Le carnet du CFC

En visite à la Rotonde Ferroviaire de la Vallée du Loir (RFVL)
Sauvegarde de la rotonde de Château du Loir Montabon et du patrimoine ferroviaire
Route de Nogent-sur-Loir 72500 MONTVAL sur LOIR

Texte et photos F. Borie

Du 31mai au 2 juin 2019, j'ai suivi en compagnie de Jérémie Guillaume, un stage "Vapeur et Sécurité" organisé par le Chemin de Fer de Rillé. À l'issue de ce stage, nous avons décidé de faire un tout petit peu de tourisme sur le chemin du retour... et bien entendu le Chemin de Fer était en bonne place dans notre programme. Nous avions le choix d’aller voir l’APEMVE à Saint-Germain d'Arcé ou la RFVL à Montabon, près de Château-du-Loir. Cette dernière destination représentait un moindre détour et le contact par téléphone a été immédiat : nous avions rendez-vous pour le lundi 3 juin à 14 heures. Après une matinée de rangement du gîte et de flânerie touristique aux environs de Rillé, nous débarquons à Château-du-Loir à temps pour un petit repas utilitaire et néanmoins agréable et nous trouver au rendez-vous à l’heure dite.

Quand on est habitué à la voie de 60, tout ici paraît immense… le bâtiment, le matériel roulant, c’est du « grand train » !
La construction de cette rotonde à 10 voies commence en 1889 et dure 2 ans. Elle se situe sur la ligne Paris-Bordeaux de la Compagnie des Chemins de Fer de l’État. Elle sera utilisée jusqu’en 1954.


La visite commence par le traditionnel musée ferroviaire et son exposition d’instruments de métiers joliment mis en valeur et commentés par notre guide.



Nous entrons dans la rotonde… première impression : il y a de l’espace ! Pourtant, nous allons voir que la collection de matériel roulant est déjà conséquente.


Lors de notre visite, les bénévoles de l’association étaient en plein travail de reconstruction des portes : dix paires de vantaux devant fermer des ouvertures de près de 4m de large et plus de 5m de haut pour remplacer les rideaux métalliques sérieusement attaqués par la rouille !


Ici et là des panoplies d’outils dont l’usage suscite quelques questions… et dont la taille (surtout les clés) est impressionnante.


Le bâtiment a bien besoin d’une rénovation… le « Loto du Patrimoine » devrait apporter une aide bienvenue pour ces travaux indispensables à sa préservation.
Approchons-nous du matériel roulant :


Une curieuse « bête à cornes », locotracteur Gaston Moyse


Draisine Bagueley de 1914, servait à la surveillance des lignes du Front de l’Est


Plusieurs locotracteurs en état de marche sont utilisables pour les indispensables manœuvres


Le « clou » de la collection est certainement cette voiture couchette de la CIWL, en bon état mais dont l’intérieur a été « rénové » dans les années 60 avec plaquage en Formica.


Elle a conservé son chauffage central, avec sa chaudière et sa soute à charbon.


Quelques autres objets de métier sont mis en scène : les malles sur les chariots de porteur et cette sorte de brouette motorisée qui est en réalité un « pousse wagon » ou « locopulseur » qui permet de manœuvrer des wagons dans les gares ne disposant pas de locotracteur.



La béquille caoutchoutée à gauche sur l’image vient se placer sous l’extrémité du châssis du wagon à pousser, l’appui sur les mancherons permet de plaquer le « nez » de l’engin avec force sous le châssis et assurer la transmission de l’effort développé par la grande roue roulant sur le rail.


À l’extérieur, cette grue à vapeur attend une restauration, elle est complète, y compris...


sa chaudière verticale à tubes field, présente un bon aspect, elle semble assez récente elle est entièrement soudée.


Cette grue a été construite dans les années 1900 par Caillard & Cie aux environs du Havre. Elle est restée en service dans le Loiret jusque vers 1970, elle a servi entre autres, au chargement du charbon dans le tender des locomotives. Cet engin est rarissime : on n’en connaît qu’un second exemplaire
au Musée Maurice Dufresne à Azay-le-Rideau.

Mais l’Association RFVL (Rotonde Ferroviaire de la Vallée du Loir) ne se contente pas de la préservation de la Rotonde et de la collection de matériel roulant, elle a aussi un projet de circulation touristique sur une portion de l’ancienne ligne de l’État de Paris à Bordeaux sur un parcours de 18,9 Km. depuis la rotonde jusqu’à Villiers au Bouin, site d’une ancienne cimenterie.
Enfin, l’association s’apprête à accueillir « Léonie » qui était stationnée à l’AGRIVAP à Ambert.
Par la rareté du bâtiment et des matériels qu’elle préserve et cherche à valoriser, l’équipe de la RFVL a bien mérité sa sélection pour le Loto du Patrimoine !
 

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