L'Association

Visite de l'usine VOSSLOH COGIFER à Fère-en-Tardenois - Mardi 07/06/2016

Photos Philippe MAGIS texte Jean-Marie LEMAIRE avec la collaboration de VOSSLOH COGIFER


Sur la ligne à double voie non électrifiée reliant Trilport (sur la ligne n°4 Paris Strasbourg) à Reims par La Ferté-Millon est implantée à Fère-en-Tardenois l’usine VOSSLOH COGIFER.

Cette usine, qui emploie 120 personnes et 50 intérimaires, est une filiale industrielle du groupe Allemand VOSSLOH.

Elle est un des leaders mondiaux dans le domaine des appareils de voie pour l’ensemble des réseaux de chemin de fer, métros, tramways, en Europe et dans le monde.

Il y a un peu plus d’un an, j’ai été en contact avec son directeur qui avait accepté de nous redresser une lame d’aiguillage qui avait été endommagée lors d’un déraillement à l’entrée de la gare de Gennevilliers. La technologie de la fabrication des aiguillages sur ce site m’avait impressionné et j’avais demandé la possibilité pour notre association de visiter l’usine. Après les mises au point indispensables à ce genre de visite, l’autorisation nous fut accordée pour le mardi 07/06/2016.

Cette visite a été rendue possible grâce à l’aimable collaboration de Madame MARQUES assistante de direction.

Notre groupe constitué de  Alain A., Marc André D., Gaston M., Michel L., Philippe M., Freddy G., Jean-Marie L. a été reçu par Monsieur BAUDET responsable production appareils de voie et par Monsieur AUMONT responsable production cœurs d’aiguilles.


Après avoir été équipé de vêtements et de surchaussures de sécurité, notre visite commence.


Monsieur BAUDET nous emmène sur le parc à rails, d’où débutent toutes les opérations d’usinage.


La première machine est une scie (circulaire) qui met à longueur les coupons de rails selon l’ordonnancement du plan de l’aiguille. Immédiatement après, la perceuse radiale effectue tous les perçages dans l’âme de ce coupon de rail.


Le pont roulant transfert les rails sur une fraiseuse dont la table permet de recevoir les coupons complets. Là sont effectués tous les fraisages nécessaires (réductions de semelles pour les lames).


Dans l’alignement de la 1ère fraiseuse, une autre fraiseuse dont la table est impressionnante, procède à l’usinage linéaire des lames afin d’obtenir leur forme si particulière. Les outils utilisé sont des fraises de forme à plaquettes carbure permettant un usinage à grande vitesse de coupe et une grande vitesse de déplacement sans arrosage. Les lames peuvent faire jusqu’à 25 m de longueur.


Dans l’atelier adjacent à ces machines de grandes dimensions, les pièces d’assemblages mécano-soudées sont préparées afin que l’ensemble des pièces nécessaires à l’assemblage final soit disponibles au bout de la chaîne.


Sur les tables d’assemblage aux dimensions XXL les ouvriers reçoivent les rails et les lames usinées ainsi que les accessoires mécano-soudés.


L’aiguille commence à prendre forme. Sur la droite, on peut voir un cœur d’aiguille mobile pour la grande vitesse. Impressionnant de précision !


A l’extrémité de l’atelier d’assemblage, deux traversées de jonction double étaient en cours de montage. Là encore, nous avons pu admirer la précision avec laquelle toutes les pièces constitutives sont assemblées. C’est un travail d’horlogerie à grande dimension et c’est ici que l’on comprend que la sécurité du transport ferroviaire passe par cette rigueur.

Tous ces appareils de voie autres que ceux des LGV sont équipés de cœurs d’aiguilles qui sont préparés dans un autre atelier. C’est Monsieur AUMONT qui prit le relai pour compléter notre visite. Les cœurs sont des pièces de moulage qui sont façonnés sur trois autres sites du groupe. Pour être intégrés sur les aiguilles, ils doivent être équipés de leurs éléments de raccordement en rail classique. Pour cela, une opération particulière de soudure doit être effectuée.

On ne peut pas souder la fonderie directement sur les abouts de rails pour des raisons de compatibilité structurelle des aciers en présence. Il faut incorporer une pièce intermédiaire en inox ayant la forme exacte du rail employé. Cette opération se fait par soudure électrique sous très haute intensité par rapprochement et étincelage. Ce mode opératoire est effectué sur une énorme machine à souder équipée de vérins hydrauliques qui maintiennent les pièces en les rapprochant pendant que l’on envoie une intensité colossale afin de provoquer une fusion de la matière.

Le coupon de rail (sur lequel le morceau de rail inox de 25 à 30 mm est déjà soudé) viendra au contact avec la pièce de moulage du cœur d’aiguille. Les 4 pinces actionnées par des vérins verticaux maintiennent le rail et le cœur d’aiguille. Les vérins horizontaux entreront en fonctionnement dès que l’opérateur enverra le courant électrique à très haute intensité provoquant ainsi un étincelage. C’est cet effort de pression associé à la fusion du métal qui assurera la soudure par mélange intime des molécules constituant les aciers en présence.


Etincelage en cours, la zone est protégée par un pare étincelles indispensable.

Après cette opération de soudage, un gros bourrelet de métal rougeoyant sera bien visible.

Il faudra laisser refroidir l’ensemble avant de procéder à un meulage très précis contrôlé à la règle d’ajusteur. C’est un travail rigoureux qui est réalisé par des spécialistes de la meuleuse. Toutes les soudures sont ensuite contrôlées afin d’avoir toutes les garanties de qualité.

Une dernière opération d’usinage sur étau limeur de dimensions appropriées à la pièce sera effectuée sur le cœur d’aiguille avant de passer dans le hall d’assemblage. Il s’agit du profilage du dessus de la table de roulement dont la mise en forme est effectuée par la machine numérique.

Nous remercions très chaleureusement Monsieur BAUDET et Monsieur AUMONT pour toutes les explications, les réponses à nos questions, et l’accueil sympathique dont notre association a bénéficié. Nous remercions également Madame MARQUES et sa direction sans qui rien n’aurait été possible.

Bravo VOSSLOH COGIFER.

Nota : pour des raisons de confidentialité du process industriel, nous avons soumis cet article à l’accord de VOSSLOH COGIFER avant diffusion. Nous les remercions très sincèrement pour leur collaboration.

Page precedente