Souvenirs :

"Fin des années cinquante, début soixante, j'étais en pension à Garches et lorsque les cours se terminaient le samedi à midi, nous nous dépêchions de courir à la gare pour attraper le train composé de deux éléments "Standard" chacun d'eux étant constitués immuablement d'une motrice et d'une remorque pilote.
Je prenais le train jusqu'à Bécon-lès-Bruyères, mes copains continuaient sur St Lazare, moi je changeais pour un autre train qui m'amenait jusqu'à Rueil-Malmaison. Dans le sens Paris—banlieue, la voiture pilote était en tête la cabine assez étroite laissait la porte d'intercirculation libre, j'étais assis sur le strapontin scotché à la vitre et à l'observation des aiguilles, je savais sur quelle voie allait se diriger le train. Je regardais aussi la cabine de conduite et bien qu'encore "minot" j'aurai pu conduire notre convoi tant j'avais observé le mécanicien bercé par le tic-tac du Flaman des ateliers Vaucanson à Paris
C'était "le bon temps", celui où les trains "faisait l'heure"... et puis on rentrait à la maison.
À Rueil-Malmaison c'était le terminus. Deux voies en impasse entre les voies paire et impaire. Le mécanicien remontait le train qui allait repartir sur St Lazare en omnibus.
À Garches tête de ligne pour certains convois sur St Lazare lorsque nous avions raté le train, il fallait attendre le suivant et la gare déserte nous laissait le loisir de déverrouiller les portes d'intercirculation et de parcourir de bout en bout la courte rame de quatre voitures. En passant par le compartiment fourgon et la cabine de conduite qui faisait toute la largeur côté Paris pour passer à l'élément suivant.
J'ai parcouru ce trajet pendant toute ma scolarité primaire et jusqu'en troisième. Après les études devenaient plus sérieuses... enfin ! En tout cas il n'y avait plus de train à prendre mais les Standard sont restés gravées à jamais dans ma mémoire".

À Puteaux un seul élément était à quai sur une courte voie en impasse prêt au départ pour Issy-Plaine. On ne peut pas dire que le samedi elle était surchargée. La ligne était déjà à l'agonie et avait un caractère très "train ouvriers". Il faut dire qu'à cette époque il y a avait encore bon nombre d'usines le long de la ligne, cette banlieue de Paris étant très industrialisée.