Le carnet du CFC
L'Exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon - 1894
MAD
Sommaire
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Cette fois Paul Decauville ne prit pas part à cette exposition, on n'en connaît pas la raison. Cinq ans après le succès remporté à celle de 89 à Paris, après sa participation aux concours d'Amiens en 1890, et de tir à Lyon en 91, on ne comprend pas bien pourquoi il ne fut pas présent. D'autant que cette nouvelle exposition bénéficiait du succès de celle de 89 et du courant d’opinion qu’elle avait créé pour organiser une exposition cette fois purement française dans une ville industrielle.
L’exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon, installée sur les terrains appartenant à la ville, au parc de la Tête d’Or, se déroula du 26 avril 1894 au 1er novembre 1894.
Tous ceux qui ont eu le loisir d’aller à l’Exposition de Paris, l’an dernier,
en sont revenus littéralement éblouis comme d’une prodigieuse féerie.
Quant aux produits exposés, aux richesses artistiques, industrielles, commerciales, de tous pays et de peuples divers peu de gens en rapportaient un
souvenir bien exact. « Il y avait trop à voir » tel était le refrain découragé de tous ceux qui s’étaient offert le voyage dans l’espoir de s’instruire
autant que de se distraire. On revenait sans avoir rien vu, appris ou retenu, sans une remarque sérieuse et utile concernant les branches les plus
utiles de notre travail national
Le Petit
Lyonnais, 14 juin 1890
La
Direction générale de l’Exposition est exercée par un Conseil supérieur
représenté par une Commission permanente de sept membres siégeant à l’Hôtel
de Ville, présidée par le maire, et chargée de l’exécution de ses décisions.
L'organisation prévoit dix groupes dans lesquels les 54 classes seront réparties.
Elle se situera comme celle de 1872 au Parc de la Tête d'Or, l'un des plus
beau qui existe en France, conçu par deux paysagistes de renom1
et qui s'étende sur 104 hectares.
L'exposition ouvre ses portes le 29 avril et le refermera le 11 novembre.
Projet
de M. Claret2
Bibliothèque Municipale de Lyon
Le
jour de l'inauguration, plusieurs ministres étaient présents et la fête se
déroula avec une très grande précision qui fit honneur aux organisateurs.
Monsieur Gailleton, Maire de Lyon a prononcé un discours retraçant la genèse
de l'exposition de dimension internationale et rendant hommage à M.
Claret, concessionnaire général.
Puis, sous la coupole, une cérémonie très
brève clôtura l'inauguration, à la suite quoi, les ministres prirent place
sur le tramway de M. Averly avant de se rendre au banquet.
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°18 du 3 mai 1894
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle,
internationale et coloniale n°18 du 3 mai
1894
À la fin de la journée, les ministres, sénateurs et députés se dirigèrent vers la gare de Lyon Perrache. Des wagons spéciaux leur étaient réservés et à minuit 45 le signal du départ fut donné.
La manutention
Comme dans toutes les grandes expositions, la manutention est assurée par des voies Decauville. Peu de photos ont été prises, un article du Bulletin officiel de l'Exposition les mentionnent cependant comme une intelligente application qui a permis à chaque objet d'arriver à la place qui lui était indiquée.
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°35 du 30 août 1894
La voie
normale a aussi sa place. Même lorsque sa longueur est faible, elle est
indispensable pour l'acheminent des colis. Une voie, d'environ un kilomètre a
été aménagée entre la gare des Brotteaux et une des portes Est de la
Coupole.
Ce raccordement a été utilisé par 151 wagons représentant un tonnage de 3
106 238 kilogrammes. À l'intérieur du site cette voie unique n'avait que 100 m de
long et ne pouvait accueillir plus d'une quinzaine de wagons, ce qui n'a pas
facilité les déchargements.
La voie de 60 ingénieusement disposée malgré
le tortueux des routes à suivre, a pu acheminer 3 358 938 Kg de
marchandises.
Cet exploit est dû à M. Puthet et Cie qui a déjà œuvré à Paris
en 1880.
Les camions de la Compagnie P.L.M. ont transporté 500 000 Kg de marchandises
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°35 du 30
août 1894.
