Au Dépôt
Dimanche 21 mars 2021
François Borie
Journée vapeur qui a mal tournée.
Ciel un peu gris mais promesses de beau temps dans l'après-midi, la journée commence
bien : François au dépôt vers 8h45 et ça fume déjà.
MAD a sorti la Bertha et allumé le feu de cartons et de bois. Pendant que la bouille chauffe doucement, nous procédons aux approvisionnements, eau et charbon, puis au graissage...
... quand le mano marque 2 bars, extraction...
... puis à 8 bars essai des injecteurs : tout va bien côté chauffeur mais celui côté mécano refuse de s'amorcer...
Le mano monte toujours mais le moral commence à baisser ... et ce n'est pas fini...
au cours d'une manœuvre, le régulateur se bloque en position ouverte... là vous connaissez la technique pour contrôler l'engin : marche au neutre (enfin si vous y arrivez...) et frein direct !
Avec cela, il est midi et demie, on cale la loco, on gave la chaudière jusqu'en haut des niveaux ce qui fait chuter la pression, on laisse tomber le feu (ce n'est qu'un feu de bois, il ne tient pas longtemps) et on va casser la croûte, abandonnant tout espoir de circulation vapeur cet après-midi !
Après manger : je laisse MAD partir en exploitation aux commandes d'un SOCOFER et je reste à l'atelier avec Baptiste pour voir ce que la
Bertha a dans le ventre...
La pression est tombée à zéro, nous entreprenons le démontage du régulateur et de la chapelle d’injection côté mécanicien.
Sur la vanne d'isolement de la chapelle d'injection l'extrémité de la vis de commande a cassé et le clapet est resté bloqué sur son siège... résultat la vanne n'est ni fermée ni ouverte et la manœuvre du volant n'y change rien...
En d'autre temps, nous irions quérir une pièce de rechange chez O&K... mais nous sommes au XXIème siècle, celui de l'obsolescence... il y a beau temps que les pièces de rechanges de notre vaillante loco plus que centenaire ne sont plus disponibles. Il faut donc trouver une solution
locale : perçage de l'extrémité de la vis de commande, taraudage...
.... et remplacement de l’épaulement cassé par une vis inox qui a eu le bon goût d'avoir les dimensions convenables!
La suite n'est qu'une question de remontage.
Je profite du démontage de la chapelle d’injection pour passer un petit coup de toile émeri sur le clapet anti-retour dont l'étanchéité est assez imparfaite.
Pendant ce temps, Baptiste a nettoyé le régulateur, regarni le presse-étoupe, vérifié le bon déplacement des deux soupapes...
... avant de le remonter.
et comme l'eau est encore bien chaude malgré le complément après remontage, la pression remonte bientôt laissant envisager la possibilité d'une marche d'essai avant le couvre-feu!
Dès le remontage terminé et impatients de tester nos réparations, nous allumons ...
La marche d'essai se déroule sans encombre et nous permet de pousser jusqu'à la station des Fiancés histoire d'aller encore faire un dernier petit tour de CFC-mini...
Nous voici sur le chemin du retour, suivis en marche à vue par le transport du CFC-mini.
On bosse sérieusement au CFC, mais cela n’empêche pas de prendre un peu de bon temps
aussi ! Toujours dans la bonne humeur malgré les caprices de nos "vielles
dames" !
Sur la Chanteraine, les bouchons de cadre ont été reposés à la filasse dimanche et la chaudière remplie dans la foulée: pas de trace de fuite... gageons que cela tiendra en pression. Elle devrait être bonne pour le service.
Mardi 23 mars 2021
Aujourd'hui journée au chevet de la Bertha. MAD, Jean-Claude H. et Pierre M. à l'œuvre. On commence par aller chercher la machine dans le dépôt 2 et comme la journée s'annonce agréable on la stationne sur la voie 7 pour profiter du soleil.
Première opération, c'est Pierre qui s'en charge, dépose de l'injecteur pour
vérification.
Pendant ce temps MAD et
Jean-Claude déposent la pompe alimentaire. Desserrage de l'étrier juste pour
laisser le passage, puis bascule de la pompe sur des blochets et le tour est
joué.
On l'installe sur un wagonnet pour pouvoir travailler dehors en raison du beau
temps.
On revient sur l'injecteur. MAD en a un dans sa caisse à outils, c'est le
même, il vient d'une ancienne blanchisserie de Rueil-Malmaison qui fermait ses
portes dans les années 1980.
Mais celui de la Bertha est relativement propre, pas la peine de le substituer.
Seul le ressort du trop-plein est cassé et inefficace. On le démonte
complètement pour vérifier l'intérieur.
Retour vers la pompe. On démonte les deux tiges des pistons, côté vapeur et
côté eau. Les cylindres vapeur sont en bon état, seul un des deux segments
est cassé, on ne retrouvera jamais la partie manquante.
En revanche les cylindres côté eau sont en mauvais état, il faudra les
ré-aléser, au CFC ou en sous-traitance ?
Il faudra également changer les caoutchoucs qui servent de pistons.
Nous continuons le démontage de la partie pompe. Cinq écrous ferment le corps de
la pompe. Dans la partie supérieure sont sertis les ressorts de rappel.
Nettoyage des clapets, d'abord dans un bain d'acide Chlorhydrique puis à la
brosse rotative. Ils retrouvent leur éclat.
Puis démontage de la partie inférieure avec ses quatre clapets légèrement de
section inférieure.
Pierre M. passe une brosse rotative à l'intérieur des cylindres côte pompe
mais leurs états ne nous laissent pas d'espoir.
On nettoie aussi les quatre sièges inférieurs et les quatre sièges
supérieurs. La chambre de la pompe avec ses deux étages de clapets est en bon
état mais les cylindres sont fortement oxydés et devront être ré-alésés.
Séchage de l'étage inférieur.
Les clapets et sièges de l'étage inférieur.
La base de l'étage supérieur avec ses sièges et ses clapets nettoyés.
Puis on remonte le compartiment eau.
Pendant de temps Jean- Claude passe un bon coup de Karcher sur la pompe et sur
la machine.
Il est temps de ranger les outils et de rentrer à la maison. Au moins, on sait où on en est.