. 
Les voyageurs des lignes de l'Ouest ou de la Normandie rencontraient à tout moment des convois de nourrices. En plein hiver, lorsque la terre était couverte de neige, ces malheureuses grelottaient avec leurs nourrissons dans les wagons de troisième classe. Le voyage était long pour celles qui allaient en Bretagne. Si elles voulaient dormir, elles déposaient leurs nourrissons enveloppés d'une couverture légère sur les bancs de bois. S'ils ne mourraient pas de froid, ils contractaient des maladies presque toujours incurables.