Les dessertes de l'Exposition
Le
territoire occupé par l’Exposition est immense (104 hectares), aussi un tramway électrique
fut-il installé dans le parc de la Tête d'Or. Pas moins de quatre tramways ont
circulé pendant la durée de l'exposition.
L'apparition des tramways électriques dans les grandes villes est un signe de
modernité pour le déplacement des citadins. L'énergie peut se transformer en
électricité et les dynamos sont des appareils qui transforment le travail des
machines à vapeur en courants électriques dont l'énergie est
équivalente à celle mécanique. Au contraire si on fait passer un courant à
travers l'enroulement d'une dynamo, celle-ci prend un mouvement de rotation et
produit un travail. Ceci est le principe élémentaire des tramways sui vient
s'ajouter à celui de la vapeur, de l'air comprimé, l'avantage est que la force
d'énergie peut être extérieure au véhicule par l'intermédiaire du fil
aérien. Les accumulateurs comme la vapeur ou l'air comprimé peuvent embarquer
l'énergie électrique à bord des véhicules ce qui propose une autre
forme de transport de l'énergie.
Grâce à l'exposition lyonnaise, il est donné de voir fonctionner ces deux modes.
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle,
internationale et coloniale n°37 du 13 septembre
1894
Le
tramway Averly
Ce tramway assurait également la desserte de l’exposition depuis
la gare des Brotteaux. Il a été construit par l'ingénieur Averly3 qui
faisait déjà fonctionner un tramway électrique de Saint-Just à Sainte-Foy.
http://folsaintjust.free.fr/ancien/FOL_autres-lignes_ancien29_tram.htm
Le tramway de Sainte-Foy (génèse)
Ce tramway antérieur d'un an à l'exposition était exploité
par la Compagnie Tramways de Sainte-Foy (TSF), il a succédé à un projet
de 1887 qui n'a pas vu de réalisation.
Il était à l'écartement inhabituel de 0,75 mètre et alimenté par une tension
de 320 volts. Les trois automotrices étaient de construction Averly pour la
partie truck (électrique et mécanique) et les établissements "Guillemet"
pour la caisse.
Son itinéraire était : Église de Sainte Foy-lès-Lyon, passait par "Trois-Artichauts", "Choulans", rue
Saint-Alexandre et Saint-Just.
Le courant électrique était desservi par une ligne filaire,
isolée, suspendues dans l'axe de la voie par des poteaux en acier
espacés de 38 m., le retour du courant se faisant par les rails. Les voitures,
sans impériale, étaient équipées d'électro-moteurs de 15 chevaux, enfermés
dans une caisse en fonte. La prise de courant se faisait au moyen d'un galet
roulant fixé en haut d'une perche qui se déplaçait latéralement. La
transmission
aux essieux se faisait par engrenages.
La ligne aérienne était déjà considérée acceptable pour les trajets en
banlieue mais pas au centre des villes. On lui reprochait au-delà de l'aspect
inesthétique, sa dangerosité en cas de rupture et de chute sur le sol. Un
coupe circuit par électro-aimant permettait de couper le courant en cas
d'intensité anormale.
Pour éviter cet inconvénient le
tramway Averly de l'Exposition n'utilisait pas de fil aérien. Il était
alimenté par des accumulateurs.
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°37 du 13 septembre 1894
Le tramway Averly
Le tramway Averly circulait sur une voie de 60 Decauville, armée de rails de 9,5 kilogrammes au mètre. La ligne avait une longueur de 3,500 mètres. Les douze automotrices étaient très inspirées de celle construite en 1890 du Tramway du Palais de l'Industrie aux Chevaux de Marly et qui a circulé ultérieurement entre la gare de Corbeille et l'usine Decauville.
