Le carnet du CFC

Les différents types de gares à voie unique

Texte et photos Guy Defrance

Dans un article précédent, nous avons vu rapidement les principaux types d'appareils de voie utilisés par le chemin de fer. À présent, nous allons examiner les différents types de gares à voie unique, telles qu'elles se présentent en France depuis une cinquantaine d'années.

Sur une ligne à voie unique, les gares sont le seul point de croisement et/ou de dépassement entre les trains. Elles peuvent également, comme toutes les autres gares, posséder des voies de service ou de débords. En France, il existe trois types de base de gares à voie unique : à voie directe, à voie de gauche, à voie de droite.

LES GARES A VOIE DIRECTE

Ces gares sont présentes sur les lignes supportant un trafic de trains express ne s'arrêtant que dans certaines d'entre-elles (ligne Dôle — Vallorbe par exemple). Toutefois, on en trouve également sur d'autres lignes. Elles possèdent obligatoirement au moins deux voies, une voie "directe" et une voie "d'évitement". Des voies complémentaires d'évitement, de service ou de débords peuvent également faire partie du "plan de voies". On retrouve ici l'appellation "voie directe" telle qu'elle a été définie dans l'article précédent qui concernait les aiguillages.

Schéma de la ligne Château-Thierry — Lurey-Conflans équipée en voie directe
(document SNCF Est 1962, collection Defrance).

En voie directe, les trains peuvent passer sans s'arrêter, en principe à la vitesse normale autorisée en ligne (sauf certains cas dus à des contraintes géographiques, par exemple). Un train direct peut néanmoins rencontrer un signal d'entrée en gare présentant par exemple un avertissement suivi avant la sortie de sa voie d'un signal carré fermé l'obligeant à s'arrêter ou d'un sémaphore faisant également office d'arrêt absolu (ligne Aix-les-Bains — La-Roche-sur-Foron par exemple). Suivant les consignes locales, il ne pourra reprendre sa marche qu'après avoir obtenu la voie libre et, souvent, instructions du chef de gare ou du chef de ligne.

L'accès à la voie déviée (ou aux voies déviées s'il y en a plusieurs) est généralement limité à 30 km/h. Le départ de la voie déviée ne peut se faire que sur instructions du chef de gare ou du chef de ligne. Ces gares sont équipées de signaux protégeant la sortie des voies.

LES GARES A VOIE DE GAUCHE

Ces gares sont obligatoirement dites "d'arrêt général", ce qui signifie que tous les trains doivent y marquer l'arrêt et ne repartir que sur instructions soit d'un chef de gare, soit du chef de ligne (ligne de Cerdagne, départ sur ordre du chef de ligne). Facultativement, des signaux peuvent être apposés en extrémité des voies du moins sur les lignes à trafic important.

Schéma de la ligne Poinson-Beneuvre — Langres équipée en voie de gauche
(document SNCF Est 1962, collection Defrance).

Dans ces gares, un train entrant est toujours reçu sur la voie de gauche dont l'aiguillage d'accès est toujours en position de voie directe. Cet aiguillage, talonnable, pouvant être bougé pour effectuer des manœuvres, est précédé avant l'entrée en gare d'une signalisation indiquant sa position. Suivant l'équipement de la ligne, cette signalisation diffère. Il n'y a pas systématiquement de signaux de sortie de gare, cela dépend également du type d'équipement de la ligne. Lorsque le train partira, il talonnera l'aiguillage de sortie en position déviée à 30 km/h.

On rencontre ces gares en France sur la plupart des lignes à faible trafic, même si elles sont ouvertes aux voyageurs.

LES GARES A VOIE DE DROITE

Ces gares obéissent aux mêmes règles que celles à voie de gauche. Les trains entrent en gare en voie directe à droite et ressortent en voie déviée. On trouve généralement ce type d'établissement sur l'ancien réseau d'Alsace-Lorraine dont les lignes ont été construites principalement par l'Empire allemand entre 1870 et 1918, les chemins de fer roulant à droite en Allemagne. D'autres lignes, particulièrement sur l'ancien réseau Est, sont également équipées en voie de droite.

Schéma de la ligne à voie unique Troyes — Saint-Florentin équipée en voie de droite
(document SNCF Est 1962, collection Defrance).

Côté exploitation, il n'y a plus actuellement de différence notable entre les gares en voie de droite et les gares en voie de gauche.

LES GARES AU CFC

Curieusement, alors que nos trains réguliers s'arrêtent dans toutes les gares, les gares du CFC sont équipées en gares de voie directe, à l'exception de la gare du RER qui est équipée en voie de droite, comme si la ligne continuait (ce qui était prévu lors de sa construction) alors qu'elle est en cul de sac.

Arrivée d'un train en provenance des Fiancés, entrant en voie directe à La Ferme.

Les consignes d'exploitation sont simples. Dès qu'il y a au moins 2 trains en ligne, les croisements, tels qu'ils sont définis sur les tableaux de marche, se font à droite. Lorsqu'il n'y a qu'un seul train en ligne, celui-ci est autorisé à utiliser la voie directe (sauf note de service provisoire comme en ce moment en gare de La Ferme). Dans ce cas, si un train de service ou un train spécial doit être envoyé en ligne alors qu'il ne figure pas sur le tableau de marche, il doit demander l'autorisation d'entrer en ligne avant de franchir l'aiguillage B7 au responsable exploitation qui lui dira jusqu'à quelle gare il est autorisé à circuler. Il devra en arrivant dans cette gare se garer obligatoirement en voie déviée et demander des nouvelles consignes au responsable exploitation, quelque soit son sens de circulation par rapport au train régulier.

Train spécial en provenance de Petit-Lac et traversant sans arrêt par la voie directe
la gare de Passage de Verdure.

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