L'Association
Petite balade sympathique et culturelle à Provins
Samedi 10/12/2012
Texte
Jean-Marie LEMAIRE
Photos Didier et Jeanine MEURILLON, Guy DEFRANCE (photos annotées) et
Jean-Marie LEMAIRE (photos non annotées)
Documentation Provins : syndicat d’initiative de Provins
Documentation Longueville AJECTA : Guy DEFRANCE
Photo Jeanine MEURILLON
Notre petit groupe, constitué de Guy BOBITCH, Guy DEFRANCE, Jean-Marie LEMAIRE, Arlette LEMAIRE, Didier MEURILLON, Jeanine MEURILLON, s’est retrouvé par ce samedi gris et pluvieux au pied des remparts de la ville médiéval de PROVINS. Guy DEFRANCE nous avait concocté une petite visite culturelle de la ville haute, organisé un bon repas dans un restaurant tout proche suivi d’une visite au dépôt de l‘AJECTA à LONGUEVILLE. Une journée très sympathique.
Nous commençons donc par
découvrir la ville haute à l’intérieur des remparts où nous pouvons
admirer les habitations médiévales superbement restaurées.
Puis nous découvrons la Collégiale Saint Quiriace qui fut édifiée au XII°
siècle par Henri Le Libéral. Un dôme lui a été ajouté au XVII°siècle et
elle fut profondément modifiée au XVIII°. L’intérieur de la collégiale
est d’une rare élégance. Jeanne d’Arc assista à une messe à Saint
Quiriace en compagnie du roi Charles VII, au retour de son sacre à REIMS, le 24
Aout 1429.
Longueur de l’église : 61 m, largeur de l’église : 24 m, hauteur du chœur : 22 m, hauteur de la coupole : 35 m.
La
tour CESAR est le symbole de la ville .Cet édifice, implanté au sommet d’un
éperon rocheux, fut construit au XII° siècle par les comtes de Champagne. On
affirme que la tour existait déjà en 1137, puisqu’il en est fait mention
dans une charte de Thibaud II qui déclare donner la Tour comme limite de la
foire.
A l’origine la tour n’était pas couverte et se terminait par des créneaux. Le toit actuel et la charpente datent des XVI° et XVII° siècles. Témoin par excellence d’une architecture militaire complexe, elle servit de tour de guet, de prison et de refuge. Elle abrite aujourd’hui les cloches de la Collégiale Saint Quiriace.
Les remparts ont été édifiés entre les XI° et XIII° siècles. C’est le
comte Thibaut IV de Champagne qui, de 1226 à 1236, fait bâtir cette
impressionnante muraille de plus de 25 m. de hauteur. Les bâtisseurs ont pu
profiter de la richesse des comtes pour faire preuve de leur savoir, en
construisant toutes les formes possibles de tours : rondes, rectangulaires,
en amande, octogonales, hexagonales, trapézoïdales.
Provins possède à l’époque l’une des enceintes fortifiées les plus imposantes de France : 5 km de remparts. Il en reste aujourd’hui 1200 mètres.
La porte de Jouy ( photo ci-dessus) est une des deux portes réalisées sous Philipe Le Bel. Avec la porte Saint-Jean elles sont des exemples remarquables de porte royale du XIV° siècle.
On ne pouvait pas quitter le centre de la ville basse sans rendre visite à l’église
paroissiale du Prieuré Saint-Ayoul, et Guy nous y conduisit.
Qui était Saint-Ayoul ? En 996, dans le val de Provins fut trouvé à l’intérieur de la chapelle saint Médard, un sarcophage qui contenait les ossements d’un personnage nommé Ayoul et divers objets indiquant qu’un culte avait été pratiqué sur les lieux. Afin que ce corps reçoive une sépulture digne de lui, l’archevêque de Sens fit aménager une crypte dans la chapelle qui devint église paroissiale mais on oublia le culte rendu au Saint. Pour y remédier, le comte Thibaut de Champagne, en 1048, fit venir des moines bénédictins d’une abbaye située près de Troyes.