Ces
automotrices électriques avaient une capacité 40 places, dont 32 assises, et
mesuraient 8,40 mètres de long, pour une largeur de 2 mètres et un poids de 6,4
tonnes en ordre de service. Elles étaient montées sur un châssis à treillis
semblable à celui des KE Decauville de l'exposition universelle de 1889
reposant sur deux essieux radians d'un empattement de 3,6 m. Leur moteur électrique
alimenté par des accumulateurs5 avaient une puissance de 6 à 7 chevaux. Les
accumulateurs, de type Lauren Cély, construits par la Compagnie électrolytique
des métaux, séparés en six cassettes, indépendantes, représentaient une
masse totale de 1 500 kilogrammes. Ils étaient installés sous les quatre
banquettes transversales doubles des voitures. Ils offraient une autonomie théorique
d’environ 100 kilomètres, suffisante pour assurer de l’ordre 15 voyages
entre chaque rechargement. L’accélération était assurée par un controller
autorisant une mise en série progressive de 2, 3 puis 6 éléments
d’accumulateurs permettant d’obtenir aux bornes du moteur une tension de 30,
50 ou 100 volts. Le freinage était à main. Toutefois, pour les situations
d’urgence, il existait un cran de freinage rhéostatique. Le rechargement des
accumulateurs se faisait au dépôt par échange des cassettes. La durée de
charge était de 6 heures. Elle s’effectuait sous une tension de 160 Volts.
http://www.ferro-lyon.net
En
partant de l'entrée principale, ligne suivait l'Allée de Ceinture jusqu'à la
porte de la Tête d'Or, boulevard du Nors, bifurquait ensuite vers le Nord en
empruntant l'Allée du Parc aux daims puis vers le Nord-Est en suivant l'Allée
du Chalet jusqu'aux arènes et redescendait vers le Sud-Ouest à travers
prairies et bosquets pour rejoindre l'entrée principale. De là, en direction
de l'Est, la ligne suivait l'Allée du Grand Camps, repassait au Nord de la
Grande Coupole et rejoignait l'Allée du Parc aux daims.
Le dépôt se trouvait à l'usine électrique Averly (n° 118 sur le plan).
Dans sa
thèse "Lyon 1894 : la Fête s’invite à l’Expo !",
Florence Vidal, se référençant du Guide bleu le décrit ainsi :
Le "Guide bleu" nous indique toutes les informations à connaître.
Le point de départ se fait près des villages noirs tandis que huit stations
sont établies sur le parcours «
1° Le Chalet ; Montagnes Russes
2° La Coupole4 ; service médical
3° Les Beaux-arts ; les Mines
4° Entrée Tête-d’Or ; les Forges
5° Pavillon Maggi
6° Entrée principale des Légionnaires
7° Palais de l’Algérie
8° Palais de la Tunisie ; jardins de l’Horticulture ».
Le Guide Bleu des visiteurs à travers l’Exposition de Lyon, Lyon, agence V. Fournier, 1894, page 163.
Huit tramways, ainsi que le dispositif de chargement des accumulateurs et probablement une partie des voies ont été rachetés par la Compagnie du tramway électrique Nice-Cimiez. Malgré la mise en place d’un second moteur puis leur remplacement par des modèles plus puissants, les accumulateurs très lourds et d’une capacité insuffisante ne permettaient pas d’assurer un service fiable sur cette courte ligne de montagne comportant des rampes de 60 ‰. Après une mise en service chaotique en 1895, les tramways à accumulateurs ont circulé jusqu’en 1998-1899. À compter du 13 janvier 1900, la ligne, mise à voie métrique a été la première alimentée par une ligne aérienne dans l’agglomération niçoise. Les tramways à accumulateurs ont probablement été ferraillés à ce moment-là.
Le Bulletin officiel de l'exposition en parle :
Le
parcours entier est d’environ 3 kilomètres 800 et la durée du trajet de 17
minutes, le prix est uniformément de 20 centimes quelle que soit la distance
parcourue, les départs ont lieu toutes les cinq minutes tandis que le service
fonctionne tous les jours de 10 heures du matin à 10 heures du soir. Enfin,
comme le laisse entendre cet article du Bulletin Officiel de l’Exposition, ce
tramway intérieur fait en même temps office d’attraction et doit sans doute
être considéré comme l’ancêtre de nos actuels petits trains touristiques !
