Le carnet du CFC

Voie de 0,50m "militaire

Symon" de Meudon

Recherchant une information sur d'éventuelles voies ferrées militaires utilisées en Forêt domaniale de Retz, je suis tombé sur un document "protégé" de M JM Gratianne relatif à la voie "militaire" de 0,50m, celle qui précédait la voie de 0,60m, "artillerie modèle 1888", utilisée en 1883.
La "performance" de pose de voie me paraît spectaculaire : 1000 m de voie en 60 mn ! avec une brigade 8 hommes dont bien sur un chef d'équipe2 hommes au dépôt chargent les panneaux sur les porteurs 1 homme pousse le porteur chargé des panneaux 2 hommes déposent les panneaux, suivis de celui chargé des assemblages et de celui chargé du nivellement et du calage. Il indique que la capacité du porteur est de 4 tonnes, soit 2t/essieu (similaire aux "bins" de canne à sucre australienne). Lors de sa conférence britannique en 1884, P Decauville lui-même indiquait une capacité d'1,5t permettant de mobiliser, en couple de porteurs, 3 tonnes, donnée confirmée par la communication "du matériel pour explorateurs" de l'extrait de revue "l'illustration" de l'ouvrage Decauville. Ce document reste intéressant par ses données éléments par éléments.
Il s'agissait peut-être d'une variante intermédiaire entre le modèle de base et un modèle renforcé, précurseur du modèle Péchot 1888.
Avec des traverses peu débordantes, 60cm, il fallait une largeur de 24 cm pour une surface de 1440cm2 capable de recevoir la charge par essieu réduite de 39 à 50% par le cadre créé par les rails et traverses. Dans cette hypothèse, la charge par essieu de 2 tonnes est réduite à 0,780t-1t, permettant une pression limitée à 0,54 bars, pression compatible avec de l'argile humide, du limon, donc avec une portance limitée du sol, notamment si l'on charge moins (1,5t, pouvoirs porteurs réels de 0,33 à 0,4). Au niveau des joints de rail où il y a rupture de l'effet de "pont" peu compensé par les éclisses, ce sont les demi traverses standard hors série (7200cm2) qui rétablissent avec 3600 cm2 la basse pression correcte. En tronçon "courant", la pression des traversines intégrées des panneaux avec 14 cm de large (980cm2), pouvait encore supporter les 780 kg de charge réduite (0,80 bars, pression inférieure aux "dépressions météo (0,980)" et au seuil d'anticylone (1,015 bars, pression naturelle météo).Pouvoir poser les 1000m, 200 panneaux de 5m en 1heure, avec 2 à 3 personnes demeurerait extrêmement efficace pour protéger les sols sensibles vis-à-vis des circulations de chantiers.
Peut-on imaginer un chantier, avec le locotracteur télécommandé, où le grutier d'une grue légère effectuerait d'une part le travail des deux hommes pour le chargement des panneaux, la pose des panneaux avec ajustement pour boulonner et caler ?, en télécommandant le locotracteur ?. Atteindrait-il le rendement "militaire" ? 

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