Le carnet du CFC

La Cucaracha et le train de la Révolution

Marc André Dubout
Photo Archives Casasola (Mexique)

carnet1_1.jpg (64915 octets)La Cucaracha (La blatte ou le cafard en espagnol) est une chanson traditionnelle de langue espagnole, originaire d'Espagne mais bien connue et populaire au Mexique et associée à la Révolution mexicaine de 1910. C'est la chanson officielle des partisans du président de la République mexicaine Benito Juárez qui combattaient le gouvernement de l'empereur Maximilien et par certaines factions au début du XXème siècle durant la guerre civile mexicaine.
Certaines strophes sont à la gloire du général juariste Porfirio Díaz héros de la guerre contre les Français.

Tout le monde connaît bien les premiers versets de la  Cucaracha

 

 

 

 

La cucaracha, la cucaracha,
Ya no puede caminar;
Porque no tiene, porque le falta
Marijuana que fumar
La cucaracha, la cucaracha,
ne peut pas avancer
parce qu'elle n'a pas, parce qu'il lui manque
de la Marijuana à fumer

Bien évidemment la Cucaracha c'est cette belle locomotive américaine du début XXème qui participa à la révolution mexicaine.

 

Les deux grands acteurs de cette révolution et qui font figure de héros popualaires sont Pancho Villa (de son vrai nom José Doroteo Arango Arámbula) et Emiliano Zapata.

carnet1_2.jpg (102058 octets)Pancho Villa était un hors la loi mexicain promu général de l'armée fédérale au cours de la révolution mexicaine.
En 1910, la révolution mexicaine changea le destin de Pancho Villa. Recruté par Abraham González (en échange d'une promesse d'amnistie), il rejoint un groupe de madéristes de l'État de Chihuahua (Mexique) pour attaquer la petite ville de Cerro Prieto. L'assaut tourna au désastre. Il alterna succès et échecs mais ses hommes lui restèrent loyaux.
En mars 1911, il se rendit à Bustillos pour se joindre à Madero et embrassa avec enthousiasme la cause du chef de la révolution. Madero le nomma major. Plus tard, Villa fut nommé colonel et Orozco général.
La prise de Ciudad Juárez décida du sort de Díaz, qui partit en exil en Europe, espérant éviter une guerre civile à son pays.
Pancho Villa se posait en champion des idées de la révolution et se lança dans une révolte contre Madero. En décembre 1912, il s'échappa de la prison militaire de Santiago de Tlatelolco et se réfugia à El Paso aux États-Unis.
Après un échec cuisant devant Chihuahua, il rebondit, devenant mondialement célèbre en s'emparant de la ville de Ciudad Juárez au moyen d'une ruse. Il fit monter 2 000 hommes à bord d'un train qui se dirigea vers la ville. En chemin, il envoya des messages télégraphiques destinés à tromper la garnison fédérale, qui fut prise par surprise lorsque les villistes surgirent du train. Pancho Villa remporta la bataille de Tierra Blanca. Après cette victoire, il était maître de l'État de Chihuahua et le 8 décembre 1913, il fut désigné comme gouverneur par les généraux de la división del Norte.
En février 1914, une dispute à propos d'une banale affaire de bétail éclata entre Villa et un ressortissant britannique, William S. Benton, et le fit abattre ce qui déclencha un incident international et la réputation de Pancho Villa en souffrit.
Pancho Villa fut assassiné dans sa voiture le 20 juillet 1923.

Emiliano Zapata

carnet1_3.jpg (100548 octets)Emiliano Zapata, est né à San Miguel Anenecuilco, dans l'Ètat de Morelos. Il avait neuf frères et sœurs et jeune il acquit des rudiments de comptabilité. Son père mourut lorsqu'il avait 17 ans.
Le gouvernement constitutionnaliste de Carranza élimina Zapata en le trahissant. Zapata fut accusé d'être sanguinaire et d'avoir fait exécuter d'autres rebelles avec qui il eut des différents, ses ennemis et des militaires prisonniers, on lui reproche les victimes innocentes d'attentats contre les trains. Il lui fut également difficile de contrôler tous les faits et gestes de ceux qui se réclamaient de lui.

Le rôle du train dans la Révolution mexicaine
Le train a joué un rôle important dans la Révolution mexicaine. Sans rentrer dans les détails historiques: citons seulement quelques intervention du train dans les événements :

  • Le 23 avril 1920, les «Sonoriens» - Adolfo de la Huerta et Plutarco Elías Calles, tous deux natifs de l'état de Sonora, comme Obregón, auquel ils sont très liés proclament le plan d'Agua Prieta appelant à renverser Carranza.
    Abandonné par la plupart de ses partisans, Carranza prend le chemin de Veracruz pour y établir son gouvernement, pour la seconde fois. Il est tué le 21 mai 1920 après avoir abandonné son train immobilisé.
  • Le SS Ypiranga sera brièvement bloqué, avant que la Navy des États-Unis ne laisse partir le navire pour respecter les lois internationales, après les protestations de l'ambassadeur d'Allemagne à Washington. L'Ypiranga finit par décharger sa cargaison d'armes à Puerto México, l'actuelle Coatzacoalcos, le 26 mai 1914. La cargaison, consistant selon un rapport du département de la Justice des États-Unis en 15 770 caisses contenant entre autres des munitions de divers calibres, 250 000 fusils, 20 mitrailleuses, et d'une valeur totale de 607 000 dollars or, est acheminée par train jusqu'à la capitale et finalement livrée au gouvernement de Huerta.
  • Sur le terrain, l'étau s'est resserré autour de Huerta, Carranza s'efforce d'éviter que Villa ne soit le premier à entrer dans Mexico. Dans un premier temps, il lui ordonne de s'emparer de Saltillo, la capitale du Coahuila. Villa renâcle mais obtempère, puis se dirige à nouveau vers le sud. Le 23 juin 1914, après plusieurs jours de combat, lui et les généraux Pánfilo Natera et Felipe Angeles prennent Zacatecas, une victoire qui ouvre la route de Mexico.
    Carranza coupe alors l'approvisionnement de Villa en charbon, indispensable pour mener ses troupes à Mexico par le train. 
  • Le bilan économique de la guerre civile est contrasté selon les secteurs et la population n'en ressent les effets pleinement qu'en 1917, alors que les opérations militaires les plus importantes sont terminées.
    Le secteur le plus touché est celui des transports. Alors que le Mexique possédait un excellent réseau ferroviaire sous Porfirio Díaz, la situation est catastrophique en 1917 : le dynamitage de trains et l'arrachage systématique de rails par les différentes factions, ainsi que les attaques de trains par des bandits, limitent le commerce intérieur et le ravitaillement des populations.

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