Une des grandes attractions de l’Exposition sera sans contredit le tramway électrique
établi par M. Averly
à l’intérieur du Parc. Si le parcours du tramway qui longe les quais du Rhône
est d’un pittoresque à la fois merveilleux et grandiose, celui qui nous
occupe aujourd’hui est le plus charmant et le plus délicieux qu’on puisse
imaginer. Que pourrait-on rêver en effet d’aussi ravissant, de plus féerique
qu’une promenade en tramway électrique à travers ces sites enchanteurs du
parc de la Tête-d’Or. Le petit chemin de fer à voie étroite de 60 centimètres
de diamètre (comprendre écartement) se déroule à travers de vastes
prairies agrémentées de bouquets d’arbres d’essences variées, puis il
s’enfonce sous les voûtes sombres d’un bois de mélèzes et de sapins, il
s’élance dans de larges avenues complantées d’arbres séculaires, serpente
capricieusement entre les pagodes tonkinoises et les minarets algériens, débouche
tout à coup en face de la nappe superbe du lac, de ses îles verdoyantes et de
ses perspectives si profondes et si variées, contourne la grande Coupole, longe
le boulevard du Nord et revient par les bois et les jardins à son point de départ,
en parcourant ainsi un circuit fermé, suivant à peu près le tracé de
l’enceinte de l’Exposition.
« Le
tramway électrique de l’Exposition », Bulletin Officiel de
l'Exposition de Lyon, mardi 22 mai 1894, p. 3.
Pour
recharger les accumulateurs, une usine était placée dans la verdure (dans
l'enceinte de l'exposition à l'extrémité Nord-Est du lac (118). La salle des
machines contient deux machines à vapeur Compound qui produisent une puissance
de 70 et 32 chevaux qui commande chacune une dynamo à courant continu. La
plus petite dynamo sert également de machine de secours pour la charge des
accumulateurs.
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle,
internationale et coloniale n°42 du 18 octobre 1894.
Dans la partie suivante l'article, fort détaillé, décrit les accumulateurs dont les éléments sont réunis dans des caisses en chêne. Au nombre de six, ces caisses reliées en série, constituent l'énergie suffisante pour la traction de 15 rotations sur une longueur de 3500 mètres. Les voitures n'ont qu'un électro-moteur agissant sur un seul essieu. L'essieu est mobile pour l'inscription dans les courbes.
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle,
internationale et coloniale n°43 du 25 octobre 1894.
Dans un autre article du 15 novembre la position et le maniement des accumulateurs sous les sièges des voitures sont décrits, ainsi que la plate-forme de conduite (unidirectionnelle) et ses appareils de commande de freins mécanique et électrique), commutateur est ses connections et la manivelle amovible. On apprend que la marche arrière ne doit être qu'accidentelle, elle ne peut s'enclencher qu'à l'aide d'un levier supplémentaire. Pour commander l'arrêt, il faut mettre le commutateur à zéro ce qui ferme, en même temps, le circuit moteur sur une résistance frein électrique.
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale
n°46 du 15 novembre 1894
Dès l'ouverture de l'exposition le tramway de M. Averly rencontre un franc succès "il est un endroit où tout le monde se retrouve, où tout le monde passe".
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°32 du 9 août 1894.
Du point de vue de l'exploitation le tramway de M. Averly a transporté 300 000 voyageurs à la fin août 94.
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°35 du 30
août 1894
Les voies ainsi que l’ensemble des équipements ont été déposées à la fin de l’exposition.
D'autres tramways furent présentés comme :
Le Chemin de fer électrique d'accès à l'Exposition
Il
reliait l'exposition au pont Lafayette6.
D'une longueur de 1500 m, il était construit à double voie et suivait les quais des Brotteaux et de l'Est sur la
rive gauche du Rhône. Ce tramway en voie métrique (en vert sur le plan) avait
été créé par MM. Claret concessionnaire et Vuilleumier7
ingénieur.
Il fonctionna du 29 avril au 11 novembre 1894. Il était alimenté par un système
par plots8 centraux (courant de
500 volts), conçu par
l'ingénieur Vuilleumier. L'usine se trouvait à l'intérieur de l'exposition (n°91
sur le plan). La remise se trouva au n°92 sur le plan (cercle rouge).
Les voies, ainsi que l’ensemble des installations ont également été déposées
dès la fin de l’exposition.
La
Motrice n°10 du tramway électrique de l'Exposition
passe devant le pavillon des compagnies houillères du bassin de la Loire.
Archives municipales de Lyon, 2 PH 276, Exposition de Lyon en 1894, T. 1:
produits internationaux, p.26.
On a vu qu'avec le fil aérien l'inconvénient et la dangerosité de la rupture du câble tombé à terre, aussi a-t-on imaginé l'emploi de conducteurs posée sur des isolateurs dans des conduites souterraines. C'est ce qu'expérimenté le " Chemin de fer électrique d'accès à l'Exposition".
