Le carnet du CFC

Tranches de ma vie, et trams ...

Jean-Louis Roche
Photos extraites du livre de Jean Arrivetz, 1965

... car j'ai grandi parmi les trams de Lyon.

Souvenirs impérissables, comme l'attente de l'arrivée de ma mère, depuis l'Université, par le 23 .


Ce furent, trop vite, des autobus qui assurèrent, là, la plupart des services, avant que tout tram disparaisse.
Du coup, au lieu de deux rails luisants, sur un sol propre, voyez la foto, c'était un goudron gras et huileux, noirâtre, tandis que les fumées de Berliet, les plus atroces des Diesel, jusqu'à l'injection MAN Magic, et encore après envahissaient l'air. Ces moteurs tournaient "rond comme des paquets de tabac", très mal, fumant, hoquetant, au ralenti, au lieu du silence des moteurs électriques, stoppés, eux, dès l'arrêt.

Le si beau train bleu disparut en 1957. J'ai eu l'occasion de dire qu'il n'avait plus sa place, dans la voirie urbaine, et, surtout, dans un pays où les con_ducteurs routiers sont malhonnêtes, tentant de reporter la responsabilité sur le Rail, y compris quand ils ont des fragments de barrière dans la calandre de leur véhicule, un peu comme à Millas.

Le service navettes de la foire de Lyon a dû survivre un peu, notamment à la disparition de la ligne 4. Je crois même que les trams, tels qu'on les voit, ont été remorqués par camions, car, si les rails subsistaient, la ligne aérienne n'avait pas survécu ou ne pouvait plus être alimentée, pour parvenir là.

La voie à gauche accueillit longtemps des vagons du grand réseau, puisque le plus gros de la foire était livré par rail.
Notamment les engins agricoles ou de TP. Plus en amont, de cette image, il y avait presque un faisceau.

La déclivité était sévère, pour rallier la ligne impériale, pas très loin de la gare des Brotteaux. Vers mes cinq ans, j'ai assisté à l'échec d'une rame, qui a été abandonnée par les cheminots, derrière le portail fermé. Ma mère aurait le souvenir de ces longues marches, pour atteindre ce point, tout comme celles vers le dépôt de Brioude.

La compatibilité tram train est loin d'être totale.
Un avatar récent s'est avéré, sur la ligne de la gare st Paul. Une stupidité de profils de roues, mal calculés ...
La traversée de ville, en tram train Ouest Est, a avorté.
Un roman à rédiger, sur la largeur des bandages, leur profil, les cotes des boudins, mais aussi le calage entre faces internes des roues etc.
Je ne suis pas calé à 100% . Juste à 90% .

Les trams avaient deux cabines de conduite. Les bus devaient rebrousser, avec volutes de fumée très noire, lors des demi tours. On n'aurait pas risqué de voir ceux à 3 essieux ! Au Mt Michel, ils ont des bus à 2 cabines. Le rail aurait été préférable, il suffisait de deux voies droites. Mais on est en franse ...

Je venais de parler des deux écartements de voies. Cohabitation compliquée. L'image ci dessus le montre. La légende l'explique.
Pour que les vagons grand réseau accèdent en certains endroits, en ville, la petite ornière du rail visible ici, ne suffisait pas.

Fier de ma ville natale, j'ai toutefois découvert que nous n'avons pas été géniaux.
Les dirigeants ont opté pour un métro avec pneus.
Je dis bien avec, car, pour les manœuvres, il se sert des roues rails, qui ne touchent leurs rails qu'en cas de crevaison, mais un aiguillage ferroviaire est simple, et fiable, jusqu'à près de 580 km/h.
Les autres modes, il est monstrueux de les faire changer de voie ... Voir les images, au Japon, d'une rare ligne.

Le métro automatique MAGGALY, sans conducteurs, n'a pas été la merveille escomptée.
Je ne sais même pas s'il a été vendu, ailleurs.
Je crois que Paris a inventé une technique bien supérieure, plus tard mais peu après.

En ce qui concerne les trams que j'ai connus, gamin, Paris avait des "attelages" réversibles,
qu'on pouvait conduire depuis la remorque, Lyon n'a jamais utilisé cette technique.
Donc, à chaque terminus, fastidieuse "impasse", replacer la motrice derrière la ou les remorques.
A partir du moment où la circulation routière a été importante, retards assurés !

Similaire, lorsque Barre a décidé de casser la gueule aux rouges, de repeindre nos autorails en bleu et blanc, l'opportunité de réversibilité n'a pas été retenue, avec des remorques pourtant neuves.

On ne refait pas l'Histoire,
alors, peu utile que je continue !

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