Une très belle église romane et des bâtiments conventuels furent construits. A partir du XIII° siècle, les religieux et les paroissiens s’opposèrent. Les moines construisirent un nouveau et vaste cœur au sud-est. Le conflit se termina en 1527 par la séparation du monastère et de la paroisse. Les bénédictins laissèrent aux paroissiens la nef. Au XVI° siècle on doubla le bas-côté nord et on fit de larges baies pour donner plus de lumière (voir la 2° photo).
En 1792, au moment de la révolution, le monastère fut vendu et la statuaire du portail mutilée (voir la 1° photo)
En 1990, restauration du portail (choix du bronze par le sculpteur Georges Jeanclos)
En 2010, restauration complète de l’église et création de nouveaux vitraux pour les bas-côtés.
Puis
vint l’heure attendue de tous du repas de midi où Guy nous fit découvrir un
excellent restaurant d’un rapport qualité prix exceptionnel.
Nous lui avons fait entièrement confiance pour ce choix et on doit avouer qu’il ne s’est pas trompé ! Merci Guy.
Photos Guy DEFRANCE
Après ce bon repas, nous avions rendez-vous au dépôt de l’AJECTA à LONGUEVILLE. Ce dépôt est classé au patrimoine industriel des monuments historiques. Il est avec le dépôt de MOHON dans les Ardennes un des rares bâtiments à charpente bois de ce type. Après de longues années d’effort et de travaux, il est aujourd’hui presque intégralement restauré et abrite le matériel le plus sensible du musée de l’AJECTA.
L’association AJECTA possède un parc très important constitué de : 13 locomotives à vapeur, 2 tenders, 2 locomotives diesel, 5 locotracteurs, 2 autorails, 2 grues, plus de 50 voitures et wagons de toutes époques, du début du Chemin de Fer (train dit « de Saint Germain ») aux années 60/70. Tout cela ne pouvant tenir dans une rotonde, une bonne partie du matériel est stocké dehors sur un impressionnant grill de voies en partie installé par l’association.
Les 13 locomotives à vapeur, joyaux de l’association sont :
Sont également abrités dans la rotonde :
Nous
commençons donc la visite à l’extérieur par la voiture PULLMANN-Cuisine
type « Flèche d’or » de 1° classe n° 4028 de la Compagnie
Internationale des Wagons Lits magnifiquement restaurée dont l’année de
construction est 1927.
Photo Didier MEURILLON
Elle est accompagnée de son fourgon n° 1270 de la CIWL également superbement restaurée.
Photo Guy DEFRANCE
La voiture PULLMANN n° 4024 est également présente sur le grill
Une
voiture Talbot est ici en attente de restauration mais dans un bon état de
conservation.
Pour
cette voiture type Est à cadre de fenêtre rivetés et à panneaux lisses, la
restauration vient de commencer. Elle a été placée sur des bogies provisoires
grâce aux vérins de levage encore visibles sur la photo.
Ici
deux wagons marchandises typiques à essieux ont été préservés.
Photo Didier MEURILLON
La magnifique rame « Saint Germain » est garée dans la rotonde et nous profitons des explications très documentées de Guy DEFRANCE pour apprécier la très haute qualité de la restauration de ce matériel. C’est superbe ! J’invite ceux qui ne connaissent pas ce matériel à venir le découvrir, c’est un véritable plongeon dans « l’ancien temps ». Imaginez les dames en robes à crinoline et les messieurs en costumes et chapeaux haut de forme !
Guy
nous invite ensuite à faire le tour des machines à vapeur présentée et parmi
celle-ci, nous pouvons au passage voir la 4.853 NORD de 1866 dont le
constructeur fut CAIL à Denain (Nord)
La
030 T 3032 « RIMAUCOURT » jouxtait la 4.853 NORD. L’année de sa
construction est 1887, son constructeur la Société BATIGNOLLES (anciennement
GOUIN).
Toutes
les explications nous furent données par Guy sur les caractéristiques de ce
tout premier modèle d’allège postale n° 326 présentée ici en situation
scénique. Cette allège construite en 1855 possède une caisse en bois tôlé,
brancards de châssis en bois, tampons garnis de plateaux en bois, des freins à
air et un chauffage à vapeur.