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale
n°19 du 10 mai 1894.
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale
n°37 du 13 septembre 1894
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle,
internationale et coloniale n°41 du 11 octobre 1894
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle,
internationale et coloniale n°4 du 1 octobre 1894
Le
tramway du Creusot
D'une longueur de
300 m. entre les pavillons de la Tunisie et celui du Tonkin (peut-être le long
de l'allée du Lac), il a été conçu par l'ingénieur Lombard-Gérin.
Il était alimenté en courant alternatif (probablement à une fréquence de 25
Hertz) à haute tension (probablement 1 000 à 2 000 V) par une ligne aérienne.
Le
tramway Fives-Lille
Dans la Coupole une courte ligne de 20 m avait été construite
par la Compagnie Fives-Lille et alimentée en courant alternatif.
Il a effectué des allers-retours de démonstration sans prendre de passagers
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale
n°46 du 15 novembre 1894
Les mines de l'exposition
C’est à proximité du bâtiment réservé à l’exposition des
mines de Blanzy que fut installée cette attraction. Des escaliers donnent accès
à un puits où des galeries revêtues de charbon et dotées de boisages et de
voies ferrées pour wagonnets, aident à donner l’illusion d’une mine. « Là
est une laveuse qui travaille sans relâche dans un bloc de charbon, bloc véritable
de 2 mètres 50 d’épaisseur : plus loin est une perforatrice perçant le roc
; ailleurs, un ventilateur, puis une pompe d’épuisement. Tout cela est
actionné par l’air comprimé».
Les mines à l’Exposition
», B.O.E.L, lundi 7 mai 1894, p. 3.
Divers
Des conférences furent données au sein de l'exposition afin de
vulgariser les perfectionnements réalisés dans les diverses branches de
l’industrie (générateurs à vapeur, électricité, etc.).
Le 19 juillet à 10 heures. M. Busquet a donné une conférence sur « les
tramways électriques de l’Exposition ».
« Les conférences
à l’Exposition », B.O.E.L, jeudi 19 juillet 1894, p. 4.
Le site de l’Exposition semble avoir été parfaitement relié à la ville et à la gare de Perrache. Nombreuses en effet sont les lignes de tramways qui aboutissent alors directement à l’Exposition ou qui s’y rattachent par correspondance. Le Guide bleu des visiteurs de l’Exposition nous en fait connaître huit :
1° Tramway de la gare de Perrache à la porte des Légionnaires, traversant par le pont du Midi et l’avenue de Saxe, les quartiers populeux du nouveau Lyon ;
2° Tramway de la gare de Perrache à la porte de la Tête-d’Or par le centre de la ville, les rues Victor Hugo et de la République, le pont et le cours Morand ;
3° Tramway de la place des Cordeliers à la porte des Légionnaires par le pont Lafayette, l’avenue de Saxe et l’avenue de Noailles ;
4° Tramway électrique du pont Lafayette à la porte des Légionnaires, suivant la rive gauche du Rhône ;
5° Tramway de la rive droite du Rhône, de la gare Saint-Clair au pont de la Guillotière, desservant les voyageurs de la gare et du faubourg Saint-Clair et ceux du plateau de la Croix-Rousse qui n’ont qu’à traverser le fleuve par le pont Saint-Clair ;
6° Tramway de la gare de Perrache à celle des Brotteaux (correspondance avec le parc) ;
7° Tramway du pont d’Écully à la place Bellecour (correspondance avec le parc) ;
8° Tramway de la gare de Vaise à la place du Pont (correspondance avec le parc).
Le Guide Bleu des visiteurs à travers l’Exposition de Lyon, Lyon, agence V. Fournier, 1894,
page 161
Bulletin
officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°17 du 26 avril 1894.
et n°23 du 7
juin 1894.
Et le P.L.M.
Pendant la durée de l'Exposition, le P.L.M. mit en place de
nombreux « trains de plaisir » pour les visiteurs qui accoururent de la France
entière. Des efforts de réductions facilitèrent les déplacements des Français
vers l’Exposition lyonnaise et à partir du 5 août 1894, elle organisa tous
les dimanches des trains de plaisir partant alternativement des gares
principales de son réseau : Paris, Marseille, Montpellier, Clermont, Dijon, Genève,
Chambéry, Aix, Grenoble, etc.
