Le carnet du CFC

Les trains du "Père Noël" de la Sainte Victoire

MAD

Dimanche 7 décembre 2014, après plusieurs jours de pluie nourrie sur la Provence, du Var aux Bouches-du-Rhône, le Soleil est revenu accompagné d'un Mistral froid, presque saisissant mais garant d'un ciel bleu sans nuages. Dès 10 heures les moteurs des Berry ronronnaient sur la Sainte Victoire pour former les deux rames de trains un peu particulier, ce jour. 
Des "Trains du Père Noël", des trains rien que pour émerveiller les enfants enfouis dans leur doudoune avec moufles et bonnet de rigueur. 
Les deux convois prévus sont pour 10 heures le matin et 15 heures l'après midi.

Petit Jean, Marc, Christian, Luc, Louis et Jérôme sont de service pour conduire et accompagner les voyageurs d'un jour. 
10 heures, le Berry vert conduit par Luc quitte la gare haut-le-pied suivi du jaune auquel sont attelées les deux baladeuses vertes. Le convoi passe l'évitement de "VAP" et continue sur l'ancienne plate-forme de la ligne d'Aubagne en rampe de 26 %
o. Il passe ensuite le second évitement récemment refait puis arrive à l'aire de pique-nique dans le sous-bois d'une pinède tout méditerranéenne. C'est ici que surgit des bosquets le Père Noël, qui n'est pas sans étonner les enfants.
Puis le train arrive au terminus de la ligne. Petit Jean arrête la rame tandis que Christian cale les baladeuses. Le Berry s'engage dans le tiroir et se remet en tête pour le retour.
Coup de sifflet, le départ est imminent, la rame s'ébranle doucettement. Le train prend de la vitesse, pas trop, on a le temps. Le Petit train de la Sainte Victoire a toujours le temps, le temps de brinquebaler sous les pins avec la Montage chère à Paul Cézanne
en fond d'écran. Cette fois il y a arrêt à l'aire de pique-nique, c'est le père Noël qui arrête le train et les enfants descendent pour aller à sa rencontre. Le dialogue imaginaire commence et se termine par une distribution de bonbons. Il n'est pas venu les mains vides et en attendant les vrais cadeaux, il leur offre un gage de son existence. Toute cette joyeuse assemblée remonte gentiment dans les baladeuses et le coup de sifflet, accompagné du guidon brandi, donne à nouveau le départ. Le convoi reprend sa route. Hélène et Louis ont profité de cet arrêt pour ramasser des champignons. J'entends d'ici la cuisson mycologique frétiller dans les poêles à la tombée de la nuit sur la cuisinière.
Il est midi et demi, tout ce petit monde nous quitte et nous nous dirigeons vers le bureau du chef de gare de La Barque-Fuveau pour l'apéro et partager la gamelle. Les discutions ferroviaires vont, elles aussi, "bon train".

Préparation des rames en gare de La Barque. Le site a été rangé et les wagonnets en file indienne occupent une voie complète.
Apparition du Père Noël à l'aire de pique-nique.

L'après-midi il y aura deux trains en ligne, en marche à vue. Sur le premier, toujours Luc sur le Berry vert avec les baladeuses jaunes et à sa suite Petit Jean sur le Berry jaune et les trois baladeuses vertes. Sur le Petit Train de la Sainte Victoire ce sont les couleurs qui parlent.
Le scénario est le même que ce matin, exceptée la manœuvre en bout de ligne.
La première rame s'engage sur l'évitement et le locotracteur fait sa remise en tête puis la refoule au fond du tiroir, alors la seconde s'engage à son tour et fait sa remise en tête. Un départ commun remet tout en branle sans oublier la distribution de bonbons par le "Bonhomme rouge" qui disparaît derrière les frondaisons.

Au terminus, le Berry jaune se remet en tête pour le retour.
Noter le disque rouge en fin de convoi.
La manœuvre et l'attelage sont toujours un moment attendu par les visiteurs. Petit Jean à la manœuvre. Il conduit sur la ligne depuis la naissance de ce chemin de fer attachant.
Au retour le mécanicien doit respecter "l'obéissance passive aux signaux". Là, il n'y a pas ambiguïté, le train doit impérativement marquer l'arrêt.
Très vite, c'est l'attroupement autour du "Bonhomme rouge", les enfants sont tout de même intrigués par cette apparition insolite.
Mais avant la distribution, il doit expliquer aux enfants qu'il vient de la lointaine nuit laponne, qu'il a mis deux jours pour arriver en Provence en TGV (Traîneau à Grande Vibration) et qu'il a laissé son traîneau pas très loin (en omettant de mettre des sous dans le parc-mètre).
Enfin il explique aux parents qu'il est tard et qu'il doit rentrer à la maison sinon... sinon, ce sera la caresse du rouleau à pâtisserie. Certains papas comprennent la situation et le laissent s'enfuir derrière les baliveaux aux branches dépourvues de feuilles.
La voie est libre, le train repart toujours doucettement et brinquebale jusqu'à la gare.
Il ne nous reste plus qu'à ranger les voitures et les deux Berry sous le auvent de la halle marchandises.
Nous nous retrouvons dans le bureau du chef de gare pour l'apéro.

Page precedente