Photo Didier MERILLON
Une petite visite à la boutique du musée a permis à chacun de s’offrir son petit souvenir, ce geste alimentant ainsi la caisse de l’association en permettant ainsi de participer aux restaurations futures.
Nous
avons pu également admirer la 30.476 EST qui est une 130 à tender construite
en 1883 par Les Ateliers d’Epernay, qui étaient à l’époque les ateliers
de la compagnie de l’Est.
La
141 TC 19 dont l’origine remonte à la série des 42000 des Chemin de Fer de l’Etat
construite par la Compagnie Fives-Lille pour le service de banlieue de la gare
Saint Lazare (accouplée aux rames Talbot) est en chute de timbre.
Pour mémoire, cette 141 TC 19 a été mutée suite à l’électrification de la banlieue Saint Lazare sur le réseau Breton pour les lignes Guingamp-Carhaix et Guingamp-Paimpol afin d’assurer le trafic marchandises jusqu'à la diésélisation de ces lignes.
Puis
c’est le clou de la visite, la 3.628 NORD. Dénommée à la SNCF 230 D Nord
fut construite en 1912 par Cail à Denain. Son numéro de construction
est : 2211.
Guy nous montre ici le rivet dont Pierre GALLINIE « est propriétaire » !
Cette machine était prévue pour le musée de Mulhouse, mais la 230 D 9 lui fut préférée. Après une escapade en Grande Bretagne ou elle roula sur le Nene Valley Railway en 1975, elle fut rapatriée par l’AJECTA fin 2007 après de longues négociations avec nos « amis » Anglais. Elle est en état de restauration « musée » pour le moment, car sa chaudière est à changer.
Photo Didier MEURILLON
Jean-Marie LEMAIRE en mécanicien et Guy BOBITCH en chauffeur ! On monte à 16 bars au timbre un coup de sifflet et on part ! La bête humaine ! On peut rêver non ?
Vue
sur le train de roulement et son superbe embiellage à distribution Walschert. C’est
une compound, 4 cylindres à surchauffe.
Vue
de l’intérieur du foyer. On aperçoit bien le bouchon fusible au ciel de
foyer, le faisceau tubulaire qui devait recevoir dans les plus gros tubes les
tubes de surchauffe, les tirants du ciel et des cotés. On peut penser à la vue
de la couleur de l’oxydation que ce foyer est en cuivre.
Toujours
sur la 3.628, le « bureau » du mécanicien et du
chauffeur ! Une bien jolie machine !
La
140 C 231 construite en 1916 est presque la plus jeune de toutes les machines
ici présentées. Cette locomotive de type « Consolidation » fut
construite par North British Locomotives à Glasgow. Elle est arrivée en
chauffe à l’AJECTA en 1972. Elle est aujourd’hui arrêtée pour cause de
foyer fatigué, mais un dossier technique et financier va permettre de lui
donner une nouvelle jeunesse prochainement puisque sa chaudière devrait être
envoyée en Allemagne courant 2013.
Le
soleil est venu furtivement nous donner l’éclairage qu’il fallait pour la
photo. On en a profité pour immortaliser cet alignement de joyaux.
La 141 TB 407 qui assure en ce moment l’intégralité des prestations organisées par l’AJECTA est en ce moment en levage pour permettre le contrôle annuel obligatoire exigé par la SNCF et RFF. C’est le dur prix à payer pour pouvoir rouler !
Un peu plus loin, on pouvait
aussi admirer les machines diesel de l’association, la BB 63855 en excellent
état de conservation et la A1A A1A 68503 dans son jus de fin de carrière.
Merci à Guy DEFRANCE pour la plaquette de documentation qu’il avait élaboré pour chacun d’entre nous et merci aux personnes de l’AJECTA qui nous ont reçus très sympathiquement.
Allez les voir, ça vaut la peine, car ils œuvrent à la conservation de notre patrimoine et ils ont besoin de tout notre soutient (moral et financier). C’est un devoir !