Des billets seront délivrés pour Lyon par toutes les gares du réseau. Ces
billets d’aller et retour des trois classes, comportant des durées de validité
en fonction de nombre de kilomètres seront délivrés avec des facilités de
prolongation de validité. Ils furent également accompagnés de tickets
d’entrée gratuits à l’Exposition. La Compagnie P.L.M offrit ainsi à
chaque voyageur un certain nombre d'avantages attractifs pour provoquer une
affluence de visiteurs profitable à l’Exposition et aux intérêts généraux
de la ville.
Indéniablement la Compagnie P.L.M permit augmenter le nombre de visiteur
à l’Exposition lyonnaise.
Quant aux visiteurs étrangers, la liste augmente chaque jour et nombreux sont
les personnages de marque qui ont visité l’Exposition.
Le principaux pays représenté par ces déplacement sont : l’Italie, la
Grande-Bretagne, la Suisse, les Pays-Bas et la Belgique :
Des gares étrangères ont participé à la délivrance de billet pour Lyon pour
les trois classes.
L'affluence populaire accrue fut sociologiquement et géographiquement diversifiée
La fête de remise des récompenses du 21 octobre entraîna la mise en
circulation de nombreux trains de plaisirs proposant des billets à forte réduction
(80 %).
Le raccordement de la ligne P.L.M.
Bulletin
officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°1
Les trains de plaisir
Dès
le 5 avril 94, avant même l'ouverture de l'Exposition, le Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon
publie une lettre dans laquelle le chef d'exploitation de la Compagnie
P.L.M. propose d'organiser des trains de plaisir à prix réduits à partir des
différents centres convergeant vers Lyon.
Genève, Aix-les-Bains, Chambéry, Grenoble, Valence, Mâcon, Dijon,
Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, Bourg, etc. seraient ces principaux points de
départ. Ces trains adapteraient les mises en service avec la capacité
adéquate à la demande.
En fonction des demandes et pour y répondre la compagnie envisagerait de
retenir d'autres points de départ : Paris, Marseille Besançon, etc.
Elle est résolue à participer à la réussite de cette exposition en
transportant des milliers de voyageurs.
Des trains de plaisir ont été mis en circulation ...
Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°32
du 9
août 1894.
Bulletin
officiel de l'Exposition de Lyon : universelle,
internationale et coloniale n°38 du 20 septembre
1894
Bulletin officiel
de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale
n°42 du 18 octobre 1894
Bulletin
officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°22
du 31 mai 1894
et n°23 du
7 juin 1894.
Bulletin
officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°33 du 16 août 1894
Le P.L.M expose cinq voitures de sa compagnie.
Bulletin
officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°17
du 26 avril 1894
et n°23 du 7
juin 1894.
Les secours aux blessés militaires de la Compagnie P.L.M.
Bulletin
officiel de l'Exposition de Lyon : universelle, internationale et coloniale n°
Ce qui entacha gravement l'Exposition
Le Président de la République, M. Sadi Carnot, arriva à Lyon
le samedi 23 juin au soir vers 17 heures. Il est reçu dans le salon de la gare,
décorée suivant la coutume, par le maire de Lyon et le président du conseil général
du Rhône.
Le lendemain, le Président visita longuement l'Exposition avant de se rendre au
banquet officiel donné au Palais de la Bourse. Au sortir du palais, alors
qu'il est assis dans sa voiture, un anarchiste italien frappe le Président à
la poitrine avec un poignard. M. Carnot, succombe à sa blessure.
Cet événement entacha gravement le succès de l'Exposition de 1894, laissant
dans les mémoires un arrière-goût de consternation et de deuil dans la ville.
Les fêtes suivantes prévues pour la visite du président furent interrompues,
toutes réjouissances publiques furent annulées.
Les jours suivants l 'Exposition reprit son animation jusqu'à son terme le 11
novembre.
Notes
:
Le réseau a atteint à son apogée, de 1916 à 1935, une longueur cumulée de 355,726 kilomètres (y compris les funiculaires et les lignes de Vaugneray et Mornant). Sources :
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