Le carnet du CFC

Dordt in Stoom 2014

Marc André Dubout

Les 23, 24 & 25 mai 2014 ont eu lieu comme tous les deux ans le Dordt in Stoom comprenez Dordrecht en vapeur. La première de Dordrecht en vapeur remonte à 1984 né d'une passion des trains à vapeur. Historiquement Dordrecht a été dans "les années Vingt" un des plus grands ports hollandais dans lequel de nombreux remorqueurs à vapeur évoluaient quotidiennement.
Dordt in Stoom 2014 est organisé par la Fondation du même nom et la ville de Dordrecht qui subventionne le festival qui a lieu tous les deux ans sans oublier les nombreux sponsors de renommée internationale qui participent financièrement à cette manifestation de grande envergure.

Alors que voit-on à Dordrecht pendant ces trois jours ?
Et bien pendant ces trois jours on est tout simplement au paradis de la vapeur sous toutes ses formes : remorqueurs, bateaux, trains, routières, cylindres, dragues, modèles réduits, etc.
On y respire la bonne odeur de charbon, déguste des poissons frits en dégustant une bière, le tout dans une ambiance de port d'avant guerre.
À  Dordrecht, il n'y pas pour l'amateur que le ravissement des yeux, l'ambiance y est pour beaucoup. Gueules noires, mains noires, mécaniques rutilantes, fumée odorante (écolos s'abstenir), atmosphère industrielle aujourd'hui disparue de nos pays en voie de sous-développement, ceux que je fréquente s'y régalent.

Paris—Dordrecht, c'est rapide et pas besoin de voiture, le train vous y emmène deux paires d'heures et le tour est joué. De plus on est à pied d'œuvre, un petit trajet à pied dans la ville et hop les premières vaguelettes du port apparaissent.
Ici la gare de Rotterdam où une courte correspondance vous emmène à Dordrecht (20 minutes).
Pour ceux qui en possèdent, vous pouvez vous y rendre en tricycle à vapeur mais c'est moins courant...         
        ... et plus long ou tout simplement en deux roues.
Premier contact avec l'eau du port au cœur de la ville. Ces typiques bateaux de pêcheurs qui servent aussi d'habitation de fortune vous accueillent. À bord brasero, lampes à pétrole, ça sent bon le poisson fumée. Tout pour s'y sentir bien.
À côté, la friture de la récente pêche, à l'ancienne dans des chaudrons chauffés au petit bois. On y est, il ne manque plus qu'une bière. Quel accueil !
Non loin les gestes du métier perpétrés par ceux qui ont du mal à quitter une époque qu'ils ont bien connue qui les a rendus heureux.
Un peu plus loin, cette locomobile qui entraîne un banc de sabots.
Et puis d'autres, beaucoup d'autres, on ne sait plus où regarder, quoi photographier, pas le temps d'observer telle ou telle mécanique, telle ou telle distribution, c'est un festival d'acier, de cuivres, de vapeur, de fumée.
Pompe à incendie à vapeur qui puise l'eau dans le port et la rejette pour le seul plaisir de faire fonctionner ses pistons.
Les cylindres et leurs 15 ou 20 tonnes restent immobiles pour ne pas défoncer la chaussée dont ils sont les compacteurs.
Industries
et machines outils anciennes.
Mais voilà le ballet des remorqueurs. Pas moins de onze remorqueurs à vapeur tous en état de marche comme à l'époque.
En France... on en a bien un à Conflans.... en attente...
"Jacques", je pense à toi
On monte à bord. Le pont, la machine
Mais c'est en bas que ça se passe. Là il y a le feu, la chaudière et derrière la machine alternative
Chaudière classique à retour de flamme si souvent utilisée dans la marine 
Double rangées de sommiers sur lesquelles les grilles sont bien alignées. La pelletée doit être généreuse, à droite, à gauche et au fond. Il ne faut pas manquer le gueulard comme ce visiteur qui a voulu essayer et mis sa pelletée sur la plate-forme.
Machine alternative à double expansion et condenseur. Pas plus de 240 tours/mn. mais ces beaux remorqueurs ne sont pas au travail ils sont en spectacle.
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On est dans une salle des machines, rangement oblige et sur toutes les unités, c'est pareil. Ça me rappelle la Marine.
carnet3_52.jpg (1308926 octets)Mais laissons les remorqueurs pour retrouver d'autres belles machines sur rails cette fois comme cette 142-T 65 018 de style typiquement germanique qui push-pull.
carnet3_27.jpg (2277799 octets)avec cette 231 berlinoise Schwartzkopf 01-1075 de 1940 de ligne, aux grandes roues majestueuses.

 

Le 71/4 est aussi présent mais une seule machine tourne inlassablement sur une courte voie posée sur la chaussée.
Du hall d'exposition dédié au modélisme, pour rejoindre le cœur de la fête nous empruntons le "Kapitein Anna" un bateau a roues à aubes dont la décoration pourrait bien nous donner des idées pour le "Touriste".
Tout ce petit monde, à l'époque de la nidification, n'est nullement dérangé ni par les chuintements, ni par les vagues ni par la fumée qui s'échappe des cheminées.
Une image de la Hollande avec un moulin à vent et un remorqueur.
Un dernier coup d'œil sur cette barge à vapeur munie d'une magnifique chaudière Field (j'ai vu les tubes d'eau) qui actionne une grue, des treuils, des gindeaux.
Photo François Malatier
Mais il est temps de repartir. Soit on reprend un des cars anciens pour rejoindre la gare soit on traverse une partie de la ville à pied.
et le train nous ramène à Rotterdam où notre Thalys nous attend pour arriver vers 20 heures à Paris.

Impossible de tout dire sur cette manifestation exceptionnelle qui a lieu tous les deux ans.
Bon, alors ! Malgré le désordre de ma présentation... Rendez-vous en 2016.

 

http://www.dordtinstoom.nl/

 

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