Le carnet du CFC

La première ligne de chemin de fer du Continent Européen de Saint Etienne à la Loire a son centre d’interprétation à Andrézieux

François Borie

Concédée par une ordonnance royale de Louis XVIII le 26 février 1823, la première ligne de chemin de fer du Continent Européen est construite entre Saint Étienne et la Loire. Elle a permis principalement le transport du charbon des mines de Saint-Etienne jusqu’aux ports sur la Loire aux environs d’Andrézieux.
Les premiers trains descendaient par gravité, la ligne suivant le cours du Furan, affluent rive gauche de la Loire. Les « chariots » vides étaient remontés par des chevaux.


Le « centre d’interprétation » officiellement dénommé « L’Aventure du Train » est construit juste en face de la gare S.N.C.F. d’Andrézieux, sensiblement à l’emplacement de l’ancienne halle marchandises.


Le bâtiment voyageurs S.N.C.F. est fermé…


mais la gare est desservie.


Le bâtiment se veut « dans le style de la halle marchandises » dont il occupe l’emplacement. Une avancée vitrée sert de salle d’attente et montre quelques objets et reproductions d’images anciennes.


Le « clou » de cette mini-exposition est ce rail retrouvé dans le lit du Furan et présenté « dans son jus » avec sa gangue de rouille et une mise en situation sur deux dés de pierre. Ce rail est en fonte et mesure 1,20 m de long. Ces rails ont été remplacés en 1837 par des rails en fer laminé de 5m.


La visite, en trois parties, commence par une projection sur les murs de la halle, le public étant assis sur ces caisses du premier plan… le film, en images de synthèse, met en scène les premiers trains composés de wagons de charbon tirés par des chevaux ou descendant par gravité et Louis-Antoine Beaunier, fondateur de l’Ecole des Mineurs (devenue Ecole des Mines de Saint-Etienne) et créateur de la ligne ainsi que quelques autres personnages dont on peut suivre une partie de l’histoire qui se continue avec l’apparition du transport de voyageurs, puis de la traction vapeur.

La seconde partie se fait dans une reproduction (assez sommaire mais soignée) d’un de ces premiers trains de voyageurs (il est ici stationné au second plan) qui nous emmène d’abord dans un autre bâtiment (en fait une sorte de tunnel sur les parois duquel ont lieu d’autre projections animées évoquant le parcours de la ligne et quelques incidents…


pour nous promener ensuite quelques minutes dans espace vert situé derrière le centre d’interprétation. On peut voir là que cette reproduction de train est sur le principe de ce que les anciens appelaient « train de plancher » lorsqu’il s’agissait de jouets.





Le « pont des magasins » était en bois à l’époque, il a été reconstruit en acier en 1945.


Près de ce pont, un panneau rappelle la première ligne de chemin de fer.


Un ancien muret de soutènement de la voie constitue la fondation du mur de clôture de cette maison.


Une cinquantaine de mètres de voie avec le début d’un aiguillage ont été dégagés lors de travaux à l’emplacement d’un « magasin », lieu d’entreposage du charbon en attente de chargement sur les « Rambertes », ces bateaux de la Loire, à fond plat et, le plus souvent, à usage unique.
Les bateaux s’amarraient derrière le mur de gauche, le charbon était chargé par des ouvertures de ce mur dont une est visible un peu en avant de la commande d’aiguille. Ces ouvertures pouvaient être fermées par des planches pour éviter que le charbon soit emporté en cas de crue de la Loire .


La gangue de rouille atteste bien de l’ancienneté de ces rails, posés peu après 1837 lors de l’extension des magasins vers le nord.


La couverture du dépliant de présentation que l’on eut trouvé dans les Offices du tourisme de la région.

Si vous passez par le département de la Loire, ne manquez pas cette visite, elle ravira petit et grands même si le ferrovipathe reste un peu sur sa faim… et doit quelque peu transiger avec ses principes.

Pour écrire cet article, j’ai utilisé des photos personnelles (sauf la reproduction partielle du dépliant), j’ai consulté le site d’Andrézieux-Bouthéon :
https://www.andrezieux-boutheon.com/activites-et-loisirs/culture-et-decouvertes/laventure-du-train/


et aussi un fascicule édité par « Les Amis du Vieux Bouthéon » (https://www.boutheon.com) dont j’ai acheté un exemplaire à la boutique de « L’Aventure du Train » pour la modique somme de 4 € au titre de la « participation aux frais d’édition ».
Ce fascicule résume l’historique de la ligne et propose un parcours qui permet de retrouver 21 vestiges reconnus sur le terrain, essentiellement des fragments de murs ou d’ouvrages d’art.


Les amateurs de marche pourront aussi parcourir le « Sentier des Trois Ports » qui serpente aux environs d’Andrézieux sur 13 Km.


Le dépliant décrivant le parcours est mis à disposition des visiteurs de L’Aventure du Train et à l’Office de Tourisme. 

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